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La sensibilisation à la médication des femmes enceintes

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 60 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 21/11/2018
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Les mutualités libres viennent de publier les résultats interpellant d'une enquête. Huit femmes enceintes sur 10 prendraient un médicament remboursé pendant leur grossesse, 7 % de ces médicaments peuvent avoir un effet néfaste sur leur enfant et sur la maman elle-même, ce qui me permet d’interroger Madame la Ministre au sein de cette commission !

    Reflux, maux de dos sont les soucis les plus fréquents. Quatre-vingt-trois pour cent des femmes ont pris au moins un médicament pendant leur grossesse, la moyenne s'élevant à quatre médicaments différents.

    À l'heure actuelle, aucun médicament n'est, selon les études, sans danger tant pour le fœtus que pour la maman !

    L'âge de la future maman serait aussi un facteur important dans la prise de médicaments ; ainsi 6 % des femmes enceintes de moins de 30 ans prendraient des médicaments dangereux comme le Diclofénac ou l'Ibuprofène, pour 11 % des femmes enceintes de plus de 40 ans.

    On remarque le même phénomène chez les femmes qui bénéficient de l’intervention majorée. Dans ce groupe, on dénombre une prise de médicaments potentiellement dangereux dans 8,8 % des grossesses, contre 6,6 % chez les femmes qui ne bénéficient pas de l’intervention majorée. Une fois de plus, la précarité est synonyme d'une double sanction !

    Les mutualités libres encouragent le dialogue avec tous les acteurs de la santé, médecin, gynécologue, pharmacien, et cetera afin de réduire un maximum toute prise de médicaments pendant la grossesse.

    A-t-elle connaissance de cette enquête ?

    Des campagnes de sensibilisation auprès des médecins de première ligne et autres acteurs de la santé sont-elles à l'ordre du jour ?

    La précarité sera-t-elle un facteur important de ces éventuelles sensibilisations ?
  • Réponse du 06/12/2018
    • de GREOLI Alda
    Cette question porte principalement sur des compétences relevant de ma collègue, la Ministre fédérale de la santé. Les compétences des médicaments et des professionnels de santé sont en effet de son ressort.

    Cependant, en Région wallonne, l’information scientifique des médecins se fait sous différentes formes notamment le recyclage, la littérature spécifique, les formations, etc. Nous soutenons en Wallonie différentes organisations comme la Société Scientifique de Médecine générale ou les cercles de médecines pour organiser justement ces conférences, modules, réunions, etc.

    Notant par ailleurs que de nombreuses initiatives existent du côté de l’ONE qui a en charge la prévention et la promotion de la santé de la femme enceinte. Les consultations prénatales permettent notamment de diffuser des messages de prévention dans un suivi individuel. Des outils à destination des professionnels de santé sont développés régulièrement. Un guide de consultation prénatale a été co-édité par l’ONE et le groupement des gynécologues de langue française. Il contient des recommandations et un chapitre entier est consacré à la prise de médicaments pendant la grossesse. Ce chapitre reprend les médicaments à effet tératogène et donne des lignes directrices à destination de professionnels. Il y a aussi des outils à destination des parents et des familles, qui contiennent aussi des messages relatifs à l’usage des médicaments pendant la grossesse également et qui encouragent le suivi par un médecin pour la prise de médicament pendant la grossesse.

    Les résultats de l’étude mentionnés par l'honorable membre sont intéressants quand il s’agit d’adapter nos programmes de prévention et de promotion de la santé. En effet, l’étude met en avant que le recul continu de l’âge moyen des femmes à la naissance augmente le risque de maladies chroniques (comme l’obésité, le diabète et l’hypertension) ou de comorbidités et, par conséquent, le risque d’exposition à des médicaments pendant leur grossesse. Au-delà de l’âge, l’étude rappelle les inégalités de santé quand elle constate que la proportion de femmes enceintes ayant utilisé un médicament tératogène ou fœtotoxique est significativement plus élevée parmi les bénéficiaires de l’intervention majorée (8,8 % contre 6,6 % parmi les femmes enceintes n’ayant pas le statut BIM). Ces inégalités depuis la naissance sont bien connues et sont d’ailleurs documentées depuis des années dans les études du CEPIP (centre d’épidémiologie Périnatal) que nous finançons pour l’analyse statistique des certificats de naissance. Des formations aux inégalités sociales de santé sont d’ailleurs proposées aux Travailleuses médico-sociales de l’ONE. Les inégalités sociales de santé sont une préoccupation transversale à toute action de sensibilisation et constituent un aspect transversal du plan de prévention et de promotion de la santé.