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L’égalité des chances dans les professions intellectuelles et scientifiques

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 125 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/11/2017
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    A la lecture du rapport de l’IWEPS relatif à l’égalité entre les femmes et les hommes en Wallonie, plusieurs constats sont établis.

    Les données analysées, datant de 2015, montrent, entre autres constats, qu’il persiste une ségrégation verticale du marché du travail. En effet, on relève, d’une part, une forte concentration de femmes dans les emplois faiblement qualifiés et, d’autre part, une certaine difficulté d’accès à des postes à responsabilité pour les femmes.

    Par rapport à l’analyse de données antérieures datant de 2009, il est interpellant de noter une diminution de la présence de femmes dans les professions de dirigeants et cadres supérieurs, contrairement à ce qu’il pourrait nous être donné à penser.

    La ségrégation du marché du travail est également horizontale dans la mesure où l’accès à certains secteurs d’activités semble encore dépendre du genre. Les changements en la matière sont lents et on remarque un caractère structurel à cette difficulté d’accès tant pour les femmes que les hommes. Cela, relève l’IWEPS, peut être inquiétant. Notons également que les femmes travaillant dans des secteurs dits « d’hommes » et vice-versa rencontrent parfois des problèmes pour y trouver leur place.

    Le Gouvernement wallon a en effet pris ces dernières années différentes mesures pour progresser dans la lutte contre certaines formes de discrimination.

    Pourtant, je suis agréablement étonnée de constater que dans le domaine des professions intellectuelles et scientifiques, davantage de femmes sont représentées. En effet, on comptabilise 55.1 % de femmes contre 44.9 % d’hommes dans ce type de professions où l’on ne retrouvait que des hommes par le passé. C’est un indice, selon moi, que les choses avancent et ceci n’est sans doute pas étranger au fait que davantage de femmes obtiennent un diplôme supérieur à l’heure actuelle.

    A l’heure où les femmes travaillant dans des secteurs d’emploi non traditionnellement féminins sont toujours victimes d’une certaine forme de violence, des structures de soutien sont-elles mises en place pour leur venir en aide en Région wallonne ? Si oui, quelles sont-elles ?

    En raison du constat de la diminution de présence de femmes dans les professions de dirigeants et cadres supérieurs en Wallonie, Madame la Ministre compte-t-elle mettre en place des actions spécifiques en vue d’inverser la tendance ? Des contacts ont-ils déjà été pris avec le Ministre de l’Emploi à ce sujet ?
  • Réponse du 14/12/2017
    • de GREOLI Alda

    Cette question pertinente me permet une fois encore d’aborder la question de l’égalité entre les hommes et les femmes au travers notamment de l’angle professionnel.

    Comme je l’ai évoqué à plusieurs reprises, la Région wallonne a adopté le 11 avril 2014 le décret visant à la mise en œuvre des résolutions de la Conférence des Nations unies sur les femmes à Pékin de septembre 1995 et intégrant la dimension du genre dans l’ensemble des politiques régionales. L’article 2 de ce décret prévoit que « le Gouvernement wallon présente au Parlement wallon, pour l’ensemble des politiques menées, les objectifs stratégiques qu’il entend réaliser au cours de la législature, conformément aux objectifs de la quatrième Conférence mondiale sur les femmes tenue à Pékin en septembre 1995 ».

    Pour rappel, le choix de ces mesures, qui constituent le Plan gender, a été effectué sur la base des propositions faites par les associations de terrain via le CWEHF (Conseil wallon pour l’égalité entre les hommes et les femmes). Pour chaque ministre, deux mesures visant à intégrer la dimension de genre ont été retenues. Le premier plan wallon de « gender mainstreaming » contient donc un ensemble de seize mesures concrètes.

    Comme je l’ai mentionné récemment, les ministres ont décidé de repartir des deux mesures choisies par leurs prédécesseurs, et ce malgré le changement de majorité et la mise en place d’un nouveau Gouvernement. Le Plan genre reste donc d’actualité et fera bien l’objet d’une évaluation dans le cadre du rapport final qui sera remis en fin de législature.
    Je me permets de rappeler les mesures adoptées par mes collègues dans le secteur de l’emploi, à savoir :
    - l’encouragement de la participation des femmes et/ou des hommes au sein de secteurs d’activités professionnelles où elles/ils sont sous-représentés,
    - la promotion de l’entreprenariat féminin et masculin,
    - ou encore le soutien des formations des travailleurs (euses) titres-services.

    Nous pouvons également citer la mesure du Ministre Collin qui vise à valoriser le statut des agricultrices.
    Je rappellerai également l’initiative « Girls day, Boys day » financée par Pierre-Yves Jeholet dans le cadre des coordinations provinciales égalité. Le « Girls day, Boys day » vise à sensibiliser les élèves et les enseignant-e-s aux stéréotypes de genre dans les choix d’orientation scolaire et professionnelle.

    J'invite l'honorable membre à demander directement à mes collègues en charge de ces différentes matières ce qui a été mis en place dans le cadre de leurs mesures, qui favorisent l’égalité entre les hommes et les femmes sur le marché de l’emploi.

    Je tiens enfin à rappeler que le décret du 6 novembre 2008 relatif à la lutte contre certaines formes de discrimination établit un cadre légal très précis et donne à la Région wallonne un outil permettant de lutter contre toutes les discriminations (race, convictions religieuses et philosophiques, handicap, âge, orientation sexuelle…) dans tous les domaines de compétences de la Wallonie, et notamment en matière d’emploi. Mes services travaillent actuellement à la réactualisation de cette législation en vue d’assurer une protection plus large à un public plus étendu, notamment, aux femmes aux côtés d’autres groupes cibles.

    L’institut pour l’égalité des femmes et des hommes (IEFH) a une mission transversale en ce qui concerne la mise en œuvre de ce décret, et, dans ce cadre, collabore de près avec le FOREm pour les questions relatives à l’égalité entre les hommes et les femmes. Cet institut a consacré voici quelques semaines un séminaire à l’impact des violences dans l’entreprise. Mes services réfléchissent, à la suite, à la meilleure façon de former les personnes de confiance et les services de ressources humaines en la matière, au sein de la fonction publique wallonne.

    Enfin, en tant que Ministre de l’Égalité des chances et des droits des femmes, je reste attentive aux initiatives portées par des associations qui visent à améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes au travail. Je soutiens, par exemple, JUMP qui est spécialisé en la matière ou encore Synergie Wallonie qui a consacré, cette année, son Prix Anne-Marie Lizin/Théroigne de Méricourt à la thématique des Femmes et des Sciences et l’a remis, le 4 décembre dernier, au FER ULg, un réseau interuniversitaire de chercheuses et d’enseignantes.