La pollution sonore due à la dégradation ou à l'inadaptation du revêtement des autoroutes wallonnes et les mesures envisagées pour y remédier, particulièrement à hauteur des villages de Rhisnes et d'Emines.

• Session : 2005-2006
• Année : 2005
• N° : 38 (2005-2006) 1

2 élément(s) trouvé(s).

• Question écrite du 16/12/2005

  • de DETHIER-NEUMANN Monika
  • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine
  
  Des citoyens de la commune de La Bruyère ont récemment remis à Monsieur le Ministre une pétition reprenant plus de 400 signataires, relative à la pollution sonore dont ils sont victimes à cause de la proximité de l'autoroute E40,de la dégradation de son revêtement et de l'absence de murs anti-bruit.
  
  Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'exposition à un niveau de bruit supérieur à 55 dB (ce qui serait le cas de Rhisnes, selon les relevés dudit comité) est susceptible de nuire au bien-être et à la santé de la population. Ce bruit de fond (diurne et nocturne) est facteur d'insomnies ou de maladies, mais nuit également à la qualité de la vie sociale et économique des villages concernés. Le problème mérite d'être pris à bras le corps par les autorités wallonnes.
  
  A ce sujet, nous pouvons nous réjouir que ce comité ne se contente pas de dénoncer la situation, mais choisit également de formuler des propositions concrètes :
  
  - prolonger le mur anti-bruit existant jusqu'au parking autoroutier du bois d'Hulplanche, d'une part, et jusqu'à la sortie de l'autoroute (Namur ouest) , d'autre part (le viaduc de Rhisnes étant une source de nuisances manifestement très importante) ;
  - poursuivre le reboisement des talus de l'autoroute (côté village) entamé l'hiver 2004 ;
  - remplacer, lors des travaux qui porteront l'autoroute E42 à trois bandes de circulation, le revêtement actuel par un autre beaucoup plus silencieux.
  
  Monsieur le Ministre peut-il me dire :
  
  - quelles sont les mesures qu'il met en œuvre par rapport à ce problème de nuisances sonores dues à la circulation autoroutière, qui dépasse le cas précis de la commune de La Bruyère ;
  - quand le problème de nuisances sonores ici relevé, pour ce qui concerne les villages de Rhisnes et d'Emines, pourra être résolu par les services de la Région wallonne ?

• Réponse du 26/01/2006

  • de DAERDEN Michel
  
  En réponse à sa question, je répondrai d'abord à l'honorable Membre de manière générale sur la problématique des nuisances sonores le long du réseau routier.
  
  J'ai déjà eu l'occasion de m'exprimer à plusieurs reprises et je vais donc me limiter ici à l'essentiel.
  
  Depuis plusieurs années, 5 millions d'euros sont spécifiquement dédicacés chaque année à la pose de dispositifs anti-bruit.
  
  Pour objectiver l'affectation de ces moyens budgétaires conséquents, un service spécialisé du M.E.T. a élaboré une liste hiérarchisée des sites wallons exposés au bruit du réseau routier et autoroutier.
  
  Le classement des sites s'effectue sur la base d'un indice mathématique calculé à partir des niveaux sonores et de la densité d'habitat.
  
  La liste compte aujourd'hui 354 sites dont la plupart semblent pouvoir être protégés par des écrans acoustiques ou par l'amélioration du revêtement de la chaussée. Ces dispositifs sont malheureusement très onéreux. On estime à plus de 140 millions d'euros le traitement complet des sites susmentionnés. Pour fixer les idées : 400 mètres d'écran de 3 mètres de hauteur coûtent entre 300.000 et 400.000 euros.
  
  Ceux-ci seront par conséquent traités suivant leur classement dans la liste, et ce, au fur et à mesure de la mise à disposition des crédits.
  
  Par ailleurs, je réalise dans les sites qui s'y prêtent des merlons végétalisés qui protègent les riverains du bruit à un plus faible coût que les protections par écran.
  
  Enfin, je veille lors des chantiers de renouvellement de revêtements de chaussée à poser des revêtements performants au niveau acoustique.
  
  Venons-en maintenant plus particulièrement aux villages de Rhisnes et Emines.
  
  A Emines, des relevés acoustiques ont été réalisés en 2000 dans les rues de Rhisnes, de la Croix et de Daussoulx. Il en résulte que le niveau équivalent sonore relevé ne dépasse pas les 56 décibels pondérés et que, dès lors, ce site ne fait pas partie de la liste hiérarchisée des sites wallons exposés au bruit routier.
  
  En ce qui concerne le village de Rhisnes, mes collaborateurs ont reçu, le vendredi 9 décembre 2005, les représentants du comité de riverains ; l'entrevue très conviviale a permis d'éclaircir différents points.
  
  Le site de la route de Gembloux est classé en 60ème position dans la liste établie par mes services. Les relevés de bruits que mes services ont effectués datent de l'année 2000 et la majeure partie des nuisances provient principalement de la R.N. 904 et non de l'autoroute. Depuis lors, le revêtement de cette route a été refait.
  
  Il apparaît qu'actuellement aucune mesure de bruit n'ait été faite au centre du village d'où proviennent la plupart des signataires.
  
  J'ai donc déjà chargé mon administration de réaliser les mesures adéquates et d'étudier la faisabilité du prolongement du mur antibruit actuel par un merlon, ainsi que la réfection du mur végétal déjà existant.
  
  Par ailleurs, en 2006, la réfection du revêtement de l'autoroute dans le sens Charleroi - Liège sera faite ponctuellement au droit des dégradations.
  
  La date de pose d'un mur antibruit sur le viaduc de Rhisnes dépendra de la position du nouveau site dans la liste hiérarchisée des sites soumis à nuisances sonores car, comme l'honorable Membre le sait, je tiens à respecter le classement de cette liste.