/

Le Plan alcool

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 16 (2016-2017) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 11/09/2017
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    En Belgique, on estime que 10% des Belges consomment de l’alcool de façon problématique.
    En d’autres termes, cela signifie que les femmes consommeraient plus de 14 verres d’alcool (dans les verres adéquats) par semaine, plus de 21 du côté des hommes (soit , respectivement, plus de deux verres par jour pour les femmes et plus de trois pour les hommes).
    Au boulot, la consommation excessive d’alcool a été démontrée pour 14% des travailleurs belges. Un travailleur belge sur sept consomme plus de dix boissons alcoolisées par semaine, selon une enquête de Securex. Cette consommation affecterait, en outre, leur rendement au travail.
    Si les jeunes sont souvent la cible de campagnes anti-alcool, la problématique de la dépendance à l’alcool chez les seniors est encore trop peu perçue. Selon une étude de la VAD, une association flamande de prévention et de lutte contre la drogue et l’alcool, un homme de plus de 55 ans sur trois boit tous les jours et de façon excessive.
    L’effet néfaste de l’alcool sur la santé n’est plus à démontrer: dépendance, troubles de la mémoire, vieillissement de la peau, surpoids, cirrhose, irritabilité...

    6% des Belges décéderaient des suites d’une consommation excessive d’alcool.
    Le comportement problématique des Belges face à ces boissons alcoolisées démontre la nécessité pour la Belgique de mettre sur pied un "Plan alcool". Il devait initialement voir le jour en octobre 2016. Mais, faute d’accord, ce plan visant à réduire la consommation problématique d’alcool n’a pas été mis sur pied. Il devrait être présenté en mars 2017, si les entités fédérées et le Gouvernement fédéral s’accordent.

    Madame la Ministre a la responsabilité de la santé des Wallons depuis juillet 2017. Va-t-elle relancer le Plan alcool en concertation avec ses collègues des entités fédérées ?

    Un calendrier est-il prévu ?
  • Réponse du 25/09/2017
    • de GREOLI Alda

    Il me semble très important d'avoir un véritable plan d'action national en matière d'alcool.

    Ce plan devrait contenir notamment des mesures en matière de prévention et de prise en charge, ce qui est de mon ressort. À ce niveau, l'honorable membre le sait sans doute, la prévention de la consommation excessive d'alcool, et des conséquences nocives de cette consommation, font partie des actions du plan de prévention et de promotion de la santé en cours d’élaboration. Par ailleurs, en matière de prise en charge de personnes présentant un problème de consommation, je soutiens de nombreuses institutions. Ces institutions offrent un large éventail d'actions telles que le sevrage hospitalier ou ambulatoire, les séjours résidentiels de réhabilitation, les consultations dans des services de santé mentale, dans des services spécialisés en assuétudes, les prises en charge à domicile, l'aide aux familles ainsi qu'un outil d'aide en ligne, appelé Aide-Alcool.

    D’autre part, dans le cadre d'une politique cohérente, ces actions doivent être assorties de mesures destinées à réduire l'offre d'alcool. Il ne s'agit pas d'interdire aux personnes de consommer. Mais, en tant qu'autorités publiques, il est de notre devoir de protéger les plus faibles : particulièrement les jeunes de moins de 16 ans qui ne devraient pas avoir accès à l'alcool – la loi l'interdit d'ailleurs – mais qui sont néanmoins la cible d'un marketing agressif et qui sont exposés à de nombreuses publicités. Un autre public devrait être protégé et aidé dans son désir de s'éloigner de l'alcool : les personnes dépendant de l'alcool. Pour elles également, il est important de limiter la publicité et de limiter l'accès à l'alcool hors de tout contrôle social : en interdisant par exemple la vente d'alcool dans les automates.

    Je rappelle ce que sait certainement l'honorable membre : le coût social de l'alcool est nettement plus important que le bénéfice économique rapporté par la vente d'alcool. Ce coût social est lié aux nombreuses maladies provoquées ou aggravées par l'alcool ainsi qu'aux accidents et à la violence générées par l'abus d'alcool.

    J’ai chargé mon cabinet de reparler de ce point lors de la prochaine réunion de la Cellule générale de politique en matière de drogues qui aura lieu normalement en octobre prochain.