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La multimodalité en milieu rural

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 480 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 29/01/2019
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à DI ANTONIO Carlo, Ministre de l'Environnement, de la Transition écologique, de l'Aménagement du Territoire, des Travaux publics, de la Mobilité, des Transports, du Bien-être animal et des Zonings
    Nous vivons au sein de notre société une transformation des différents modèles possibles de mobilité. La population est consciente qu’un changement de mode de déplacement est nécessaire pour le bien de la planète et pour une mobilité plus fluide. Cependant, ce changement ne se concrétise pas.

    Les solutions ne manquent pas pourtant. Nous pouvons, par exemple, parler du Citypass, de la mise à disposition de la bande d’arrêt d’urgences sur certaines autoroutes pour ceux qui pratiquent le covoiturage ou encore de l’annonce du lancement de nouvelles lignes express TEC.

    La multimodalité en milieu urbain est un fait, mais a du mal à se développer dans les communes rurales. La Wallonie n’est pas la seule concernée en Europe. En effet, selon une étude française de l’Observatoire société et consommation, 87 % des personnes habitant en milieu rural déclarent ne pas avoir la possibilité de choisir leur mode de déplacement.

    Favoriser la multimodalité en milieu rural n’est pas une chose aisée, selon le laboratoire CNRS-Citeres, l’utilisation de la voiture est tellement satisfaisante qu’aucune offre de transport en commun, aussi performante soit-elle, n’entraînera nécessairement un report vers les transports en commun. Une simple augmentation des dessertes ne suffirait pas. Le développement d’une série de services mobilité plus variés existe déjà. Je pense notamment au service Telbus qui existe déjà dans cinq communes en Province de Luxembourg.

    Monsieur le Ministre compte-t-il étendre ce service ?

    Voit-il d’autres alternatives multimodales qui sont dans ses compétences ?

    Une solution concrète serait de passer via les entreprises. Ces contacts existent avec la formation de mobility managers. Selon lui, de quelle manière peut-on encore mieux les sensibiliser afin que ces dernières privilégient des formules comme le covoiturage ou un choix de déplacements alternatifs ?
  • Réponse du 18/02/2019
    • de DI ANTONIO Carlo
    Le Telbus est un service de proximité à la demande mis en place par l’OTW afin de répondre aux besoins en mobilité dans les zones rurales de la province de Luxembourg. Les utilisateurs peuvent téléphoner au service Telbus afin qu’un bus vienne les chercher dans leur village, hameau ou quartier.

    Un tel service de Telbus existe dans les communes de Bastogne, Bertogne, Libramont-Chevigny, Sainte-Ode, Vaux-sur-Sûre.

    Le coût de ce service est cependant trop élevé pour qu’il puisse être étendu comme tel à d’autres régions.

    La stratégie régionale de mobilité qui est actuellement en consultation présente une série d’orientations stratégiques qui doivent être mises en œuvre de manière cohérente pour atteindre les objectifs ambitieux de la vision FAST 2030. Une simple augmentation de l’offre ne suffit pas. C’est pourquoi cette stratégie englobe toutes les dimensions, non seulement liées à l’offre, mais aussi sur la gouvernance (ce qui est déjà largement entamé) et sur la demande.  Et concernant l’offre en particulier, il ne suffit pas d’agir sur l’augmentation stricte des services de mobilité, mais aussi sur les infrastructures et sur le numérique.

    Il est impossible de desservir efficacement l’entièreté des villages des régions rurales en se limitant aux autobus classiques. Il est indispensable d’offrir de nouvelles solutions complémentaires qui permettent aux personnes issues des villages voisins de rejoindre les lignes rapides qui desservent les pôles.
    Pour ces portions de trajets les solutions de mobilité douce doivent être privilégiées chaque fois que possible et dans les autres cas, des systèmes de taxi seront développés sur l’ensemble du territoire grâce à la mise en œuvre de la centrale régionale de mobilité (CRM) qui s’appuiera sur les services existants et souvent méconnus. Cette centrale a aussi pour mission d’identifier et de susciter le développement de solutions là où elles n’existeraient pas encore.

    Les entreprises sont l’un des deux groupes d’acteurs relais les plus fréquemment mobilisés. En effet, sans relais efficace de proximité, le système de communication ne pourra pas entrer dans la vie quotidienne, là où s’opèrent in fine les changements de comportement.

    Le réseau de Mobilité Managers est constitué par l’UWE et compte actuellement plus d’une centaine de membres issus principalement de grandes et de moyenne entreprise. Les tendances du diagnostic fédéral mettent en évidence le rôle essentiel du coordinateur mobilité et d’une politique de gestion de la mobilité dans les progressions observées. On y observe entre autres que la présence d’un coordinateur mobilité a un impact estimé à -25 % sur l’usage de la voiture. La formation des mobility managers devrait être poursuivie conformément à ce qui est prévu dans la SRM.