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La gestion forestière numérique

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 150 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 27/11/2017
    • de DODRIMONT Philippe
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Communes et Régions vendent régulièrement des coupes de bois aux marchands. Les enjeux financiers sont importants pour les niveaux de pouvoirs concernés. Ces ventes se réalisent sur base d’estimations qui peuvent différer en fonction du système de calcul ou de la personne qui procède à cette opération.

    Il me revient qu’en France, on utilise un système de haute précision grâce à l’apport de drones et d’un logiciel informatique.

    Monsieur le Ministre connaît-il cette méthode ? Est-elle envisageable en Wallonie ? Cet outil pourrait-il être mis à la disposition des communes ? Dans l’affirmative, à quelles conditions ? Envisage-t-il de rencontrer les représentants de la société qui commercialise cette solution forestière de comptage ?
  • Réponse du 18/12/2017
    • de COLLIN René

    Le décret réglementant l’utilisation des drones en Belgique n’autorise pas le vol « hors vue », qui est le seul possible pour permettre d’acquérir des données en zone forestière. À l’heure actuelle, l’utilisation de la technologie drone pour faire des inventaires forestiers est donc conditionnée à l’obtention de dérogations auprès de la Direction générale du Transport aérien (DGTA).

    Indépendamment de cette limitation, les données acquises par drones et qui concernent principalement la hauteur et la densité de la canopée forestière, peuvent être exploitées pour estimer le volume des arbres au travers de modèles statistiques (relations allométriques) qui sont moins précises que les modèles utilisés pour estimer ce même volume au départ des mesures réalisées au sol par les agents forestiers.

    Si les mesures de terrain sont correctement réalisées, les estimations de volume qui en résultent seront toujours plus précises que celles dérivées d’images acquises par drone.

    En outre, les méthodes de cubage par drone sont limitées au cas des coupes rases et ne peuvent donc être d’application pour les coupes d’éclaircie représentant au moins 50 % des volumes exploités en forêt.

    Cela ne signifie pas pour autant que les nouvelles technologies ne peuvent pas aider les gestionnaires forestiers dans leurs travaux d’estimation de volume des coupes de bois. Ainsi, des études menées récemment par Gembloux Agro-Bio Tech dans l’Accord-Cadre de Recherches et Vulgarisation forestières financé par la DGO3 ont démontré l’intérêt de recourir aux données LiDAR (système laser embarqué sur avion) pour estimer à distance (à l’aide d’un logiciel informatique) la hauteur des plantations résineuses. Cette hauteur, estimée par voie informatique, peut être utilisée dans le calcul du volume des arbres en combinaison avec les mesures de grosseur qui continuent d’être mesurées sur le terrain par les agents forestiers. Les estimations de hauteur ainsi réalisées à distance remplacent avantageusement les mesures réalisées in situ qui sont chronophages, fastidieuses et constituent des sources d’erreur sur le calcul du volume.

    En résumé, la technologie relative aux drones est prometteuse, mais pas adaptée pour estimer les volumes des bois à vendre.