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La séquestration géologique du dioxyde de carbone

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 128 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 29/01/2019
    • de BALTUS-MÖRES Jenny
    • à CRUCKE Jean-Luc, Ministre du Budget, des Finances, de l'Energie, du Climat et des Aéroports
    La réduction des émissions de CO2 et d’autres gaz nocifs fait incontestablement partie des enjeux majeurs de la société de demain. Afin d’agir dès aujourd’hui, il est nécessaire de trouver des premières solutions pour un avenir plus radieux.

    C’est ainsi que la séquestration géologique du dioxyde de carbone (ou CCS pour Carbon Capture and Storage) semble être une des solutions d’avenir.

    Pour faire un résumé du procédé, le CO2 est d’abord séparé des autres gaz afin d’être capturé pour être ensuite compressé et être transporté sous forme liquide par des canalisations ou par des bateaux. Enfin, le CO2 est stocké dans des formations géologiques composées de couches poreuses situées à une profondeur d’un kilomètre rendant la fuite du dioxyde de carbone impossible.

    La Norvège, un pays très en avance sur cette thématique, investit depuis plusieurs années dans un programme ambitieux de stockage de CO2 qui semble porter ses fruits. Elle abrite entre autres le plus grand centre de stockage du monde depuis 2012. En outre, l’entreprise publique Gassnova a été conçue pour développer le CCS et collabore avec des multinationales.

    Est-ce que la Région wallonne s’est déjà renseignée sur cette technologie ?

    Des premiers rapports semblent montrer que le CCS a un coût relativement important et que ce procédé semble être assez énergivore. Cette initiative sera-t-elle possible en Région wallonne à court ou à long terme ?

    Monsieur le Ministre juge-t-il utile d’agir au niveau européen sur cette matière pour des questions de partage des connaissances et d’économies d’échelle ?
  • Réponse du 06/02/2019
    • de CRUCKE Jean-Luc
    Le captage et le stockage du carbone (appelé couramment CCS qui est son acronyme pour les anglophones) étaient auparavant considérés comme une option majeure pour décarboner à terme le secteur de l’énergie et les industries à forte intensité énergétique. Aujourd'hui, le recours à cette technologie semble moins présent dans la stratégie à long terme de l’Union européenne, compte tenu du déploiement rapide des technologies des énergies renouvelables, d'autres options pour réduire les émissions dans les secteurs industriels et des problèmes d'acceptation de la technologie elle-même, du fait qu’elle présente des risques environnementaux et sanitaires. De plus, c’est une technologie coûteuse et très énergivore.

    Cependant, d’après la Commission européenne, le déploiement du CCS resterait nécessaire si l’on veut atteindre une société neutre en carbone à l’horizon 2050. En effet, cela pourrait, avec les puits de carbone naturels, compenser les émissions de gaz à effet de serre restantes dans notre économie à cet horizon de temps.

    Si le CCS doit donc se concrétiser à grande échelle au cours de la prochaine décennie, un effort de recherche, d'innovation et de démonstration beaucoup plus important sera nécessaire pour assurer son déploiement. En effet, cette technologie n’a pas encore atteint le stade de la commercialisation, en raison du manque de démonstration de la technologie et de sa viabilité économique.

    De plus, le CCS nécessite de nouvelles infrastructures, notamment liées aux réseaux de transport et de stockage. Pour que le CCS puisse exploiter pleinement son potentiel et bénéficier des économies d’échelle, une action coordonnée est effectivement nécessaire pour sécuriser la construction de démonstrateurs et d'installations commerciales au sein de l'UE, ainsi que pour répondre aux préoccupations de l'opinion publique. C’est notamment en vue de développer ce type de technologie que l’UE a créé un Fonds d’innovation dans le cadre de la directive sur l’Emission Trading. La Wallonie est attentive à tous les développements technologiques qui en résulteront, dont notamment le CCS.