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Les mesures prises pour lutter contre l'épidémie de grippe saisonnière

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 180 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 09/01/2018
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative

    « La grippe sévit fortement en France, mais l’épidémie n’est pas encore chez nous » expliquait dans les pages de Sudpresse, un généraliste de la région du Centre il y a quelques jours. Le seuil épidémique est établi en Belgique à 139,5 consultations sur 100 000 habitants. Une épidémie dure entre neuf à dix semaines. Elle commence généralement début janvier et se termine dans le courant du mois de mars. Pendant le pic, on a compté jusqu’à 2 500 décès par semaine les années précédentes.

    Pour éviter d’attraper la grippe, trois conseils sont toujours recommandés :
    - Le premier est de se laver les mains régulièrement avec du savon ou une solution hydroalcoolique.
    - Le second est de se faire vacciner. Même si l’épidémie est déclarée, il n’est jamais trop tard,
    - Le troisième est pour les malades de la grippe. Ils doivent impérativement prendre du repos et ne pas aller travailler.
    Le virus induit une forte fatigue, il est donc dangereux de se déplacer.
    Travailler grippé provoque en plus une contamination des collègues et une expansion de l’épidémie.

    Des mesures de prévention et d’information sont-elles prévues dans les prochains jours afin de limiter à son strict minimum les conséquences d’une telle épidémie ?

    Les médecins de famille seront-ils sensibilisés, notamment, à l’importance de ne pas travailler lorsque l’on est susceptible d’être contagieux ?

    Les campagnes de vaccination seront-elles prolongées en Wallonie ?
  • Réponse du 31/01/2018
    • de GREOLI Alda

    La vaccination contre la grippe est recommandée chaque année entre mi-octobre et mi-novembre, soit avant que ne commence réellement la circulation des virus provoquant la grippe. Il faut compter environ 15 jours entre le moment de la vaccination et le moment où l’on est protégé contre la grippe saisonnière (temps de développement des anticorps).

    Les recommandations de vaccination contre la grippe saisonnière sont mises à jour chaque année par le Conseil Supérieur de la Santé (CSS) sous forme d’avis. Cet avis est relayé chaque année par la cellule de surveillance des maladies infectieuses de l’AViQ auprès des médecins généralistes. Par rapport à l’année dernière, les recommandations sont inchangées.

    Elles portent sur les trois groupes cibles suivants : les personnes à risque de complications (notamment les femmes enceintes, les patients présentant une affection chronique et les personnes de 65 ans et plus) ; le personnel du secteur de la santé ; et enfin les personnes vivant sous le même toit que celles appartenant au premier groupe ou des enfants de moins de 6 mois. De plus, il est également conseillé de vacciner toutes les personnes âgées entre 50 et 64 ans compris. Les recommandations sont d'un taux de couverture vaccinale de 70 % pour les personnes de 65 ans et plus.

    Pour atteindre ces objectifs, la promotion de la vaccination contre la grippe peut compter sur différents relais au niveau local et du patient. Les médecins généralistes sont les premiers vaccinateurs en termes de grippe. Ils sont aussi des acteurs clés pour faire passer les messages de prévention. Ils informent leurs patients à risque de manière éclairée. Les maisons médicales ont par ailleurs intégré systématiquement la vaccination dans leurs actions de prévention et de promotion de la santé. Les centres locaux de promotion de la santé sont également des acteurs de la promotion de la vaccination, comme les pharmaciens qui peuvent informer leur patientèle. Finalement, chaque année, les différents services de médecine du travail invitent les professionnels de la santé à se faire vacciner. L’impact reste mitigé, les acteurs de terrain ne se sentant pas toujours impliqués au sujet de cette vaccination.

    Un groupe de travail intercabinet spécifique « vaccination » qui découle du protocole d’accord du 21 mars 2016 travaille actuellement sur deux objectifs principaux : l’élaboration d’une vision conjointe pour un financement de vaccins de la manière la plus efficiente et l’élaboration d’un arrangement efficace pour les vaccins actuellement remboursés qui ne sont pas encore inclus dans les vaccinations de base. Au travers de ce protocole, les communautés et régions se sont engagées à faire la promotion de la vaccination auprès de la population ou de groupes cibles spécifiques, pour autant que cela soit opportun. Le plan de prévention et promotion de la santé propose quelques actions qui vont dans ce sens comme la mise à disposition de vaccins pour les personnes âgées en institutions et l’évaluation de la stratégie vaccinale par groupe cible.

    Par ailleurs, une réflexion est en cours avec l’ONE au regard du développement d’outils communs comme un folder d’appui aux vaccinateurs pour mieux informer le patient doutant de l’efficacité vaccinale ou l’automatisation du transfert des données de vaccination entre le dossier médical informatisé et le registre électronique de vaccination (e-vax©).

    Concernant les campagnes, l’ASBL Question Santé et la Société Scientifique de Médecine générale rappellent l’importance de la vaccination contre la grippe pour certains groupes de population et fournissent de nombreux outils et exemple de bonnes pratiques notamment via leur site Internet respectif.