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La culpabilité des femmes victimes de violence

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 169 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 22/02/2019
    • de PECRIAUX Sophie
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    L’Eurobaromètre consacré à la violence de genre révèle que les femmes sont souvent tenues pour responsables des violences qu’elles subissent !

    Selon cette enquête : « une femme sur trois au sein de l’Union européenne a été victime de violence physique et/ou sexuelle depuis l’âge de 15 ans et une sur dix a été victime de harcèlement sexuel ou indirect via des nouvelles technologies ».

    Vingt-deux pour cent des personnes interrogées en Belgique adoptent une attitude qui tend à culpabiliser la femme :
    - elle exagère ;
    - elle invente ;
    - elle provoque.

    Plus d’un quart des personnes interrogées pensent que les rapports sexuels sans consentement peuvent se justifier !

    On le voit, le chemin est encore long pour que les droits fondamentaux des femmes ne soient plus violés.

    Quelles réflexions et enseignements Madame la Ministre tire-t-elle de cet inquiétant baromètre ?

    Des mesures à grande échelle sont-elles prévues dans les prochains mois, je pense notamment à des campagnes de sensibilisation plus percutantes encore ?
  • Réponse du 08/03/2019
    • de GREOLI Alda
    Les conclusions issues de ce baromètre sont effectivement inquiétantes et mettent en lumière une fois de plus la nécessité de poursuivre la sensibilisation du grand public.

    Je constate que la dernière campagne de sensibilisation « #ARRÊTE c’est de la violence » répond au moins en partie à ces préoccupations puisqu’elle vise à sensibiliser les jeunes aux violences sexuelles dans le couple, y compris la cyberviolence sexuelle, mais aussi le « revenge porn ». Cette campagne a pour objectifs de permettre aux jeunes - auteurs comme victimes - de mieux identifier et reconnaître les actes de violence et cyberviolence sexuelles dans leur couple, de détecter des signes de contrôle et de contrainte, mais aussi d’obtenir de l’aide de la part de professionnels.
    Cette campagne qui avait été lancée en novembre 2018 vient d’être rediffusée en TV du 4 au 17 février.

    Une autre relance de cette campagne est prévue avant la fin de la législature. Nous pensons notamment faire appel à des youtubeuses pour qu’elle ait encore plus d’impact chez les jeunes.
    Comme l’honorable membre le sait, il ne s’agit qu’une des 232 mesures que nous menons dans le cadre du Plan d’action national de lutte contre les violences fondées sur le genre (PAN). Il est toujours difficile de mesurer l’impact de ces campagnes, mais dans notre lutte pour briser la loi du silence, je suis confortée par le fait que chaque relance de campagne suscite immédiatement une augmentation du nombre d’appels à la ligne d’Écoute Violences conjugales. Pour rappel, le nombre d’appels pris en charge au 0800 30 030 est passé de 2 693 en 2016, à … 9 083 appels en 2018 (soit une augmentation de près de 300 %), grâce notamment au partenariat entre les Pôles de ressources spécialisées en violences et Télé Accueil qui permet désormais une écoute 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.

    Je pense qu’à ce niveau, on peut vraiment observer que nous sommes passés à la vitesse supérieure, même si en la matière, les besoins restent encore très importants et les efforts doivent toujours redoubler.