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L'hépatite C

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 219 (2017-2018) 1

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  • Question écrite du 26/01/2018
    • de LECOMTE Carine
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative


    En Belgique, plus de 70.000 personnes sont infectées par le virus de l'hépatite C et celui-ci fait 300 victimes par an.


    Pour l’éradiquer, l'OMS a mis en place un plan d'élimination de l'hépatite B et C ratifié par la Belgique en 2014. Le plan comprend six indicateurs de base et fixe pour chacun de ces indicateurs une cible pour 2020 et enfin pour 2030. Ces indicateurs sont regroupés en cinq piliers : – l'épidémie ; – les infrastructures pour le dépistage – la prévention ; – la cascade des soins et l'élimination.

    Par ailleurs, en Belgique, un groupe de travail « hépatite C » a été mis en place dans le cadre du protocole « prévention santé ». Plus spécifiquement, les objectifs du groupe de travail sont notamment de lister et de clarifier, dans le cadre du plan VHC, les imprécisions dans la répartition des compétences. « Le délivrable du groupe étant attendu pour le mois de décembre 2017, » expliquiez-vous récemment.


    En outre, Madame la Ministre indiquait en septembre 2017 que l'hépatite C fait partie des thématiques abordées dans la première partie du Plan de prévention santé de la Région wallonne et que dans ce contexte, des propositions d'actions concrètes seraient proposées en fin d'année.

    A-t-elle reçu les conclusions du groupe de travail « hépatite C » ?
    Si oui, les clarifications souhaitées en termes de répartition de compétences ont-elles été obtenues  ?


    En lien avec le Plan de prévention et de promotion de la santé de la Région wallonne, d’autres propositions d’actions que celles déjà mises en place sont-elles envisagées  ?

    Si oui, lesquelles  ?


    Au Grand-Duché de Luxembourg, la Ministre de la Santé vient de lancer le premier plan national de lutte contre les hépatites. Il portera sur la période 2018-2022. Le budget total de ce plan s'élève à 10 millions d'euros. Si l’on souhaite éliminer le VHC, il faudra mener un effort de dépistage élevé.

    Est-ce qu’on a chiffré le coût que représenteraient ces investigations organisées à plus grande échelle  ?
  • Réponse du 14/02/2018
    • de GREOLI Alda

    En Belgique, moins d’une centaine de décès par hépatite (toutes hépatites virales confondues) sont enregistrés chaque année. Le nombre de décès annuel est en diminution depuis vingt ans dans les trois régions du pays. Par contre, le nombre de tests réalisés et de traitements remboursés par l’INAMI montre que plus de 2000 patients positifs pour le VHC ARN sont identifiés chaque année en Belgique et que parmi eux moins de la moitié seront traités.

    Compte tenu de la haute incidence des cas d'hépatite B et C, l'Organisation mondiale de la santé a mis en place un plan d'élimination, qui a été ratifié à l'échelle mondiale, y compris par la Belgique en 2014.

    Le plan comprend six indicateurs de base et fixe ; pour chacun de ces indicateurs, une cible pour 2020 et, enfin, pour 2030. Ces indicateurs sont regroupés en quatre piliers :

    - l'épidémie ;
    - le système en ce qui concerne les infrastructures pour le dépistage
    - la prévention ;
    - la cascade des soins et l'élimination.

    Dans le cadre du protocole d’accord Prévention du 21 mars 2016, un groupe de travail technique a effectivement été mis en place pour le suivi des actions relatives à l'hépatite C. Les objectifs du groupe de travail sont notamment de lister et de clarifier, dans le cadre du plan VHC, les imprécisions dans la répartition des compétences, en particulier dans le plan des compétences partagées, et de déterminer les priorités.

    Ce groupe de travail a présenté à une réunion début décembre un projet de rapport sur l’état d’avancement des actions du plan HCV, la clarification des compétences et les décisions sur les actions à réaliser.

    Ce rapport comporte 23 actions notamment en déclinaison des recommandations de l’OMS dans le cadre de son plan stratégique mondial d’élimination de cette maladie. Les auteurs recommandent différentes actions prioritaires dont certaines sont sous la compétence des Régions ou à compétence mixte (entités fédérées et Fédéral) :

    - la réduction des risques : une attention particulière devrait être accordée à la sensibilisation et à la prévention des maladies infectieuses dans la population en général, ainsi que dans les groupes à risque et chez les professionnels de santé, y compris les médecins généralistes;
    - le renforcement des compétences et du rôle des acteurs associatifs et psychomédicosociaux;
    - la vaccination des patients VHC contre le VHA et le VHB (Entités fédérées);
    - la disponibilité d'un point d'information national pour la déclaration aux institutions internationales (objectifs de l'OMS 2030), le développement de la sensibilisation nationale (par exemple, la participation à la Journée mondiale de l'hépatite) et le développement du leadership scientifique. Ce point d’information national peut être dirigé par un conseil consultatif (comité d’élimination) composé des différentes autorités compétentes et les experts du domaine;
    - l'amélioration des connaissances et du suivi des patients;
    - la mise en place de lieux qui permettent aux consommateurs de drogues injectables d’utiliser ces dernières en toute sécurité. Ceci est un indicateur central du plan d’élimination de l’OMS.

    Concernant la prévention de l’hépatite C, les campagnes de sensibilisation, la prévention et le dépistage ont jusqu’ici été menés par les opérateurs de promotion de la santé qui travaillaient avec les publics les plus à risques : homosexuels, prostitués, usagers de drogues par voie intraveineuse dans le cadre de la prévention du sida et autres IST. Ce sont ces opérateurs qui ont alimenté les actions reprises dans la proposition de plan de promotion de la santé que l’École de santé publique de l’ULB vient de finaliser au bout d’un parcours soutenu de consultation du terrain. De cette consultation, il ressort que la Wallonie doit poursuivre son travail d’information, de prévention, de réduction des risques, de dépistage et de traitements.

    La réduction des risques de contamination, par exemple, est un objectif très important, notamment via les comptoirs d’échange de seringues. Dans ce domaine, il est important d’assurer la continuité de l’activité et de son subventionnement.

    Par ailleurs, les services spécialisés, dès qu’ils sont agréés, ont l’obligation à l’échelle européenne de remplir le recueil de données épidémiologiques TDI (Treatment Demand Indicator) qui reprend notamment des informations relatives aux pratiques d’injection (réutilisation et échange de seringues entre toxicomanes) et de façon optionnelle, des informations sur la séropositivité HIV, HCV, HBV.

    La lutte contre l’hépatite C se poursuit donc au travers de l’activité des opérateurs que nous soutenons et au travers des protocoles y relatifs mis en place ou en cours de finalisation.