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L’impact pour la Wallonie de la réforme de la sécurité civile

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 501 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 25/04/2017
    • de FOURNY Dimitri
    • à DERMAGNE Pierre-Yves, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville et du Logement

    La réforme de la sécurité civile présentée par le gouvernement fédéral constitue une atteinte grave à la sécurité de nos citoyens. En annonçant la fermeture prochaine des casernes de Ghlin et de Libramont, le gouvernement fédéral prive la majorité de la population wallonne de l’action rapide de services spécialisés en cas d’incidents majeurs et de plus il transfère de nouvelles charges sur les zones de secours et donc les communes.

    On ne peut comprendre comment une autorité publique, sensée assurer la sécurité de l’ensemble de la population, peut prétendre qu’en regroupant l’ensemble des services de sécurité civile sur le seul site, en l’occurrence Crisnée pour le sud du pays, il sera encore possible d’intervenir dans un délai raisonnable en cas d’incident en province du Luxembourg, dans le sud namurois ou dans l’ouest du Hainaut. Le simple délai nécessaire pour l’arrivée des éléments spécialisés de la sécurité civile rend illusoire toute volonté d’encore pouvoir assurer la sécurité de la population.

    Nos zones rurales sont une nouvelle fois particulièrement impactées par cette mesure. En province de Luxembourg, il faudra près de deux heures pour des éléments partis de Crisnée atteignent le sud de la province. On connait toute l’expertise et le professionnalisme des agents de la sécurité civile en cas d’incidents concernant l’environnement (pollution des eaux,…). Tout retard dans leur intervention induira un risque accru de pollution en cas d’incident.

    On n’ose même pas imaginer les conséquences que pourrait avoir un incident sur un des sites Seveso désormais privés de casernes proches, qu’il s’agisse du SHAPE, de Burgoss Ardennes ou encore du zoning industriel de Feluy, pour ne citer que les plus connus.

    Les professionnels eux-mêmes se sont indignés de cette décision et ont souligné les risques qu’elle fait peser sur la sécurité de nos citoyens.
    Une nouvelle fois pour des motifs purement budgétaires, on brade la sécurité de nos citoyens et l’on reporte la responsabilité de celles-ci sur des zones de secours qui ne disposent ni de la formation ni de l’équipement nécessaire à la gestion d’incidents majeurs

    Quelle est la réaction du Gouvernement wallon à cette annonce  ?

    Monsieur le Ministre va-t-il interpeller le Gouvernement fédéral  ?

    Va-t-il demander l’inscription de ce dossier à un prochain comité de concertation  ?
  • Réponse du 18/05/2017
    • de DERMAGNE Pierre-Yves

    Ni consultation, ni concertation… je regrette que le Gouvernement fédéral ait fait cavalier seul… avec les moyens des collectivités locales. Mais, fait plus grave encore aujourd’hui, en mettant en péril la sécurité des citoyens !

    Si l’on peut souscrire à une volonté de meilleure répartition des tâches, cela doit se faire au seul bénéfice de la sécurité civile et non à son détriment. De même, on ne peut tolérer que les futurs postes de protection civile soient localisés à plus d’une heure de leur potentiel lieu d’intervention.

    Enfin, outre la sécurité, nous ne disposons à ce jour d’aucune évaluation des charges qui se verraient indéniablement reportées sur les zones de secours et donc sur les collectivités locales. Bon nombre de questions restent ainsi sans réponse : quelle est l’estimation de la charge administrative et budgétaire pesant sur les zones ? quelle charge budgétaire pour les communes qui devront, dans un futur proche, financer les zones pour des missions auparavant assumées par la protection civile ? …

    Je compte demander au Gouvernement fédéral des éclaircissements et des réponses à ces questions et la garantie d’un financement subséquent des zones de secours. Ma crainte étant de voir les éventuelles économies réalisées utilisées à d’autres fins que la sécurité des citoyens en général et des Wallonnes et Wallons en particulier.