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Le projet transfrontalier d'intégration des migrants

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2018
  • N° : 65 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 22/11/2018
    • de GALANT Jacqueline
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    Comme Madame la Ministre le sait, elle a récemment rejoint un programme de coopération transfrontalière pour améliorer les conditions d'intégration des migrants avec la Province de Flandre occidentale et la région des Hauts-de-France.

    Ce programme a pour objectif de créer des réseaux franco-belges d'accompagnement des migrants en interprétariat, en santé mentale et en médiation. Le programme est soutenu à hauteur de 200 000 euros par la Région wallonne.

    Le contexte migratoire et les problématiques d'intégration des primoarrivants imposaient-ils cette coopération transfrontalière ?

    Les projets mis en place sont-ils similaires en Flandre et en Wallonie ?

    Ce projet est-il reconductible après trois années ?

    Quel est son objectif à court et moyen termes ?

    Comment "booster" l’apprentissage de la langue du territoire pour les primoarrivants ?
  • Réponse du 05/12/2018
    • de GREOLI Alda
    Le projet « AB réfugiés social » résulte d’un appel à projets « descendant » de la Commission européenne sur les migrants, adressé aux autorités partenaires du programme de coopération territoriale européenne Interreg France-Wallonie-Vlaanderen. Il est né de la volonté de l’État français, de la région Hauts de France, de la Province de Flandre occidentale et de la Wallonie, de travailler ensemble en coopération transfrontalière pour accompagner les réfugiés statutaires, les demandeurs d’asile, les mineurs isolés non accompagnés et les acteurs (professionnels et bénévoles) de l’accompagnement sanitaire et social. L’objectif est de renforcer et pérenniser l’offre en matière sociale et sanitaire des services transfrontaliers proposés à ces populations.

    L’honorable membre connaît les objectifs importants de la Wallonie en matière d'intégration des personnes étrangères. La participation de la Wallonie au projet « AB Réfugiés social » s'intègre pleinement dans notre politique d’intégration qui vient d'être récemment renforcée pour améliorer la qualité de l’accueil des personnes étrangères. Ce n'est donc pas tant le contexte migratoire que les plus-values d'un partenariat et l'échange de bonnes pratiques qui sont à l'origine du développement de ce projet.

    Pour mémoire, en Wallonie, les Centres régionaux d’intégration sont au cœur de l’accompagnement du primoarrivant dans toutes ces démarches. Les CRI coordonnent le dispositif et articulent l'ensemble des opérateurs agréés et acteurs de notre appel à projets ILI (pour Initiatives Locales d'intégration). Ce n'est pas l'objectif du projet d'apprendre la langue.

    La valeur ajoutée de la participation de la Wallonie au projet « AB Réfugiés social » réside dans la dimension psychosociale de l’accompagnement des personnes étrangères grâce au développement de projets de soutien psychologique. Ces dernières années, une offre d’interprétariat en milieu social a été développée pour faire en sorte que ces personnes accueillies et les professionnels de l’accompagnement se comprennent : le SETIS wallon a été agréé pour assurer cette tâche et c'est donc tout logiquement qu'il apporte son expertise comme opérateur-partenaire au projet « AB Réfugiés social » en appui au soutien psychosocial des publics visés.

    C’est dans ce cadre que mon département soutient comme opérateurs wallons partenaires de ce projet, le CRESAM (centre de référence en santé mentale, agréé par le Gouvernement) et le SETIS wallon (centre agréé pour l’interprétariat social). Dès le 1er janvier prochain, ils vont mettre en place un dispositif mobile d’accompagnement qui se déploiera sur le versant wallon le long de la frontière franco-belge et complétera les leviers existants du côté français. La Flandre occidentale complétera le dispositif en s’appuyant sur un programme d’aide psychoéducatif (appelé « Mind spring ») destiné aux demandeurs d'asile et aux réfugiés. À partir du vécu de ces publics, « Mind spring » aborde notamment le stress, la perte, le deuil, l'identité et la définition d'un nouveau parcours de vie.

    Si au terme des trois années du projet, l’expérience débouche sur une évaluation concluante, les partenaires peuvent décider de la pérenniser sous de nouvelles formes.

    Enfin, je voudrais souligner la complémentarité des budgets alloués par l’Union européenne et les fonds FEDER du programme Interreg France-Wallonie-Vlaanderen qui couvrent 50 % du budget de nos opérateurs et contribuent aussi à consolider les actions réalisées dans nos territoires.