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Le "landfill mining"

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 1056 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 11/07/2017
    • de JEHOLET Pierre-Yves
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire, de la Mobilité et des Transports et du Bien-être animal

    Dans le cadre du programme Interreg 2014-2020, est mené le projet européen «  RAWFILL  ».

    Celui-ci, mené par SPAQuE et d’autres partenaires européens, vise à développer une méthodologie d’évaluation du potentiel économique des décharges d’Europe occidentale.

    Ce projet n’est pas sans rappeler le projet MINERVE initié par le Pôle de compétitivité Greenwin avec l’objectif de pouvoir évaluer l'intérêt d'un "landfill mining".

    Monsieur le Ministre peut-il communiquer les résultats du projet MINERVE et la politique mise en œuvre au terme de ses recherches relativement à la gestion des décharges  ? Quels projets ont-ils été réalisés ? Quels budgets ont-ils été alloués à ceux-ci  ?

    Monsieur le Ministre peut-il également expliquer quelle est la plus-value du projet RAWFILL  ? Quels en sont les tenants et les aboutissants  ? A-t-il déjà montré des résultats  ? Quels sont-ils ?
  • Réponse du 03/08/2017
    • de DI ANTONIO Carlo

    Le projet MINERVE (MINéralisation, Energie Renouvelable Valorisation Energie matière) est aujourd’hui terminé. Il visait à étudier la possibilité d’exploitation d’anciennes décharges de déchets ménagers en les considérant comme des mines potentielles de matières secondaires à valoriser.

    Ce projet s’est focalisé sur trois axes principaux, à savoir la caractérisation du massif de déchets, la minéralisation optimale des déchets et le landfill mining (ou « excavation des déchets »). Il a permis d’améliorer la connaissance des points suivants :
    - les techniques de caractérisation géophysique du massif de déchets ;
    - les techniques de récupération, de caractérisation et de culture de souches microbiennes présentes dans les déchets afin d’accélérer la production de biogaz ;
    - les techniques de mesure et de suivi de la production de biogaz ;
    - les techniques de séparation mécanique des déchets.

    Les techniques de caractérisation et de minéralisation issues du projet MINERVE sont aujourd’hui mises en œuvre sur le site de Mont-Saint-Guibert.

    Le projet MINERVE constitue un véritable tremplin permettant à ses partenaires de participer à de nouveaux projets de recherches à la pointe sur le landfill mining et d’ouvrir les perspectives en vue de l’exploitation des anciennes décharges et dépôts de déchets.

    Le projet RAWFILL, quant à lui, vise à développer une logique d’économie circulaire autour des matériaux présents dans les décharges. Il se concentre sur les risques financiers liés aux opérations de landfill mining et sur l’identification des données fiables sur le potentiel de déchets récupérables. Il vise à fournir un inventaire des sites potentiels, une méthode de caractérisation et un outil décisionnel de sélection des meilleurs sites.
    Le projet est en phase de démarrage. Une première réunion de présentation de celui-ci s’est tenue le 7 juin 2017.

    D’une durée de trois ans avec un budget de 3.800.000 euros dont 60 % financés par l’Union européenne, ce projet devra rencontrer trois objectifs :
    - établir un cadre précis pour l’inventaire des décharges ;
    - concevoir une approche innovante de la caractérisation des décharges (plus efficace et moins coûteuse) en intégrant toutes les données économiques ;
    - élaborer un outil de décision permettant de classer les décharges et de définir les projets de « landfill mining » les plus économiquement intéressants.

    Le projet RAWFILL apparait comme étant complémentaire au projet MINERVE dont il pourra tirer les enseignements, tout en ayant un objectif plus ambitieux, et moins exclusif d’un point de vue technologique, en nombre de décharges à inventorier et à exploiter. D’ici 2030, ce programme devrait permettre la réalisation de 60 projets de « landfill mining », la valorisation de 15 millions de tonnes de matériaux et la création d’environ 1.500 emplois.

    Complémentairement, l’ISSEP travaille à l’estimation des risques liés à la postgestion et à la constitution d’un outil d’aide à la décision permettant un suivi environnemental des Centres d’Enfouissement Technique. Un intérêt particulier est porté sur les sites faisant l’objet d’une gestion active après exploitation visant à accélérer la dégradation des déchets et optimiser la phase de postgestion.

    Le Plan Wallon des déchets – Ressources met également en avant le landfill mining comme outil permettant le développement d’une nouvelle source de déchets recyclables.