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Les zoonoses

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 206 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/12/2017
    • de WARZEE-CAVERENNE Valérie
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région

    Selon une étude publiée dans « Nature », 60 % des maladies infectieuses émergentes chez l’homme sont des zoonoses dont plus de 70 % ont pour origine la faune sauvage.

    Le risque de contracter une maladie au départ d’animaux sauvages existe dans nos régions. C’est le cas, notamment, de l’echinococcose alvéolaire, maladie rare qui peut être mortelle. En 2016, le CHU de Liège a fait état de 7 nouveaux cas. D’autres maladies, comme la brucellose présente dans certaines populations de sangliers, la tularémie, peuvent être transmises à l’homme par un simple passage cutanéo-muqueux.

    Il existe un réseau de surveillance sanitaire de la Faune sauvage financé par des fonds régionaux, fédéraux et européens. Ce réseau fonctionne avec 5 chercheurs et une vingtaine de vétérinaires partenaires. Cet outil examine plus de 2000 animaux sauvages par an.

    Le réseau transmet annuellement un rapport complet de ses activités et résultats aux autorités régionales, à des partenaires scientifiques, aux agents de la DNF.

    Face à cette problématique, qui se charge d’informer et de sensibiliser les nombreux promeneurs dans les forêts wallonnes ?

    Quelles sont les règles d’hygiène et de sécurité spécifiques portées à la connaissance des citoyens ?

    Comment un citoyen lambda doit-il réagir face à la découverte d’un cadavre d’animal sauvage ?

    A-t-on identifié certaines zones endémiques en Wallonie ?
    Dans l’affirmative, quels sont les canaux de diffusion des informations auprès de la population ?
  • Réponse du 27/12/2017
    • de COLLIN René

    Le rapport relatif au suivi sanitaire de la faune sauvage résulte d’une mission stratégique confiée depuis 2004 à la Faculté de médecine vétérinaire de l’université de Liège, ce qui permet de répondre de manière claire aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et aux nombreuses interrogations des utilisateurs de la ruralité qu’ils soient chasseurs, éleveurs ou naturalistes.

    Les règles d’hygiène et de sécurité spécifiques sont générales pour éviter la transmission de zoonoses :

    - porter des gants à usage unique et un masque pour manipuler les renards et autres animaux susceptibles d’être infectés, vivants ou morts, ainsi que leurs excréments ;
    - éviter de consommer des fruits sauvages crus provenant d'un endroit potentiellement souillé par des renards : le lavage ne suffit pas : il faut absolument les cuire avant de les manger (conditions de cuisson : 10' à 60°C, 5' à 70°C ou 1' à 100°C; la congélation domestique (-18°C) est sans effet) ;
    - se laver les mains à l'eau chaude et au savon après tout travail impliquant un contact avec de la terre potentiellement contaminée (travaux agricoles, de jardinage…) ou après avoir brossé ou caressé un chien ou un chat ;
    - vermifuger régulièrement les chiens et les chats vivant dans une région potentiellement à risque ;
    - ne jamais manipuler le cadavre d’un animal sauvage trouvé en forêt ;
    - ne pas se laisser approcher par un animal sauvage ayant un comportement « familier » ;
    - consommer la viande de gibier toujours bien cuite ;
    - en cas de morsure par un animal sauvage, consulter au plus vite un médecin ;
    - après promenades, toujours bien vérifier que l’on n’est pas piqué par un insecte ou un acarien.

    Cela étant, si le rôle de la Région est bien d’assurer un suivi de la santé de la faune sauvage, l’information du grand public sur les zoonoses ne relève pas du Ministre de la Nature.

    Pratiquement, au niveau belge, on a mis en place depuis quelque temps des plateformes d’échange d’informations (Plateforme nationale d’épidémiosurveillance) ou des groupes de travail (GT Wildlife au niveau de l’AFSCA) où l’on retrouve différentes institutions fédérales compétentes en matière de santé animale et de santé humaine, ainsi que les services des communautés et des régions qui ont une compétence dans ces matières.

    C’est notamment grâce à ces initiatives que les informations récoltées par le Réseau de l’Université de Liège sont partagées avec toutes les institutions concernées et que sont concertées certaines actions de communication, chaque partenaire s’adressant à son public, les institutions fédérales en matière de santé publique ciblant évidemment plus spécialement le grand public ou le corps médical de première ligne.

    Un bel exemple récent de cette collaboration est le communiqué de presse récemment diffusé lorsque le deuxième cas de rage chez une chauve-souris a été détecté, une communication qui a visé différents publics, mais qui a été définie de commun accord de manière à assurer la cohérence du message.