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Les pratiques d'abattage en Wallonie

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 753 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 02/05/2017
    • de DUPONT Jean-Marc
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Lors du passage de Monsieur le Ministre dans l'émission de « L'invité » de Pascal Vrebos, le 26 mars dernier, il a évoqué la problématique de l'abattage des animaux en Belgique.

    La controverse autour de l'étourdissement des bovins et les images diffusées par l'association Animal Rights, dénonçant les conditions dans lesquels les porcs étaient abattus dans l'abattoir de Tielt en Flandre orientale, relancent le débat sur l'instauration d'un abattage « propre ».

    Il a confié vouloir rassurer les consommateurs à ce sujet, pour ce faire il souhaite rassembler autour d'une table les décideurs politiques et les Fédérations en charge des abattoirs.

    Il a évoqué également la méthode utilisée en Allemagne et qui consiste à permettre à l'agriculteur, accompagné d'un vétérinaire, d'abattre les animaux directement dans leur ferme, notamment pour éviter les transports vers l'abattoir. Si la date du 18 avril a été fixée en ce qui concerne l'étude de la proposition en faveur de l'étourdissement des bovins.

    Peut-il faire les points sur les deux autres dossiers ?

    Des projets pilotes sont-ils envisagés ?
    Dans l'affirmative, quels seront les délais ?
  • Réponse du 19/05/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Les avis convergent pour dire que la mise à mort des bovins par la technique du tir au pré augmente le bien-être des animaux abattus par rapport à l’abattage classique au sein d’un abattoir, car cela évite le transport de l’animal qui un gros facteur de stress, de même que le fait de quitter un endroit connu de l’animal.

    Il existe cependant des freins à la pratique immédiate de ce type d’abattage, à savoir :
    - la législation européenne pour le bien-être des animaux ne prévoit pas d’utiliser cette technique pour les bovins bien qu’elle ouvre des possibilités au niveau national sur le sujet. Ainsi, l’Allemagne a déjà prévu la possibilité dans son arsenal législatif de déroger à l’obligation d’abattage des bovins dans un abattoir et pratique la mise à mort par le tir au pré ;
    - les normes sanitaires fédérales qui imposent certaines contraintes dans le but de garantir la sécurité des consommateurs. Il s’agit de :
    * l’indispensable présence d’un vétérinaire qui assure l’expertise ante-mortem ;
    * la prise en charge du bovin tué dans des conditions sanitaires irréprochables pour la viande ;
    * une attention particulière pour la gestion des déchets tels que le sang.

    Il existe donc deux possibilités :
    - soit la carcasse est transportée vers un abattoir fixe ce qui demande une réelle coordination avec l’abattoir ;
    - soit elle est prise en charge par une unité d’abattage mobile agréé par l’AFSCA se trouvant à proximité, ce qui n’existe pas encore en Wallonie.

    Au vu de ces éléments, la possibilité d’utiliser cette technique pour les éleveurs wallons de bovins sera insérée dans le futur code wallon du bien-être animal, ce qui lèvera le premier écueil. Une concertation pourra ensuite se mettre en place entre le secteur et l’AFSCA pour envisager les possibilités de développer ce type d’abattage en Wallonie tout en garantissant l’aspect sanitaire et de traçabilité qu’est en droit d’attendre le consommateur.

    Pour pouvoir initier des projets pilotes à cet égard, il conviendrait au préalable que tous les freins évoqués soient levés ou à tout le moins que des garanties puissent être apportées à cet égard pour que ces pratiques puissent s’opérer en conformité avec les législations applicables. Ces projets pilotes sont souhaitables, mais encore prématurés.