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L'ouverture d’une maison d’accueil pour les jeunes aidants proches en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 57 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 21/11/2018
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    En septembre dernier, la toute première maison d’accueil pour jeunes aidants proches a ouvert ses portes à Bruxelles.

    Les jeunes aidants proches, ces jeunes qui aident régulièrement un proche en situation de handicap, représentent 14 % des élèves du secondaire.

    L’ASBL jeunes aidants proches s’est donc lancée dans un projet de maison d’accueil pour venir en aide à ces jeunes de moins de 25 ans tout en respectant leur statut. Ce projet s’est récemment concrétisé par la création d’un endroit leur offrant un peu de calme et de sérénité.

    Parallèlement à ce projet, l’ASBL aidants proches demande aux pouvoirs publics de mettre en place une politique officielle de soutien aux aidants proches.

    Depuis deux ans, le cabinet de Madame la Ministre organise une concertation avec l’ASBL en vue de rédiger un décret « aidance » qui permettrait le développement et la coordination des actions de sensibilisation et de soutien en faveur des aidants proches et agréerait un centre de ressource et d’expertise wallon en la matière.

    Qu’en est-il de la mise en oeuvre de ce décret ?

    La concertation est-elle toujours en place avec l’ASBL aidants proches ?

    Un centre de ressource et d’expertise wallon en matière d’aidance verra-t-il le jour en Wallonie suite à ces discussions ?

    Au-delà d’un décret, l’ASBL attend aussi la pérennisation de son projet au vu de la reconnaissance qu’elle a acquise à travers le travail accompli.

    Madame la Ministre a-t-elle pris une décision à cet égard ?

    Enfin, qu’en est-il de la création d’une maison d’accueil pour les jeunes aidants proches en Wallonie ?

    Ce projet est-il sur la table comme à Bruxelles ?
    Si oui, des pistes ont-elles déjà été dégagées ?
  • Réponse du 03/12/2018
    • de GREOLI Alda
    Le soutien aux aidants proches est bien évidemment au cœur des préoccupations. Face aux enjeux de l’allongement de la vie et à la perte d’autonomie qui va avec, il est important de permettre aux personnes qui le souhaitent de vivre le plus longtemps possible chez elles. Mais qui dit maintien à domicile dit aussi, nécessairement et inévitablement, aide de l’entourage et de la famille, ce qui n’est pas toujours aisé sur le long terme.
    Si nous nous devons de rencontrer les problèmes vécus par les personnes âgées et/ou dépendantes en perte d'autonomie, la situation de ceux qui naturellement leur consacrent du temps nous préoccupe également.

    Dans ces conditions, éviter que les aidants proches ne s’usent et ne s’épuisent exige la mise en place de politiques efficientes.
    Il en va de même pour ce qui concerne la prise en compte de la situation globale de la personne lors de la mise en place d’un plan d’aide.

    À ce titre, en concertation avec les représentants des aidants proches, il a été décidé que les prestations d’aide octroyées dans le cadre de l’assurance autonomie pourront être étendues au bénéfice des aidants proches du bénéficiaire, avec pour objectif d’améliorer ou de faciliter l’aide apportée par l’aidant proche à la personne en perte d’autonomie.

    Je suis tout à fait consciente du fait qu’il faut permettre à toutes ces personnes aidantes, qui font un travail remarquable, qui n’a pas de prix, d’obtenir un large soutien de la part des autorités publiques, pour pouvoir s’occuper au mieux de leur entourage dépendant, mais aussi pour pouvoir elles-mêmes vivre plus sereinement.
    J’ai comme objectif de pérenniser le soutien à cette aide importante et utile afin que notre action ne soit pas fragilisée par de simples subsides facultatifs annuels. Toutefois, je ne souhaite pas reconnaître la seule ASBL Aidants Proches. En effet, je suis partisane d’une reconnaissance des acteurs dans le cadre d’une procédure globale recouvrant l’ensemble des associations dans les secteurs de l’Action sociale et de la Santé, plutôt que de prendre un dispositif décrétal visant une seule association.
    Rappelons que l’ASBL Aidants Proches a bénéficié d’une subvention de 160 000 euros pour l’année 2017, et vient de solliciter l’octroi d’une subvention de 180 000 euros soit une augmentation de 20 000 euros (+12 %) dans le cadre d’une subvention pluriannuelle.

    L’assurance autonomie permettra la mise à disposition de plus de 3 millions d’heures de services supplémentaires à ce qui est proposé aujourd’hui par les services d’aide aux familles, notamment via le développement de services de garde à domicile, dont l’offre est largement insuffisante actuellement.
    L’octroi de ces services au domicile soulagera non seulement le bénéficiaire direct, mais permettra également aux aidants proches de prendre un peu de répit en s’appuyant sur le savoir-faire et le professionnalisme des services d’aide.
    Nous sommes néanmoins conscients, comme l’ASBL Aidants Proches nous le faisait remarquer dernièrement, que la présence de professionnels n’est pas une condition suffisante pour que l’aidant proche prenne du répit. Il faut que celui-ci développe une certaine confiance envers le personnel des services d’aide et que la communication entre eux soit optimale. C’est pourquoi l’avant-projet de décret prévoit également que les prestations d’aide octroyées dans la cadre de l’assurance autonomie pourront être étendues au bénéfice des aidants proches du bénéficiaire, avec pour objectifs d’améliorer ou de faciliter l’aide apportée par l’aidant proche à la personne en perte d’autonomie ou de lui permettre de prendre un peu de repos à certains moments de la semaine, quand le besoin s’en fait ressentir, en étant remplacé par un professionnel.

    Enfin, la mise en place de l’assurance autonomie pourra être une belle opportunité de communiquer vers les aidants proches et les informer sur les dispositifs d’aide qui s’offrent à eux, en s’appuyant sur les associations existantes ou sur les services sociaux des différents acteurs de l’assurance autonomie.