/

La sauvegarde des terrains de basketball en plein air

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 120 (2018-2019) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 29/01/2019
    • de NICAISE Marie-Françoise
    • à DE BUE Valérie, Ministre des Pouvoirs locaux, du Logement et des Infrastructures sportives
    L’ASBL SOSC, qui vise à sauvegarder et améliorer les terrains de basketball en plein air en Belgique, lance un appel.

    En effet, ses membres interpellent sur l’état des terrains de basketball en Wallonie, dégradés ou remplacés par des « Agora Spaces » alors que ces cages métalliques multisports constitueraient, d’après eux, des structures inappropriées à plusieurs titres : la mise dos à dos des différentes pratiques sportives, le non-respect des mesures officielles de chaque sport, la dangerosité de la structure, l’inadéquation avec l’environnement, l’inaccessibilité aux personnes en chaise roulante, etc.

    Il semble que l’installation des « Agora Spaces » prenne de l’ampleur dans notre région alors que, la pratique même du basket en plein air est devenue une discipline olympique.

    Les enjeux autour des terrains de basketball en plein air sont les suivants : la sauvegarde d’un patrimoine sportif, culturel et urbanistique, la gratuité de la pratique sportive, la qualité des infrastructures sportives en plein air, la concertation et la participation citoyenne, etc.

    Quel est le sentiment de Madame la Ministre à l’égard de l’interpellation de l’ASBL SOSC ?

    Peut-elle faire le point sur la situation des terrains de basketball en plein air en Wallonie ?

    L’ASBL désire, via son action, que certains terrains de basketball soient classés afin qu’ils ne soient plus remplacés par des « Agora Spaces » ou qu’ils disparaissent. Qu’en est-il de la situation actuelle ?

    Par ailleurs, l’ASBL sollicite une prise de parole lors d’une commission dédiée aux infrastructures sportives en Wallonie. Pense-t-elle que cela soit utile ?<
  • Réponse du 14/02/2019
    • de DE BUE Valérie
    Je me permets tout d’abord de préciser que cette association est née et s’est structurée à Uccle. Il semble qu’elle ne vise que la pratique du basketball et relate une situation infrastructurelle propre à Bruxelles et sa région qui ne disposent que de peu de terrains disponibles à l’aménagement ou à la construction d’infrastructures sportives.

    Je rappelle que l’installation de terrains de sport en Région de Bruxelles-Capitale ne relève pas des attributions du SPW Infrasports. À cet égard, il conviendrait donc d’interpeller les organes compétents en matière d’infrastructures sportives sur le territoire de Bruxelles et de sa région.

    Relativement à la situation en Wallonie, le remplacement des terrains de basketball ou des terrains multisports extérieurs existants par des espaces multisports de type « sport de rue » avec palissades n’est évidemment pas systématique.

    Un cahier des charges type pour ces espaces auquel il convient de se conformer a par ailleurs été édité par le SPW Infrasports. Il existe ainsi, en Wallonie, des conditions particulières d’éligibilité pour ces infrastructures.

    Les projets proposés doivent ainsi obligatoirement être implantés au sein de quartiers socialement défavorisés ou dans des zones complètement démunies de toute infrastructure sportive comme dans certaines zones rurales, par exemple. Afin de pouvoir justifier de la pertinence du projet envisagé, une grille d’analyse sociale doit aussi être complétée.

    Outre sa construction, l’« Espace sport de rue » doit être animé, entretenu et médiatisé. Il est vivement conseillé de confier l’animation à des animateurs sociaux de quartier ayant suivi des formations spécifiques. Le volet sécurité des activités pouvant ainsi être garanti parfaitement.
    La concertation et la participation de la population, le suivi technique et pédagogique sont des paramètres importants et incontournables pour la réussite de ce type d’infrastructure.

    L’expérience montre, en effet, que les projets qui intègrent une participation active des futurs utilisateurs et des habitants du quartier donnent de meilleures garanties de pérennité.
    À cet égard, un comité d’accompagnement doit être mis en place, pour une période de 3 ans minimum, afin d’encadrer chaque projet et de garantir sa viabilité et sa pérennité.

    Ce comité d’accompagnement doit être présidé par un délégué du conseil communal et composé de représentants du quartier (dont une majorité de jeunes), de responsables communaux dont le chef de projet du Plan de cohésion sociale, d’un membre de la direction interdépartementale de la cohésion sociale du Service public de Wallonie et d’un membre de la DGO1 (Infrasports) du SPW.

    La représentativité effective du comité est d’ailleurs fondamentale, surtout en ce qui concerne le choix des représentants du quartier. Elle est, en effet, le garant de l’implication des habitants et d’un fonctionnement harmonieux de l’infrastructure qui sera, dès lors, parfaitement intégrée dans son environnement.
    Ces conditions permettent ainsi au plus grand nombre de s’adonner à la pratique d’une activité sportive de loisirs, d’où la « non-nécessité » de les réaliser aux dimensions exigées par les fédérations.  

    Il s’agit bien ici, pour les jeunes, de pouvoir se réunir et de pouvoir pratiquer sans devoir pousser la porte d’une structure sportive organisée, tel un club.
    Ces installations permettent donc de diversifier les activités sportives au sein d’un quartier ou d’un village où tous les jeunes (et moins jeunes) ne souhaitent pas nécessairement pratiquer la même activité sportive de loisirs. Des animateurs de rue, de maisons de jeunes, les professeurs d’éducation physique peuvent ainsi proposer des activités encadrées diversifiées à des catégories d’âges différentes.

    Sur le territoire wallon, les espaces multisports extérieurs sont très souvent complétés par d’autres structures et c’est ainsi que des terrains de basket-ball 3 X 3 sont déjà installés et peuvent toujours être demandés et installés, par exemple en complément du « sport de rue » permettant la mixité des activités sportivo ludiques.

    En outre, s’il est exact que la discipline 3 X 3 en basket-ball fera officiellement son entrée en 2020 aux Jeux olympiques (elle était déjà présente aux Jeux olympiques des jeunes à Buenos Aires en 2018 où les Belges ont décroché la médaille d’argent), il n’en demeure pas moins que l’Association Wallonie-Bruxelles de Basket-Ball ( AWBB) est en train de revoir et de peaufiner ses compétitions en championnat toutes catégories d’âges sachant qu’ils ont d’abord créé des équipes nationales ayant déjà performé au niveau européen et mondial ; mais aussi afin d’aligner, à terme, des équipes pouvant entrer dans le « ranking » européen et mondial et continuer d’assurer la préparation d’une équipe en vue de chaque rendez-vous olympique.

    Dès lors, il n’y a aucunement une mise en compétition entre les « sports de rue » et les demis terrains 3 X 3 de basketball. Chaque demande de terrains de basketball 3 X 3 sera analysée en fonction des besoins réels dans chaque commune ou pour chaque club. Je rappelle toutefois que le 3 X 3, dans le cadre du sport organisé en club avec une participation aux championnats, se joue aussi à l’intérieur.

    J’informe enfin l’honorable membre qu’à ce jour, aucun club « structuré » pratiquant le 3 X 3 n’a approché mes services demandant ce type d’installations. Si c’est le cas, sa demande sera naturellement examinée par mes services avec la plus grande attention, comme pour toute autre demande.