/

L’évolution de la taille des logements wallons

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 530 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 05/05/2017
    • de FOURNY Dimitri
    • à DERMAGNE Pierre-Yves, Ministre des Pouvoirs locaux, de la Ville et du Logement

    En Wallonie, suivant l’AGW du 30 août 2007, il est interdit de vivre dans moins de 15 m² pour une personne. Un logement doit respecter certains critères définis par le CWLHD pour être considéré comme salubre. La superficie habitable doit être au minimum de 15 m² pour une personne, 28 m² pour deux personnes et 33 m² pour trois personnes. Au-delà de trois occupants, cette superficie doit être augmentée de 5m² par personne supplémentaire.

    La semaine dernière, dans la presse, on pouvait lire qu’un architecte berlinois avait conçu un « mini-logement », d’à peine 6m²  ! Le projet évoqué viserait, je cite, à « répondre à la pression démographique que subit la capitale allemande ».

    Il y a quelques jours, je lisais que si d’instinct, l’on pouvait penser que la surface habitable de nos logements diminuait progressivement, il n’en était en fait rien. Ce qui est vrai en Flandre ne l’est actuellement pas encore en Wallonie.

    Selon les chiffres publiés par le SPF Économie sur base des permis de bâtir octroyés ces dernières années, la surface moyenne des appartements wallons n’évolue pas (autour de 70 m²) et la surface moyenne des maisons aurait même tendance à augmenter légèrement.

    L’idée de réduire la surface des logements neufs dans les pays à forte densité démographique est pourtant bien présente dans le chef de certains urbanistes, architectes et promoteurs immobiliers, pour des raisons qui leur sont propres.

    Est ainsi questionné, de manière plus globale, l’avenir de l’habitat pour une population toujours grandissante.

    Monsieur le Ministre estime-t-il, comme certains « experts », que nos logements sont actuellement trop grands  ?

    À la lumière des projections démographiques que nous connaissons, envisage-t-il, à court ou moyen terme, de revoir ce seuil minimal de 15 m² pour un logement individuel  ?

    À l’avenir, le Wallon devra-t-il donc s’habituer à vivre dans des espaces habitables beaucoup plus petits ?
  • Réponse du 15/06/2017
    • de DERMAGNE Pierre-Yves

    La taille minimale des logements est effectivement définie, pour la Wallonie, dans l’arrêté du 30 août 2007 déterminant les critères minimaux de salubrité.
    Elle est en de 15 m² pour des logements créés avant le 1er janvier 2008, et de 24 m² pour les logements créés après cette date.

    Si la taille « moyenne » des logements est peut-être plus élevée en Wallonie que dans d’autres régions et qu’on estime qu’il conviendrait de la réduire, diminuer une moyenne peut se faire de différentes manières. Soit en descendant encore le minimum, en effet, soit en ramenant les chiffes qui se situent au-dessus de la moyenne, vers la moyenne sans toucher au minimum.

    Mon choix se porte bien entendu sur la seconde option. Si l’on estime, à juste titre, qu’il faut densifier l’habitat pour préserver notre « capital territoire » et veiller à une gestion parcimonieuse de l’espace, il me semblerait plus judicieux d’envisager la création de nouveaux logements qui soient moins grands que par le passé, ce qui relève des prérogatives de mon collègue en charge de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme.

    À cet égard, on constate d’ailleurs depuis quelques années la création de plus en plus fréquente de petits immeubles à appartements en milieu semi-urbain ou même rural. Ce qui correspond à une évolution dans la demande de logements, motivée par plusieurs facteurs comme la réduction de la taille des ménages, le vieillissement de la population et la hausse du prix de l’immobilier.

    En résumé, si la tendance est à la réduction de la taille des logements, il y a néanmoins un minimum en dessous duquel il ne faut pas descendre.
    Je ne m’inscris pas contre une réflexion sur l’adaptation des normes, notamment dans le logement public, en vue de construire des logements plus adaptés aux évolutions sociologiques. Par contre, revoir à la baisse les critères de salubrité ne me parait ni nécessaire, ni pertinent.