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Le rôle essentiel du médecin généraliste dans la prévention santé

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 157 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/12/2017
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Solidaris vient de publier une nouvelle enquête à propos de l’information santé en Belgique francophone.

    30 % des personnes interrogées y déclarent ne pas avoir confiance dans les autorités de santé européennes, pas plus que fédérales ni régionales. On y découvre également que 16 % des sondés vont jusqu’à penser qu’une prise de renseignement sur Internet peut les dispenser d’une visite chez le généraliste.

    Notons également que l’aptitude à comprendre et à utiliser l’information santé chez le citoyen ne serait pas optimale. En effet, seulement 36,1 % des Belges francophones affirment qu’il est facile de faire le tri entre les bonnes et les mauvaises informations.

    Rappelons d’ailleurs que ces résultats varient fortement en fonction des groupes sociaux et sont représentatifs des inégalités sociales existantes en termes d’accès à l’éducation. Si par exemple, 74,3 % déclarent comprendre facilement les informations écrites sur la santé dans la catégorie la plus favorisée, ils ne sont plus que 63,5 % dans la catégorie la plus défavorisée.

    Face à cette importance que prend Internet dans la vie des patients, il est nécessaire de réaffirmer le rôle pivot du médecin généraliste et de le replacer comme porte d’entrée dans le système santé.

    Madame la Ministre a-t-elle pris connaissance des résultats de cette enquête ?

    Envisage-t-elle de nouvelles actions de promotion de la santé en collaboration avec les mutualités et les médecins généralistes, afin de renforcer l’esprit critique du citoyen face aux informations sur Internet ?

    Sachant que les couches les plus défavorisées de la population restent parmi le public cible le moins facilement atteint par les messages de prévention, quelles actions pourrait-elle prendre, notamment dans le cadre des politiques définies dans le Plan wallon contre la pauvreté ?

    Comment envisage-t-elle de renforcer le rôle du médecin généraliste ?
  • Réponse du 27/12/2017
    • de GREOLI Alda

    Introduite initialement comme question orale, la question de l'honorable membre avait été groupée avec celle de Mme Nicaise qui porte sur la même thématique intitulée « L’intégration des médias dans la pratique médicale » par la conférence des présidents. La réponse à sa question, devenue écrite, sera donc semblable à la réponse que j’apporte à la question, également devenue écrite, de Mme Nicaise.

    Comme l'honorable membre le sait, l’opérationnalisation du Plan de promotion de la santé devrait sortir dans le courant de l’année 2018. Les actions qui y seront proposées devront répondre à l’objectif transversal de promotion de la littératie en santé et d’empowerment. Il s’agit de favoriser chez chaque individu les conditions qui lui permettent d’être un acteur informé de sa santé.

    La « littératie en santé » de la population est au cœur de la première partie de plan de promotion de la santé. L’OMS la définit comme « les aptitudes cognitives et sociales qui déterminent la motivation et la capacité des individus à obtenir, comprendre et utiliser des informations d’une façon qui favorise et maintienne une bonne santé ».

    Pour soutenir cette « littératie en santé », dans l’ensemble de la population y compris dans les couches les plus défavorisées, plusieurs actions sont et seront entreprises.

    Il va de soi que l’ensemble des prestataires de première ligne et les médecins généralistes sont au cœur de la prévention et doivent être reconnus comme tels aux côtés des acteurs associatifs de la promotion et de la prévention, des mutualités ainsi que des autorités.
    Nous essayons d’intégrer le rôle du médecin généraliste dans les politiques de prévention et de promotion de la santé dès que faire se peut et notamment par la promotion du dossier médical informatisé via le Réseau santé wallon.

    De nombreuses mesures ont été prises pour valoriser et faciliter l’accès aux médecins généralistes quelle que soit la situation géographique, économique ou encore le niveau d’information en matière de santé des patients. Nous pouvons citer Impulseo qui encourage notamment les médecins généralistes à s’installer dans des zones nécessitant la présence de médecins généralistes supplémentaires. Nous pouvons également citer le soutien aux maisons médicales, présentes sur tout le territoire wallon, qui offrent des soins de santé de qualité, pluridisciplinaires et accessibles à tous.

    Plusieurs mesures du Plan wallon de lutte contre la pauvreté vont dans le sens d’une plus grande accessibilité aux soins de santé pour tous. Concernant l’accessibilité aux soins préventifs, comme l’accès à des tests de dépistages gratuits, nous continuerons de soutenir la mise à disposition des tests de dépistage pour le cancer colorectal et l’organisation de dépistage systématique du cancer du sein. D’autres actions du plan de lutte contre la pauvreté correspondent aux actions qui seront soutenues en promotion de la santé, par exemple, les actions qui sont prises afin de sensibiliser les travailleurs sociaux des CPAS à l’intérêt d’ouvrir pour leur bénéficiaire un dossier médical global auprès de leur médecin généraliste et de s’inscrire auprès d’un organisme assureur.