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La vie sexuelle et affective des personnes handicapées

  • Session : 2016-2017
  • Année : 2017
  • N° : 18 (2016-2017) 1

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  • Question écrite du 11/09/2017
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Madame la Ministre aura lu dans la presse le récent mariage de deux personnes handicapées, résidents du foyer Arpèges à Pommeroeul.

    Dans cette institution, la vie sentimentale des résidents est tout sauf un tabou. La vie affective et sexuelle participe, en effet, à leur épanouissement et est avant tout un droit.

    Son prédécesseur avait mis en place un groupe de travail. Une délégation est d’ailleurs partie en voyage d’étude en Suisse, pays bien à l’avance sur notre région.

    Quelle est la vision de Madame la Ministre de la sexualité des personnes handicapées?

    Quelles suites va-t-elle donner au groupe de travail mis en place par le Ministre Prévot ?
  • Réponse du 29/09/2017
    • de GREOLI Alda

    Mon prédécesseur a été fort attentif à ce que cette thématique soit abordée sans tabou et dans le respect de la personne et je peux assurer que je continuerai à soutenir les initiatives allant dans ce sens. La vie relationnelle, affective et sexuelle est un droit fondamental pour tout un chacun, il n’y a aucune raison à ce qu’il en soit autrement pour les personnes en situation de handicap.

    La délégation partie en Suisse n’a fait que confirmer à quel point il était nécessaire de poursuivre le soutien apporté au centre de ressources Handicaps et Sexualité. Celui-ci a par ailleurs réalisé une étude complète sur l’accompagnement sexuel. Sur base de cette analyse et de différents constats, l’ASBL ADITI a reçu une première subvention pour assurer ses différentes missions, notamment les aspects formations. Il est bien évident que je vais poursuivre dans cette voie.

    Mais je compte aussi mettre l’accent sur l’aspect relationnel. C’est ainsi qu’un groupe d’établissements a créé, il y a quelques années, le « Parlons d’amour ». La finalité est de favoriser, par des actions éducatives, les rencontres entre personnes en situation de handicap désireuses de rencontrer un(e) partenaire. Tout est mis en place afin de permettre à ces initiatives de continuer à se développer sans contraintes réglementaires supplémentaires et à les promouvoir.

    On peut constater sur base des actions de sensibilisation (conférence, réalisation et diffusion de films,…) qui ont été menées depuis deux ans que le nombre de demandes de formations sur cette thématique a très largement augmenté (c’est la thématique la plus demandée au sein des services AViQ, branche handicap et un budget de 15.000 euros y est consacré), et les carnets de rendez-vous des formateurs en la matière sont bien remplis ! Ces actions ont également favorisé les échanges entre ces formateurs et professionnels du secteur handicap, mais aussi d’autres secteurs comme celui des aînés et de la santé mentale. Ainsi une collaboration a été initiée entre les centres locaux de promotion de la santé, des centres PMS et des services - secteur handicap - afin d’assurer des formations communes et de mettre en place une plateforme d’échanges d’outils de sensibilisation.
    Il en est de même avec le Centre Régional de soins psychiatriques Les Marronniers. L’AViQ y organisera en octobre et novembre prochain des séances de formation à l’attention du personnel afin qu’il y ait une meilleure prise en compte des besoins des patients quant à la vie relationnelle, affective et sexuelle.

    Si le monde institutionnel évolue à grands pas, il convient aussi de veiller à ce que les personnes en situation de handicap qui ne sont pas encadrées par des établissements, soit parce qu’elles vivent en famille ou sont en autonomie - souvent dans la solitude - puissent aussi accéder à cette dimension affective.

    L’administration reçoit également davantage de demandes de sensibilisation au sein des établissements de l’enseignement spécialisé, mais aussi d’écoles formant les futurs professionnels du secteur. Cette démarche est importante, car sensibiliser les enseignants et les futurs professionnels c’est agir en amont…

    Beaucoup d’interpellations de familles (parents et fratrie) qui souhaitent avoir des informations trouvent réponse et sont accompagnés dans cette démarche du respect du besoin de leur enfant via le centre de ressources ou les opérateurs tels qu’Aditi,…. La récente bénédiction nuptiale à laquelle l'honorable membre fait allusion entre bien dans cette démarche.

    Je compte profiter de la prochaine édition du salon « Envie d’Amour » (les 26, 27 et 28 avril 2018) pour sensibiliser le corps médical et paramédical, car n’oublions pas que l’OMS attire notre attention sur la santé sexuelle. Je puis déjà annoncer la participation de médecins spécialistes, lesquels pourront à leur tour sensibiliser d’autres confrères. Il s’agit d’une porte d’entrée pour toucher davantage les familles et les personnes en situation de handicap vivant hors contexte institutionnel. Le fil conducteur de cette seconde édition du salon sera « Ensemble », terme rassembleur pour cette thématique qui nous concerne toutes et tous !

    Enfin, un groupe de travail va travailler sur l’actualisation de la charte wallonne traitant cette thématique.
    Je peux donc assurer que je continuerai à défendre ce droit fondamental et ne m’arrêterai aux avancées obtenues par mon prédécesseur que je tiens à souligner cependant.