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La Wallonie et le changement climatique

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 46 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 30/10/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    À l’approche du sommet mondial pour l’action climatique de San Francisco, le Secrétaire général des Nations Unies s’est exprimé sans filtre à propos des effets du changement climatique. Il considère en effet que le changement climatique est plus rapide que nous le pensions et que si nous ne changeons pas de cap avant 2020, nous risquons de rater l’objectif d’éviter un changement incontrôlable.

    Dans le cadre de son discours, le Secrétaire général considère que les engagements pris par les différentes nations – dont la Belgique – lors de la Conférence de Paris ne représentent qu’un tiers du devoir à accomplir. En souhaitant éveiller la conscience des leaders politiques, il appelle à, entre autres, miser sur l’économie circulaire, à restructurer les villes et les moyens de transport ainsi qu’à repenser la manière de climatiser les bâtiments.

    La Région wallonne, comme pour tout acteur, doit présenter des mesures fortes en la matière. C’est pour cela qu’un groupe de travail spécifiquement consacré à cette thématique a été mis en place au Parlement.

    En prenant en compte la répartition institutionnelle de la compétence climatique, Monsieur le Ministre pense-t-il que l’agenda climatique, en ce qui concerne la Wallonie seule, doit être accéléré comme l’a suggéré le Secrétaire général des Nations Unies ?

    Pense-t-il, comme le Secrétaire général des Nations Unies, que le changement climatique est plus rapide qu’estimé à l’échelle wallonne ?
  • Réponse du 20/11/2018
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Comme j’ai déjà eu l’occasion de m’exprimer lors d’une précédente Commission, je partage avec l'honorable membre l’urgence de réagir face au changement climatique. Il est en effet extrêmement préoccupant de voir que des pertes irrémédiables, appelées dépassements ou points de non-retour, au niveau des écosystèmes pourraient déjà avoir lieu dès 2030.

    Je partage également le constat du Secrétaire général des Nations Unies qui indique que globalement, au niveau international donc, les efforts ne sont pas à la hauteur du défi. Ce constat implique de réagir à différents niveaux.

    Tout d’abord, au niveau international : avec nos collègues des autres États membres de l’Union européenne, nous devons continuer à dialoguer afin de rehausser l’ambition de nos partenaires : je pense à la Chine (qui nous précède), aux États-Unis, au Brésil ainsi qu’à toutes les autres parties de l’Accord de Paris. Ce point très important sera discuté lors de la COP24 à Katowice en Pologne.

    Ensuite au niveau européen : il faut prendre nos responsabilités. C’est pour cela que nous sommes sur le point de signer une déclaration (Dialogue de Talanoa) avec les Pays-Bas et le Luxembourg, qui demande à l’Union européenne de réviser sa contribution d’ici à 2020. Je peux dire que j’ai poussé pour que mon cabinet trouve un compromis au niveau belge et du BENELUX. Je veux avoir un message clair lorsque j’irai à la COP24 au mois de décembre. J’attends également beaucoup de la stratégie européenne vers une société bas-carbone en 2050, qui doit présenter des pistes pour réduire drastiquement nos émissions et atteindre la neutralité carbone au niveau européen dès 2050. Il nous faut du pragmatisme, sans quoi l’ambition ne sert à rien.

    Enfin au niveau belge : cela veut dire que nous devons atteindre au minimum les -35 % d’émissions de gaz à effet de serre en 2030. La programmation pour atteindre cet objectif est l’objet du travail intense que nous menons pour proposer un nouveau Plan Air Energie Climat (PACE) à l’horizon 2030. Ce Plan répond à la fois à l’urgence climatique, via le Plan National Energie Climat (PNEC 2030) ainsi qu’à la nécessité de réduire la pollution de l’air. Le PNEC sera soumis à la Commission européenne fin décembre 2018 et comprendra toutes les réponses coordonnées de la Belgique dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

    Concernant la rapidité relative du changement climatique en Région wallonne, le dernier rapport du GIEC sur le réchauffement attendu +1,5 °C par rapport à la température préindustrielle démontre qu’aucune région du globe n’est épargnée. Les conséquences du réchauffement sont déjà nombreuses sous toutes les latitudes. Il est clair que la notion d’adaptation au changement climatique doit faire partie intégrante de tous nos choix politiques.