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L'augmentation du nombre de jeunes sous antidépresseurs

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2017
  • N° : 161 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 15/12/2017
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    En dix ans, le nombre de patients sous antidépresseurs a augmenté de près de 13 %.

    De plus, une enquête de l’Inami nous apprend que les jeunes sont assez concernés par le phénomène.

    En effet, pas moins de 214 enfants de moins de 5 ans et 747 enfants entre 6 et 10 ans ont reçu des antidépresseurs. De 11 à 15 ans, on atteint 3 125 personnes et 14 480 pour la tranche 16-20 ans.

    On prescrit surtout ces médicaments en cas de stress, de traumatisme ou encore de troubles du sommeil. Toutefois, leur efficacité n’est pas prouvée chez les enfants et les adolescents en raison de la difficulté de réaliser des tests cliniques sur cette tranche d’âge. On extrapole donc les résultats obtenus chez les adultes.

    Madame la Ministre ne trouve-t-elle pas ces chiffres quelque peu alarmants ?

    Selon moi, la prescription de ce type de médication doit se faire de manière exceptionnelle, en dernier recours. Certains médecins ne privilégient-ils pas toutefois cette option, car elle est plus facile à la prise en charge à long terme des jeunes patients ?

    Des contrôles existent-ils en la matière ?
    Si oui, quelles en sont les modalités ?

    Des actions de sensibilisation sont-elles menées auprès des enfants et de leurs parents à l’égard de la prise d’antidépresseurs ?

    Au regard de ces chiffres, ne serait-il pas utile de mettre sur pied une campagne de sensibilisation aiguë en la matière auprès des médecins également ?
  • Réponse du 27/12/2017
    • de GREOLI Alda

    En tant que Ministre de la Santé, je m'intéresse aux conséquences nocives de l'abus de consommation de substances psychoactives sur la santé physique ou mentale. Dans ce domaine, mes compétences couvrent de nombreuses actions, telles que la promotion de la santé, la prévention, la prise en charge des assuétudes et la réduction des risques.

    Je soutiens notamment des actions de sensibilisation des familles, des écoles ou des organisations de jeunes ; de formation de professionnels ou de pairs ; d’information des usagers ou encore de réduction des risques en milieu festif. Plus d’une centaine de centres, services et associations opèrent dans ce domaine.

    Cependant, mes compétences sont limitées en matière de prescription de médicaments et de sensibilisation des médecins. En effet, ma collègue, la Ministre fédérale de la Santé, Maggie De Block, est compétente en ce qui concerne la collaboration avec les médecins et l'information du grand public, notamment sur les effets indésirables. Le Gouvernement fédéral informe d'ailleurs en détail la population sur les somnifères et calmants, par exemple via son site Internet.

    En 2013, suite au constat de l’importante consommation de psychotropes dans notre pays, le Gouvernement fédéral a créé une plate-forme multidisciplinaire BelPep qui a pour objectif de favoriser un usage adéquat des médicaments psychoactifs dont les somnifères et calmants, les antidépresseurs et les antipsychotiques.

    Plusieurs groupes de travail sont actifs au sein de BelPep dont un consacré aux jeunes. Des institutions telles que l’INAMI, le KCE et l’ISP y sont représentées ainsi que de nombreux experts. Représentants d'institution et experts se concertent au sein de la plate-forme pour déterminer l'utilisation la plus appropriée de ces médicaments psychoactifs. Je tiens à rappeler à ce sujet que la sous-médicalisation est aussi un écueil à éviter, notamment pour éviter certains risques suicidaires.

    Suite à la réforme de l’État, les entités fédérées ont été invitées à participer à la plateforme pour mener des actions concertées, chacun dans sa sphère de compétences. J'ai donc demandé à l'AViQ de suivre les groupes de travail de cette plate-forme.

    Avant de décider d'entreprendre des actions en matière de médicaments psychoactifs, j'attendrai cependant le résultat de l'opérationnalisation du Plan de prévention et de promotion de la santé. Les groupes de travail vont bientôt m'envoyer leurs propositions. Sur cette base et dans le cadre d'un budget limité, je pourrais déterminer les priorités en matière d'actions de prévention.