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Les bioénergies en Région wallonne

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 101 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 11/12/2017
    • de GALANT Jacqueline
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports

    Comme Monsieur le Ministre le sait, la Belgique s’est engagée à atteindre, en 2020, une quantité d’énergie produite à partir de sources renouvelables équivalente à 13 % de sa consommation finale brute d’énergie. En 2015, la Région wallonne en avait atteint 11,1 %, et avait ainsi rempli 86,3 % de son objectif.

    Le bois-énergie est à l’origine de 87,1 % de l’électricité issue de biomasse solide et à 93,2 % de la chaleur issue de la biomasse solide. Son importance dans les sources d’énergies renouvelables en Wallonie est telle qu’il est à l’origine de 50,6 % de l’énergie consommée issue de sources renouvelables.

    Quelle est l'analyse de Monsieur le Ministre des bioénergies en Région wallonne ? Quelles seront les tendances pour les prochaines années en Région wallonne concernant les bioénergies ? Quelles seront ses actions concernant cette thématique ?
  • Réponse du 08/01/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc

    * Actuellement :

    Le bois énergie constitue à plus de 50 % des sources d’énergie renouvelable en Wallonie (2015). Ce bois-énergie est majoritairement destiné à produire de la chaleur renouvelable.

    Plus globalement, les bioénergies comprenant les énergies issues de biomasses solide, liquide, biogaz et déchets urbains renouvelables. Elles constituent à plus de 75 % les sources d’énergie d’origine renouvelable en Wallonie (2015).

    Les bioénergies représentent en 2014 33 % de la production d’électricité renouvelable (soit 1,2 TWh).

    La production d’électricité à base de bioénergies est actuellement soutenue par le mécanisme de certificats verts.

    Les bioénergies représentent en 2014 96,3 % de la production de chaleur renouvelable (soit 7,6 TWh).

    La production de chaleur à base de bioénergies est actuellement soutenue par les aides DGO6 UDE, les primes (chaudières à alimentation automatique), aides AMURE/UREBA.


    * Pour le futur :

    Dans le cadre de sa politique énergétique, la Belgique, et plus particulièrement la Wallonie, visera à renforcer la décarbonation de tous les secteurs et en particulier celui de la chaleur. La production d’électricité et de chaleur comptera ainsi une part croissante de sources renouvelables, dont les bioénergies. Si la production d’électricité peut être massivement assurée par d’autres ressources que la biomasse, la production de chaleur et de froid par contre dépend en majeure partie sur la biomasse (au côté des pompes à chaleur et du solaire thermique).

    Les objectifs de décarbonation étant relativement ambitieux (-35 % d’émissions de gaz à effet de serre à l’horizon 2030), une augmentation accrue de l’usage des bioénergies sera nécessaire.

    Nous privilégierons les usages locaux, de petite taille, intégrés dans le paysage économique et industriel de la région. Ce développement se fera également en cohérence avec les principes d’économie circulaire.

    Dans le cadre de la fixation des objectifs renouvelables à 2030, il y aura lieu de revoir la feuille de route que le gouvernement s’était fixée jusqu’à maintenant étant donné son choix de ne pas soutenir la construction d’une centrale biomasse électrique (pour rappel une enveloppe de certificats verts avait été prévue à l’horizon 2022). Le Gouvernent Wallon oriente sa politique des bioénergies vers de plus petites unités. La vision du développement des bioénergies devra être adaptée suite à cette modification.

    Dans le cadre du volet wallon du Plan national Énergie Climat à l’horizon 2030, les actions à mettre en œuvre notamment dans le développement des bioénergies sont en cours de réflexion au sein de l’administration. Elles seront débattues en gouvernement durant le premier semestre 2018 (le Plan Energie-Climat wallon devant être approuvé pour l’été 2018 et remis à CONCERE pour une intégration nationale).

    Le Parlement a voté une résolution relative à la mise en œuvre d’une politique wallonne du climat avec la volonté notamment d’atteindre une production de 100 % d’énergie renouvelable à l’horizon 2050. Pour atteindre cet objectif, l’éolien, l’hydroélectricité et le photovoltaïque en Wallonie seuls ne suffiront pas. Dans un contexte d’arrêt de la production nucléaire, de volonté de ne pas nécessairement recourir aux importations de biomasses durable, l’utilisation de biomasse locale pour la production d’énergie verte fera partie de l’équation. Un subtil équilibre de respect de l’utilisation des usages : alimentation humaine, animale, fibres/matériaux et énergie seront nécessaires pour répondre à l’ensemble de ces enjeux impliquant des choix sociétaux.

    Par ailleurs, le pacte énergétique nous donne des indications pour une orientation vers une augmentation de la part des énergies renouvelables incluant les bioénergies dans la production de chaleur et de froid, vers une alimentation possible de nouveau lotissement en gaz renouvelable, vers une place encadrée pour des carburants alternatifs.

    Les bioénergies représentent donc actuellement une part du mix énergétique et continueront à y contribuer.

    Les bioénergies présentent l’avantage d’être une énergie de stock, donc assez programmable, voire d’offrir des services de flexibilité. Les questions de la pression sur les ressources de biomasse, durabilité et de pollution atmosphérique impliquent la collaboration avec la DGO3 et l’AWAC notamment.

    Les bonnes pratiques sont à encourager comme avec la campagne lamaitrisedufeu.be, les projets de recherche et d’implémentation (ex : gazogènes fonctionnant avec des déchets de bois et filtrant les fumées) ou encore favoriser l’économie circulaire.