/

La création d'emplois liés à l'automatisation des véhicules

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 238 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 24/01/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l’Industrie, de la Recherche, de l’Innovation, du Numérique, de l’Emploi et de la Formation

    Le secteur automobile est en constante mutation et fait face à de nombreux défis environnementaux, structurels et technologiques. Plusieurs entreprises travaillent ardemment sur les véhicules autonomes qui représentent une solution face à une mortalité encore trop importante sur nos routes et sur la réduction de la circulation.

    Comme pour chaque invention d’envergure, une mise en place durable et conséquente de la voiture autonome aura des conséquences importantes sur le marché de l’emploi. Je pense notamment aux chauffeurs de taxi, aux camionneurs ainsi qu’aux livreurs qui risquent de voir leur profession totalement chamboulée, voire disparaître.

    Toutefois, je reste optimiste puisque ce progrès technologique sera également créateur d’emplois. De nombreuses professions comme ingénieur, statisticien ou mathématicien seront renforcées. Des articles relatent même que de nouveaux emplois se créeront avec l’explosion – probable – du secteur. Il s’agit de métiers qui demanderont une formation plus longue et plus poussée.

    Je peux citer les exemples de « Data doctors », qui collecteront et trieront les nombreuses données récoltées par ces véhicules, de « Last mile coasters », qui consiste à récupérer un camion autonome qui a effectué son trajet seul sur une autoroute et à le ramener à bon port sur les derniers kilomètres en effectuant des manœuvres que la technologie n’est pas encore capable de réaliser, ou encore d’aiguilleurs routiers, qui seront chargés de superviser les voitures sans chauffeurs et de maîtriser les flux urbains.

    Monsieur le Ministre peut-il me dire si le FOREm a déjà pris des initiatives sur ce sujet, sur la création et sur la formation de ces futurs métiers ? Cet organisme dispose-t-il d’une liste des métiers qui se créeront et des secteurs qui seront renforcés ?

    Peut-il également indiquer si le FOREm a déjà pris en compte l’autonomisation de ce secteur et que de nombreuses personnes se retrouveront sans emploi à long terme ? Dans l’affirmative, que prévoit le FOREm pour ces personnes ?
  • Réponse du 23/02/2018
    • de JEHOLET Pierre-Yves

    Le FOREm, en partenariat avec les secteurs concernés, mène une veille permanente sur l’évolution des métiers, dont les métiers de l’automobile et du transport.

    Le secteur automobile traverse une période de bouleversements et de transformations importante. Avec l'émergence des voitures connectées et des véhicules autonomes, la conception virtuelle, l’évolution des moteurs thermiques, la poursuite de l’hybridation des véhicules, etc., le secteur évolue et va être encore plus métamorphosé au cours des cinq à dix prochaines années.

    Actuellement, la technologie est utilisée uniquement pour des manœuvres de parking parce que la vitesse est réduite et l’environnement où les manœuvres se déroulent est bien défini. Par la suite, la conduite autonome se fera plutôt dans des environnements d’autoroutes avant de gagner toutes les routes et conditions, mais pas avant au moins 2025-2030.

    Les principaux métiers du secteur impactés par la transition numérique dont les contenus évoluent sont les suivants : mécanicien automobiles-poids lourds, technicien de maintenance et diagnostic automobiles-poids lourds, mécanicien en génie civil et matériel agricole, carrossier, magasinier, vendeur en concession, ingénieur spécialisé et designer. La majorité de ces métiers sont déjà en difficulté de recrutement aujourd’hui.
    En bref, tous les métiers du secteur devraient être impactés, mais de manière différente. L’hybridation se fera avec l’informatique, avec la technologie des smartphones, en lien avec les différentes applications permettant la conduite des véhicules et leur autonomisation. À terme, les emplois nécessaires dans le secteur risquent donc d’être moins nombreux et nécessiter des niveaux et des contenus de qualifications différents de ce qu’ils sont à l’heure actuelle.

    Les contenus des formations sont déjà en cours d’adaptation actuellement pour faire face aux différentes évolutions et répondre au mieux aux demandes des entreprises. Ainsi, les formations de mécaniciens automobile/poids lourds/mécanique agricole et génie civil intègrent des modules toujours plus étoffés consacrés à la connectivité, à l’usage et l’interprétation de données embarquées, aux techniques de réparation faisant appel à une digitalisation chaque jour plus importante.
    Il est indispensable d’anticiper les évolutions, notamment en adaptant les formations, mais également en informant et en mobilisant les demandeurs d’emploi vers ces métiers porteurs. Enfin, il est également indispensable de proposer des formations aux travailleurs du secteur également afin qu’ils adaptent leurs compétences aux évolutions continues du marché.