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Le faible taux de natalité en Wallonie

  • Session : 2018-2019
  • Année : 2019
  • N° : 209 (2018-2019) 1

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  • Question écrite du 03/04/2019
    • de GALANT Jacqueline
    • à GREOLI Alda, Ministre de l’Action sociale, de la Santé, de l’Egalité des chances, de la Fonction publique et de la Simplification administrative
    En Wallonie, l’indice conjoncturel de fécondité a atteint 1,66 enfant par femme en 2016. Cet indice est en retrait par rapport au sommet de 1,87 enfant par femme atteint en 2008, qui restait néanmoins inférieur au seuil de remplacement des générations fixé à 2,1.

    Une analyse par région met en évidence un double phénomène : une fécondité élevée à Bruxelles, qui avait même atteint le seuil de remplacement des générations entre 2003 et 2010, et une convergence depuis 2004 entre les fécondités wallonne et flamande qui aboutit en 2016 à un niveau de fécondité identique.

    Certains élus ont plaidé en faveur d’une meilleure politique fiscale, des congés de maternité plus longs et une augmentation des places d'accueil pour bébés, notamment pour favoriser la natalité en Wallonie.

    Quelle est l’analyse de Madame la Ministre des derniers chiffres et des tendances pour 2019 concernant la natalité ? Quelle sera son action concernant un taux de fécondité se rapprochant du seuil de remplacement des générations ? Y a-t-il suffisamment de naissances en Wallonie selon elle ?
  • Réponse du 19/04/2019
    • de GREOLI Alda
    Depuis une quarantaine d’années, le nombre d’enfants par femme en Wallonie, tout comme en Belgique, oscille entre 1,5 et 1,8 enfant. Les démographes estiment que ce nombre va continuer à fluctuer de la même manière au cours des prochaines années.

    Ces oscillations s’expliquent en partie par des fluctuations du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et par le fait que certaines femmes font leur premier enfant plus tard et/ou reportent les naissances. L’âge moyen à la naissance du premier enfant augmente lentement, mais progressivement depuis de nombreuses années (il était de 28,2 ans en Wallonie en 2015).

    Selon les démographes, il n’est pas possible de prédire si la fécondité va à nouveau augmenter de manière importante dans les prochaines années et si elle atteindra le seuil de remplacement. Notons que ce taux de remplacement n’a plus été atteint en Belgique depuis 1972 ! Les tendances dans les trois régions de la Belgique, comme dans la grande majorité des pays développés ne semblent pas aller dans ce sens.

    Ceci dit, selon certaines études, les transferts financiers en direction des familles (allocations familiales, réduction d’impôts...) ont un effet positif, mais limité (de l’ordre de 0,2 enfant par femme) sur la fécondité. Cet effet serait plus important pour les naissances de rang plus élevé.

    Les autres composantes habituelles des politiques familiales (qui relèvent d’autres niveaux de pouvoir comme les congés liés à la naissance, l’offre de services pour la petite enfance, les aides financières pour bénéficier de ces services, les possibilités de travail à temps partiel, flexibilité du travail, et cetera) exercent aussi un effet positif sur la fécondité, mais ces effets sont mitigés.

    Sans de telles politiques, la fécondité serait peut-être plus basse en Wallonie qu’elle ne l’est aujourd’hui.

    Toutefois, il faut savoir que la population wallonne augmente régulièrement grâce au mouvement migratoire. En Wallonie, comme en Belgique, le solde migratoire étant positif, il n’est donc pas nécessaire d’atteindre le seuil de remplacement (2,1 enfants par femme) pour maintenir la population stable ou la voir augmenter.