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Le houblon et l'orge

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 70 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 23/10/2017
    • de LENZINI Mauro
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Les bières belges sont reconnues au niveau mondial comme patrimoine exceptionnel et remarquable.

    Il est donc particulièrement bizarre de constater que les agriculteurs produisent peu d'orge brassicole et également peu de houblon qui sont pourtant 2 des principaux ingrédients dans la fabrication de la bière avec l'eau et la levure.

    La Belgique est le 1er exportateur mondial de malt et est pourtant un petit producteur de sa matière première. S'il fallait fournir l'orge nécessaire, il faudrait 1.000 hectares de terres soit 97 % supplémentaires.

    Concernant le houblon, le problème est tout autre. En effet, par le passé, les Belges ont produit beaucoup plus de houblon. Alors qu'aujourd'hui ils ne sont plus que 33 producteurs sur 159 hectares à travailler le houblon, en 1980, ils étaient 219 producteurs sur 795 hectares.

    Monsieur le Ministre est-il conscient du fait que la production belge de houblon et d'orge ne correspond pas au statut que l'UNESCO a donné au patrimoine belge de la bière (artisanale) ?

    Quels sont ses projets pour remédier à cela ?

    Est-ce qu'il va donner les impulsions qu'il faut pour augmenter la production de houblon et d'orge au niveau wallon ?

    Que prévoit-il en la matière ?
  • Réponse du 16/11/2017
    • de COLLIN René

    En effet, il y a actuellement un décalage entre la notoriété de nos bières et la capacité de notre agriculture à approvisionner nos brasseries en houblon et nos malteries en orge.

    Heureusement, le vent tourne et l’approvisionnement en matières premières d’origine locale a le vent en poupe.

    Relancer des filières qui ont quasiment disparu, ne s’improvise pas. C’est ainsi que, pour l’orge brassicole, j’ai demandé au Collège des Producteurs qu’il élabore un plan stratégique de développement décennal. Ce plan vient d’être présenté et j’ai chargé le Collège des Producteurs d’assurer la coordination de sa mise en œuvre, en partenariat avec tous les acteurs identifiés. Un budget de 2.560.000 euros sur dix ans est estimé nécessaire. Celui-ci comprend de nombreuses actions mises en œuvre par le Collège des Producteurs, AgriLabel, le Cépicop, mon administration, l’APAQ-W, etc.

    Le plan comprend huit actions concrètes :
    1° rendre disponible plus de données pour piloter le développement de la filière ;
    2° démarrer le développement au travers d’un noyau pilote d’acteurs de la filière intéressés par le local et le prix juste ;
    3° assurer la disponibilité d’un encadrement technique des producteurs ;
    4° assurer la disponibilité de services neutres de « facilitation filière » ;
    5° donner une reconnaissance officielle aux filières qui le demandent (Local, Qualité différenciée, Prix juste) ;
    6° canaliser la demande au travers de promotions ciblées ;
    7° soutenir la croissance de l’offre au travers d’un groupement de producteurs et de capacités de stockage ;
    8° soutenir l’adéquation de la qualité de l’offre avec les attentes de l’industrie.

    Les objectifs globaux sont les suivants : 400 hectares d’orge brassicole wallonne en 2019 et, à l’horizon 2027, utilisation d’orge brassicole régionale dans toutes les brasseries artisanales wallonnes.

    Pour ce qui est du houblon, seuls cinq producteurs-préparateurs de houblon, pour environ 18 hectares, sont actuellement recensés officiellement par la DGO3 dans le cadre de la certification réglementaire. Deux présentent une taille économique significative : le premier est implanté depuis des décennies à Warneton, avec 10 hectares, le second a démarré plus récemment, en 2013, et exploite actuellement 7 hectares sur la commune de Doische. Les trois autres (Malonne, Mazy, Comblain-au-Pont) sont des projets de quelques ares. Mais d’autres projets existent. DiversiFerm et l’Agence pour l’Entreprise et l’Innovation organisent la mise en réseau des projets et encadrent leurs démarches, notamment en mettant les candidats en contact avec des personnes ressources. Le Centre wallon de Recherches agronomiques (CRA-W) est quant à lui actuellement le référent « agronomique ».