La compétitivité de la Grande-Région
- Session : 2016-2017
- Année : 2017
- N° : 354 (2016-2017) 1
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Question écrite du 13/03/2017
- de BALTUS-MÖRES Jenny
- à COLLIN René, Ministre de l’Agriculture, de la Nature, de la Ruralité, du Tourisme et des Aéroports, délégué à la Représentation à la Grande Région
Dans le rapport sur la situation économique et sociale de la Grande Région de 2015-2016 (ISSN 2535-8472), un graphique démontre la compétitivité de la Grande Région par rapport à d’autres régions comme celle de l’Euregio Meuse-Rhin, d’Utrecht et celle du Rhin supérieur. Dans ce graphique, 11 piliers dont l’innovation, l’infrastructure ou la santé sont comparées. On peut constater que la Grande-Région se place à la dernière place à chacun des 11 piliers. Surtout au niveau de l’innovation, du Market-size et de l’éducation la cote est nettement inférieure aux autres.
En tant que Ministre wallon compétent de la Grande-Région, quelles conclusions tire Monsieur le Ministre de cette enquête et spécialement du diagramme sur la page 23 ?
Que peut entreprendre la Grande-Région afin de rattraper ce retard ?
Au niveau wallon, envisage-t-il d’inciter ses différents collègues du Gouvernement afin que la Wallonie soit une des premières régions de la Grande-Région à réagir ?
Est-ce qu’il y a une volonté de mettre en place un plan de redressement ?
Réponse du 04/04/2017
- de COLLIN René
Les indicateurs dont il est question dans les tableaux et commentaires des pages 23 et 24 du rapport 2015/2016 du Comité économique et social de la Grande Région (CESGR) sur la situation économique et sociale de la Grande Région sont déjà très anciens. Renseignement pris au CESGR, ils avaient été livrés en 2014 par le GT 1 Économie du CESGR pour le rapport sur la situation économique et sociale de la Grande Région 2013/2014 sous présidence Rhénane-palatine, c'est-à-dire avant le travail réalisé par la nouvelle équipe de l'Observatoire interrégional Marché de l’Emploi (O.I.E.) mise en place en 2016... Ces données, antérieures à 2014, avaient donc été collectées par le GT 1 du CESGR à la seule source à sa portée : le « Regional Competitiveness Index » (RCI) développé par l'Union Européenne (UE).
L’O.I.E a repris en l’état ces indicateurs puisés en 2014 dans le RCI et donc datant d’une période antérieure, sans actualisation, pour le rapport publié sous présidence wallonne. Les indicateurs actualisés au niveau UE viennent d’être publiés par le RCI en ce mois de mars 2017 (Rapport sur la compétitivité régionale UE – index 2016). Une analyse comparative de la compétitivité de la Grande Région par rapport à ses régions voisines, sur la base de ces indicateurs UE actualisés, peut donc être attendue pour le prochain rapport économique et social du CESGR sous présidence luxembourgeoise, fin 2018.
Quant aux « remèdes » aux constats de retard de la compétitivité de la Grande Région (GR) ou de la Wallonie par rapport aux régions voisines, trois brèves remarques, en rappelant que les données anciennes sur lesquelles s’appuient ces écrits commencent à dater :
- les mesures et moyens pour combler les « retards de compétitivité » ne sont pas comparables entre l’échelle régionale (Wallonie) et grand-régionale. La Wallonie est souveraine dans ses domaines de compétences et dispose de budgets pour ses politiques. La Grande Région n’est pas un niveau de pouvoir supranational et dispose de moyens d’action politique limités ;
- la Wallonie n’a pas eu besoin de la comparaison dans le contexte GR pour entreprendre son redéploiement et combler ses retards de compétitivité. Les différentes versions du Plan Marshall, dont le dernier Marshall 4.0, portent des fruits concrets et salués par tous et le travail se poursuit ;
- à l’échelle GR, la Wallonie est pleinement engagée, comme sa présidence l’a montré, dans toutes les initiatives à la portée du Sommet en vue d’utiliser les leviers et atouts des coopérations transfrontalières en vue d’augmenter globalement et au profit de tous les territoires associés le niveau de compétitivité de la Grande Région : coopération interuniversitaire pour la recherche et l’échange d’étudiants, efforts accrus en faveur du multilinguisme, développement du marché intégré du travail au niveau formation et aide au placement, développement de métaclusters économiques… Là aussi, le travail se poursuit. Il s’agit d’une action de long terme, avec des avancées régulières.