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L'intégration des médias dans la pratique médicale

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 160 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/12/2017
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    Internet est de plus en plus consulté par les patients qui l’utilisent pour s’informer sur leur santé. 16 % d’entre eux remplaceraient même une visite chez le médecin par une recherche sur le net.

    Si cette pratique pose question au vu des affirmations erronées qui peuvent parfois circuler sur Internet, il n’en reste pas moins que ce canal poursuit son ascension en matière de source d’information sur la santé.

    Pour certains praticiens, cette tendance n’est pas forcément une mauvaise chose tant qu’elle est correctement encadrée. Internet pourrait, selon certains, devenir au fil du temps un outil au service de la médecine.

    Quel est le sentiment de Madame la Ministre quant à l’intégration de ce média dans la pratique médicale, à condition que son usage soit balisé par les praticiens ?

    Une réflexion existe-t-elle déjà sur la question du « diagnostic 2.0 » ?

    Certains sites Internet ont pris une ampleur impressionnante ces dernières années, tels que Doctissimo ou encore Wikipédia. Ces sites très largement consultés n’offrent pourtant pas la garantie d’une information de qualité.

    Qu’en est-il d’une labellisation de certains sites offrant une information garantie par les praticiens ?

    Des discussions quant à une labellisation européenne sont en cours, tel que le label HONcode qui aurait pu faire office de précurseur en la matière. Il est malheureusement encore trop peu connu du public. La Région wallonne a-t-elle pris part à ces discussions ?

    Existe-t-il une concertation avec le cabinet de la Ministre De Block à ce sujet ?
  • Réponse du 27/12/2017
    • de GREOLI Alda

    Introduite initialement comme question orale, la conférence des présidents avait décidé de grouper la question de l'honorable membre avec la question orale de Mme Pecriaux qui porte sur la même thématique intitulée « Le rôle essentiel du médecin généraliste dans la prévention santé ». La réponse à la question, devenue écrite, est donc semblable à la réponse que j’apporte à la question, également devenue écrite, de Mme Pecriaux. Toutefois, les trois derniers paragraphes sont spécifiques à votre question.

    Comme l'honorable membre le sait, l’opérationnalisation du Plan de promotion de la santé devrait sortir dans le courant de l’année 2018. Les actions qui y seront proposées devront répondre à l’objectif transversal de promotion de la littératie en santé et d’empowerment. Il s’agit de favoriser chez chaque individu les conditions qui lui permettent d’être un acteur informé de sa santé.

    La « littératie en santé » de la population est au cœur de la première partie de Plan de promotion de la santé. L’OMS la définit comme « les aptitudes cognitives et sociales qui déterminent la motivation et la capacité des individus à obtenir, comprendre et utiliser des informations d’une façon qui favorise et maintienne une bonne santé ».

    Pour soutenir cette « littératie en santé », dans l’ensemble de la population y compris dans les couches les plus défavorisées, plusieurs actions sont et seront entreprises

    Il va de soi que l’ensemble des prestataires de première ligne et les médecins généralistes sont au cœur de la prévention et doivent être reconnus comme tels aux côtés des acteurs associatifs de la promotion et de la prévention, des mutualités ainsi que des autorités.

    Nous essayons d’intégrer le rôle du médecin généraliste dans les politiques de prévention et de promotion de la santé dès que faire se peut et notamment par la promotion du dossier médical informatisé via le Réseau santé wallon.

    De nombreuses mesures ont été prises pour valoriser et faciliter l’accès aux médecins généralistes quelle que soit la situation géographique, économique ou encore le niveau d’information en matière de santé des patients. Nous pouvons citer Impulseo qui encourage notamment les médecins généralistes à s’installer dans des zones nécessitant la présence de médecins généralistes supplémentaires. Nous pouvons également citer le soutien aux maisons médicales, présentes sur tout le territoire wallon, qui offrent des soins de santé de qualité, pluridisciplinaires et accessibles à tous.

    Concernant la qualité des informations trouvées sur le net, nous n’avons pas pris part aux discussions sur une éventuelle labélisation, mais nous soutenons différentes initiatives.

    La plateforme Promo Santé Net  regroupe les sites internet de plusieurs services de promotion de la santé en Belgique francophone sous une bannière « promo santé net ». Pour faire partie de cette plate-forme, les adhérents souscrivent à une charte où ils s’engagent à respecter des critères d’accessibilité, de crédibilité et de contenu pour leur site. Parmi les adhérents, on retrouve notamment le FARES, le site « mangerbouger.be » et « Éducation santé ». Cette plate-forme contribue à amplifier fortement le référencement de ces sites et donc à améliorer leur visibilité et de facto la visibilité d’une information fiable.

    L’AViQ soutient par ailleurs la Société scientifique de médecine générale (SSMG) pour son site internet «mongeneraliste.be», qui est réalisé par des médecins en collaboration avec l’ASBL Question santé et les mutualités. Il fournit une information sérieuse et validée, indépendante de tout intérêt commercial. Cela se fait sous la forme de dossiers très complets sur différentes maladies, ainsi que sous la forme de plus d'une dizaine de vidéos reprenant des informations médicales et des témoignages de patients.

    D’une façon plus générale, la sensibilisation des citoyens aux limites du web fait partie de l’éducation aux médias, dont l’objectif principal est de développer chez les citoyens une analyse critique des messages médiatiques. Cet objectif est poursuivi, entre autres, par ma collègue, Ministre de l'Enseignement et de la Promotion sociale en Fédération Wallonie-Bruxelles.