/

Les panneaux photovoltaïques sur les bâtiments classés ou en sites protégés

  • Session : 2017-2018
  • Année : 2018
  • N° : 670 (2017-2018) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 06/08/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Une entreprise de la Région en pointe dans la matière du photovoltaïque s’est récemment lancée dans la couverture de panneaux photovoltaïques sur des bâtiments chargés d’histoire. Elle a pour mission, dans le cadre de rénovations de bâtiments classés ou situés dans des sites protégés, de rénover les vieilles tuiles en y plaçant des panneaux photovoltaïques ayant l’apparence des tuiles originales.

    C’est ainsi que cette entreprise s’est vu remettre la responsabilité de remplacer les tuiles du Château d’Auvernier, en Suisse, par des panneaux photovoltaïques imitant les tuiles terra cota caractéristiques de ce lieu. Elle a également couvert l’équivalant de 230 mètres carrés de tuiles dans une ville protégée du canton de Fribourg, représentant dès lors la consommation de huit ménages.

    Il est évident que les coûts d’installation et de création de ces panneaux ne sont pas équivalents à ceux des panneaux classiques, en raison du travail qui y est réalisé. Cependant, cette alternative permet de reproduire un bâtiment classé à l’identique tout en permettant la production d’une énergie renouvelable.

    Ce cas en Suisse est considéré comme une première mondiale, Monsieur le Ministre considère-t-il qu’une pareille alternative soit réalisable en Région wallonne ?

    Une collaboration avec le Ministre du Patrimoine est-elle indispensable ?

    De quelle manière pourrait-il encourager ce type d’initiatives ? Voit-il des freins à cela ?
  • Réponse du 17/08/2018
    • de COLLIN René
    La question des économies d’énergie est également une préoccupation des architectes de l’Agence wallonne du patrimoine (AWaP).

    En effet, et afin d’être en phase avec les réglementations et les politiques menées par la Région en la matière, l’agence dispose d’un spécialiste des questions d’économies d’énergie. Ce dernier est chargé d’élaborer et de proposer des solutions innovantes et adaptées au bâti ancien.
    Les méthodes et matériaux de construction utilisés anciennement ont un comportement et des réactions tout à fait spécifiques notamment sur les questions de gestion de l’hygrométrie. Sans entrer dans les détails techniques, on ne peut pas, par exemple, isoler un bâtiment ancien de la même manière qu’une construction contemporaine au risque de provoquer des dégradations irrémédiables.

    En ce qui concerne les panneaux photovoltaïques, les demandes d’installation sont souvent refusées, car les propositions nuisent généralement à l’intégrité esthétique des monuments classés.

    Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que la durée de vie d’un panneau photovoltaïque est généralement limitée (25 ans) alors que l’on considère qu’une toiture restaurée dans les règles de l’art et entretenue régulièrement peut avoir une durée de vie allant jusqu’à 70 ou 80 ans.

    Cependant, l’évolution de la technologie est constante et l’AWaP y est attentive.

    L’arrivée de nouveaux produits ouvre de nouvelles perspectives. Une intégration optimale dans les couvertures de toiture permettrait alors d’envisager leur placement sur des monuments classés, pour autant que le produit garantisse une tenue dans le temps acceptable, tant en fonctionnement qu’en patine.