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L’arrivée des super camions sur les routes wallonnes

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 558 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 09/01/2018
    • de DODRIMONT Philippe
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings

    Alors que les super camions sont testés depuis trois ans en Flandre, ces véhicules de 25 mètres de long vont seulement faire leur apparition chez nous.

    Comment Monsieur le Ministre explique-t-il que les premières autorisations ont été délivrées cette année ?

    Comment s’est opérée la désignation des partenaires ?

    Comment va se dérouler la phase test ?

    Quels sont les objectifs à atteindre ?

    Quelles sont les économies espérées tant d’un point de vue financier qu’environnemental ?

    Combien de temps durera la phase test ?

    Si elle s’avère concluante, quelle suite y sera donnée ?
  • Réponse du 22/01/2018
    • de DI ANTONIO Carlo

    Un décret pour des expériences pilotes d’écocombis, également appelé véhicules plus longs et plus lourds (VLL) a été adopté le 26 mai 2016 par le Parlement de Wallonie, à une très large majorité puisque les groupes PS, MR et CDH l’ont approuvé.

    Son article 1er précise ceci : « La mise en circulation d'écocombis peut être autorisée dans le cadre d’un projet-pilote, moyennant une autorisation écrite préalable du Gouvernement ».

    L’autorisation prescrit les itinéraires à suivre, après examen de l’administration, avec les éventuelles consultations nécessaires. Ces itinéraires sont déterminés dans l’objectif d’assurer la sécurité et la fluidité de la circulation, d’empêcher tout dégât à la voie publique, aux ouvrages qui y sont établis et aux propriétés riveraines et d’éviter une concurrence avec les modes de transports durables, à savoir, la voie d’eau et le chemin de fer. De ce fait, il est clair que les centres urbains seront évités au maximum.

    L'article 4 précise qu'une évaluation annuelle des projets-pilotes sera présentée au Parlement de Wallonie.
    L'arrêté ministériel d'exécution précise que le projet-pilote débute le 1er septembre 2017 et prend fin le 30 septembre 2025.

    La première évaluation est donc prévue pour début 2019, le temps de finaliser le rapport et compte tenu du fait que les premiers écocombis ont circulé en décembre 2017.

    Signalons que de tels véhicules plus longs et plus lourds circulent aux Pays-Bas et une phase de projets-pilotes existe aussi en Flandre. Ce projet-pilote en Flandre rencontre toutefois peu de succès, car il n’y a eu que 2 écocombis en 4 ans. Sans doute était-ce dû à des conditions trop strictes. Le lancement d'un second projet-pilote a été adopté par le Parlement flamand le 7 juillet dernier, mais l'arrêté d'exécution n'est pas encore établi.

    Les Pays-Bas sont passés à une phase définitive avec un système d’autorisations et de réseau routier sur lequel ces véhicules plus longs et plus lourds sont acceptés. C’est vers ce système permanent que l’on s’orientera également chez nous, à l’issue de la phase pilote, si elle est bien concluante.

    Notons également que la décision du Comité de Ministres de l’Union BENELUX relative à des essais effectués avec des ensembles de camions plus longs et plus lourds rend possible le franchissement d’une frontière intra-Benelux.

    Préalablement au projet-pilote organisé en Wallonie, un ensemble de rapports et d’avis ont été rassemblés : Conseil supérieur wallon de la sécurité routière, administration des routes, Centre de recherches routières, SOFICO, rapport d’expérience aux Pays-Bas… Ces rapports comportent des évaluations d’impacts de ce type de véhicules sur l’infrastructure, la sécurité routière, l’environnement, le coût du transport et la circulation. Ils sont globalement favorables, mais il est important de tirer le meilleur des expériences déjà réalisées. À ce sujet, les évaluations faites sur plus de dix ans d’expérience aux Pays-Bas sont intéressantes et rassurantes sur toute une série de points : sécurité routière, risque de transfert modal, impact sur l’infrastructure, expériences des entreprises, impacts environnementaux et économiques.

    Les résultats des mesures aux Pays-Bas montrent, par tonne kilomètre transportée, une réduction de la consommation de carburant, d’émission de CO2, de NOx et de particules fines de 10 à 30 %. Le coût du transport par tonne kilomètre transportée est réduit en moyenne de l’ordre de 35 %.

    Si l’on part du principe que 2 VLL transportent la même quantité de marchandises que 3 camions traditionnels du type « semi-remorque » à trois essieux tirés par un tracteur à 2 essieux, ce qui est la configuration la plus utilisée dans le trafic routier des marchandises, les VLL sont dans tous les cas, moins agressifs pour la structure de la chaussée. Les mouvements de giration et plus généralement le comportement des écocombis est très similaire à un semi-remorque traditionnel.

    À ce jour, il y a 8 autorisations d'écocombis octroyées, chacune pour une période de deux ans avec évaluation annuelle. D’autres autorisations vont suivre.

    Les projets pilotes de VLL s’inscrivent clairement dans le développement du pôle de la logistique en Wallonie dans une perspective de complémentarité et de renforcement plutôt que de concurrence entre modes de transport. En cela, les VLL sont concordants avec la politique régionale où le Gouvernement s’est engagé à encourager et faciliter le développement de solutions innovantes pour un transport moins polluant et plus durable des marchandises. Ce type de transport constitue également une lutte contre le dumping social, car il est réservé à des entreprises qui empruntent des itinéraires limités au BENELUX avec, en outre, l’obligation d’une qualification spécifique pour les chauffeurs.
    Par ailleurs, le transport par VLL répond à une demande forte et récurrente du secteur de la logistique vu, notamment, les aspects économiques positifs.