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La préservation du patrimoine en péril

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 61 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 06/11/2018
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à COLLIN René, Ministre de l'Agriculture, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité, du Tourisme, du Patrimoine et délégué à la Grande Région
    Le patrimoine est la preuve vivante de la richesse culturelle et historique d’une Région. Il est donc essentiel pour cela de veiller à son bon entretien. C’est pour cela que huit accords-cadres ont été conclus par le Gouvernement en novembre 2017 pour un montant estimé à 100 millions d’euros afin de préserver des monuments en péril.

    Monsieur le Ministre pourrait-il m’indiquer si une liste de monuments classés « en péril » existe ?
    Dans la positive, combien de monuments sont considérés comme des chefs-d’œuvre en péril ?

    Des États comme la France et le Royaume-Uni financent également la préservation de monuments en péril via une loterie ou des événements sportifs dédiés à cette cause. Malgré des compétences limitées, un système de financement alternatif destiné à restaurer en partie des monuments dits en péril serait-il plausible ou envisageable en Région wallonne ?
  • Réponse du 22/11/2018
    • de COLLIN René
    Les accords-cadres établis depuis trois ans concernent des travaux de restauration de monuments exceptionnels de Wallonie devant être planifiés sur un délai pluriannuel et ne visent pas nécessairement des biens en péril.

    La gestion du patrimoine en péril fait partie des préoccupations de la Wallonie depuis de très nombreuses années. En effet, dès 1999, avec la création de l’Institut du Patrimoine wallon (IPW), devenu aujourd’hui l’Agence wallonne du Patrimoine (AWaP), cet aspect du patrimoine a été pris en compte. Le décret constituant l’IPW avait intégré dans les missions de celui-ci le sauvetage de biens menacés grâce à l’assistance des propriétaires.

    La liste des biens bénéficiant du soutien de l’IPW/AWaP contient une petite centaine de biens et fait l’objet de mises à jour régulières. La dernière date de septembre 2016 et reprend quelque 93 biens. Les biens repris sur cette liste ne sont pas nécessairement en péril, mais leur propriétaire a parfois besoin d’aide pour construire un projet. On peut présumer qu’il doit y avoir aux environs de 130 biens en péril en Wallonie. La politique que je mets en œuvre avec le nouveau Code wallon du Patrimoine (COPAT) permettra d’affiner le chiffre puisque les biens classés feront l’objet, dans les années à venir, d’une évaluation patrimoniale permettant de vérifier leur état sanitaire et s’ils comportent toujours bien les caractéristiques qui ont présidé au classement.

    J’ajoute toutefois - et c’est important - que le péril est une notion très délicate à utiliser. Un bien en bon état peut être en péril en raison d’une désaffectation récente ou d’un problème juridique lié, par exemple, à une indivision. Au contraire, des ruines ou vestiges peuvent ne plus être considérés comme en péril à partir du moment où ils sont entretenus régulièrement.

    Quant à l’organisation « Lotto du Patrimoine », un système similaire à ce qui vient d’être organisé en France, je soulignerais que la structure fédérale du pays rend difficile une telle organisation. La Loterie nationale est une compétence fédérale, au contraire du patrimoine. Néanmoins, et beaucoup de nos concitoyens l’ignorent, la Loterie nationale contribue à la valorisation du patrimoine, dans tout le pays, au travers de la répartition des bénéfices qu’elle génère. Au-delà, la Fondation Roi Baudouin dispose d’un mécanisme de compte de projets qui permet de récolter des dons pour des biens classés et il existe même une extension de comptes de projets avec sa filiale aux États-Unis à laquelle l’Agence wallonne est affiliée. Enfin, l’ASBL Prométhéa, soutenue par l’AWaP, mène une activité de récolte de mécénats d’entreprise qui permet parfois de compléter des financements wallons en matière de restauration du patrimoine.