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Le partage des responsabilités familiales

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1028 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 14/06/2017
    • de KNAEPEN Philippe
    • à PREVOT Maxime, Ministre des Travaux publics, de la Santé, de l'Action sociale et du Patrimoine

    Le Gouvernement wallon a, ces dernières années, pris nombre de mesures afin de cheminer progressivement vers une vision à long terme en matière de développement durable. Ce cheminement wallon est inexorablement lié au contexte et à l’agenda international.

    En effet, lors du Sommet des Nations Unies (25 au 27 septembre 2015), 17 objectifs de développement durable (ODD) à l’horizon 2030, assortis de 169 cibles, ont été adoptés. Ces 17 objectifs traduisent les priorités en matière de développement durable que les chefs d’Etat et de Gouvernement de l’ensemble des pays de la planète ont identifiées pour les 15 prochaines années. Ces priorités vont de la santé et l’éducation à la conservation des écosystèmes, en passant par le travail décent, les modes de production et de consommation durables ou encore la réduction des inégalités au sein et entre les pays.

    Ces 17 objectifs et leurs cibles sont regroupés dans cinq catégories, appelées les 5P, qui ont été proposées par les Nations Unies comme axes de communication sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030  : Humanité (People), Planète (Planet), Prospérité (Prosperity), Paix (Peace) et Partenariats (Partnership).

    Au sein de l’axe «  Humanité  », dans l’ODD 5 visant à «  Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles » figure au point 5.4 l’objectif suivant  : «  Prendre en compte et valoriser les soins et travaux domestiques non rémunérés, par la mise en place de services publics, d’infrastructures et de politiques de protection sociale et par la promotion du partage des responsabilités dans le ménage et la famille, en fonction du contexte national.»

    Si la Belgique n’est pas la moins bien logée en Europe, en ce qui concerne le partage des responsabilités familiales, de nombreux efforts restent à fournir. Comment ce partage, souvent d’ordre privé est-il évalué  ? Existe-t-il des données objectivées sur le sujet  ? Monsieur le Ministre pourrait-il me les communiquer  ? Quelles sont les principales actions menées par l'administration en la matière  ? Concrètement, quelles sont les mesures qui ont été prises par l'administration allant en ce sens au cours des cinq dernières années  ? Quels axes principaux sont-ils encore à améliorer ?
  • Réponse du 30/06/2017
    • de PREVOT Maxime

    Cette question pertinente me permet une fois encore d’aborder la question de l’égalité entre les hommes et les femmes, au travers, cette fois, du partage des responsabilités familiales.

    En l’absence de statistiques wallonnes, je me référerai à une étude de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH), que la Wallonie subventionne, et de la VUB sur « Genre et emploi du temps », parue l’an dernier. Je retiendrai deux chiffres particulièrement illustratifs : sur une journée de semaine moyenne, les mères de jeunes enfants consacrent une heure 22 minutes de plus aux tâches ménagères et 1 heure 15 minutes de plus aux soins des enfants, soit autant de travail bénévole, tandis que les pères de jeunes enfants consacrent en moyenne 2 heures 37 minutes de plus au travail rémunéré.

    Comme je l’ai évoqué à plusieurs reprises, la Wallonie s’est engagée en matière d’égalité et de parité en adoptant, le 11 avril 2014, le décret visant à la mise en œuvre des résolutions de la Conférence des Nations unies sur les femmes à Pékin de septembre 1995 et intégrant la dimension du genre dans l’ensemble des politiques régionales. L’article 2 de ce décret a prévu que « le Gouvernement wallon présente au Parlement wallon, pour l’ensemble des politiques menées, les objectifs stratégiques qu’il entend réaliser au cours de la législature, conformément aux objectifs de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Pékin en septembre 1995 ». Ce qui a été fait dès mars 2015, lors de la présentation, au Parlement, du « Plan Gender » : ses 16 mesures ont été décidées par chacun des Ministres sur la base de propositions faites par les associations de terrain via le CWEHF (Conseil wallon pour l’égalité des hommes et des femmes).

    À la lecture de ses mesures, il apparaît que les associations ont jugé prioritaire l’égalité sur le marché de l’emploi, ce qui correspond à l’objectif de développement durable 5 « parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les femmes et les filles ». Ainsi, je me permets d’attirer l'attention sur certaines politiques adoptées par les Ministres wallons, à savoir :
    - l’encouragement de la participation des femmes et/ou des hommes au sein de secteurs d’activités professionnelles où elles/ils sont sous-représentés,
    - la promotion de l’entreprenariat féminin,
    - le soutien des formations des travailleurs (euses) titres-services,
    - la valorisation du statut des agricultrices.

    Deux mesures du « Plan Gender » rencontrent néanmoins l’objectif de réduire la charge domestique des femmes qu'évoque l'honorable membre (point 5.4), à savoir :
    - favoriser le maintien à domicile des personnes âgées et/ou handicapées par une prise en charge adéquate afin que ce maintien dans le cadre de vie ne repose pas sur la seule solidarité familiale et féminine,
    - créer, en matière de petite enfance, de nouvelles places dans les milieux d’accueil collectif subventionnés en vue de faciliter l’emploi des femmes et des hommes.

    Comme on le voit, la Wallonie a adopté une politique volontariste en matière d’égalité sur le marché de l’emploi comme dans la sphère privée. Mais lutter contre les stéréotypes et changer les mentalités constituent toutefois un travail de longue haleine.