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La pollution du sol du potager communautaire "le Coin de Terre" à Bressoux

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 2 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 08/10/2019
    • de NIKOLIC Diana
    • à DI RUPO Elio, Ministre-Président du Gouvernement wallon
    Suite à la présence de métaux lourds et d’hydrocarbures dans le sol du potager communautaire « Le Coin de Terre » à Bressoux (Liège), une information aux usagers et riverains a eu lieu il y a quelques mois. Des recommandations spécifiques ont été formulées ou confirmées à ceux-ci et on leur avait garanti qu’un suivi serait assuré.
    Il semble qu’à ce jour, aucune information ne leur ait été transmise sur l’état des terrains et la possibilité d’y reprendre leurs activités potagères.

    Une communication est-elle assurée vers les publics concernés sur tout le territoire wallon ? Outre ces mesures d’accompagnement des situations existantes, quelle est la politique par rapport aux nouvelles installations/exploitations ? Y a-t-il une analyse systématique des terrains mis à disposition des collectivités ?

    La Région préconise-t-elle ou compte-t-elle imposer des mesures de prévention ou des conditions pour l’installation d’un potager communautaire ?

    Un dossier similaire se présente dans le Hainaut, où la pollution suite à l’incendie de l’usine d’hydrocarbures de Rouen a provoqué des dépôts de suie dans les jardins et potagers des particuliers, mais aussi sur certaines exploitations agricoles.

    Quelles mesures Monsieur le Ministre-Président a-t-il prises dans ce dossier pour donner l’information nécessaire aux personnes concernées ? Une analyse des produits récoltés sera-t-elle proposée aux agriculteurs concernés, je pense, par exemple aux pommes de terre qui sont en cours de récolte dans la zone à cette période ?
  • Réponse du 07/11/2019
    • de DI RUPO Elio
    Je tiens tout d’abord à rappeler que concernant l’incendie de l’entreprise Lubrizol à Rouen le Gouvernement wallon a agi de façon coordonnée et proactive en la matière.

    Tant Céline Tellier, Ministre de l’Environnement, et Willy Borsus, Ministre de l’Agriculture, se sont impliqués personnellement.

    Les administrations compétentes collaborent également étroitement entre elles. Elles ont assuré un suivi rapproché du dossier depuis l’incendie.

    Le Centre régional de Crise de Wallonie (CRC-W), dont j’ai la charge, assure la coordination et le suivi.

    Dans les heures suivant l’accident, différents canaux d’information et d’alerte ont été mobilisés en Belgique et en Wallonie.

    C’est le Centre de crise national qui a été informé le jeudi 26 septembre à 10h29 de l’existence d’un nuage de fumée ayant pris la direction de la Belgique. L’information française indiquait que le nuage ne présentait aucune toxicité aiguë.

    Les experts du Centre de crise national n’ont dès lors pas activé de procédure d’alerte des autorités locales.

    L’absence d’alerte le jeudi 26 n’a pas empêché les autorités wallonnes d’agir proactivement.

    Le jour même, Madame la Ministre TELLIER a sollicité son administration pour évaluer l’éventuel impact de la catastrophe de Rouen sur l’environnement en Wallonie.

    Par la suite, le CRC-W a été formellement activé par les autorités le vendredi 27 à 16h48 pour effectuer un suivi coordonné de la situation.

    Toute une série d’analyses a été menée rapidement par les organes compétents, dont la cellule interrégionale de l’Environnement (CELINE), l’Institut royal de météorologie (IRM), l’Institut scientifique de Service public (ISSEP), le SPW Environnement et l’Agence wallonne de l’Air et du Climat. Sur base de ce travail et des informations venant de France, le CRC‑W a rapidement exclu tout impact significatif de l’incendie de Rouen sur l’environnement et la santé en Wallonie.

    Afin d’assurer une évaluation dans la durée, l’ISSeP a réalisé plusieurs analyses en vue de lever tout doute sur les retombées éventuelles du nuage de Rouen sur le territoire wallon et confirmer l’absence d’impact sur l’environnement et la santé de la population.

    L’ISSeP a réalisé ces analyses suivant le protocole qui avait été annoncé. Les prélèvements ont été réalisés dans des zones potentiellement touchées par des retombées de suies, en s’appuyant sur la modélisation de la trajectoire du nuage fournie par l’IRM. Des prélèvements de poussières ont été faits dans les jauges du réseau de surveillance de la qualité de l’air et des prélèvements superficiels de sol et de végétaux ont été réalisés sur des parcelles agricoles.

    Les premiers résultats fournis par l’ISSeP démontrent qu’aucune pollution spécifique ne résulte du passage de ce nuage en Wallonie et qu’aucun pic de pollution ne peut lui être attribué.

    En ce qui concerne l’analyse des poussières, les concentrations sont normales pour les 32 composés organiques volatils et les résultats ne montrent aucune hausse de concentration pour les 17 composés d’hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) testés.

    L’analyse des végétaux, en l’occurrence des feuilles de betterave et de maïs, révèle que sur les seize substances de type HAP recherchées, treize ne sont pas détectées et trois sont présentes en quantité minime, inférieure au seuil de détection. En outre, ces trois substances ne sont pas présentes de manière systématique sur tous les échantillons, excluant donc une origine commune telle que le nuage de suies de Rouen.

    Les résultats des analyses de sol montrent qu’aucun échantillon prélevé ne présente de dépassement par rapport aux valeurs seuils du Décret sols, tant pour les composés organiques volatils que les HAP. Les valeurs seuils sont les niveaux de concentration des polluants dans le sol au-delà desquels une étude et des mesures de sécurité ou de suivi doivent être mises en œuvre.

    Ces premiers résultats confirment l’analyse précoce des services régionaux réalisée dans les heures qui ont suivi le passage du nuage.

    Des résultats complémentaires d’analyse sur l’eau seront disponibles très prochainement. Le rapport définitif de l’ISSeP sera ensuite porté à la connaissance du grand public via les canaux d’information du Service public de Wallonie.

    Concernant le potager du Coin de Terre de Bressoux, il apparait qu’a été mis en évidence un impact potentiel d’une pollution chronique de la terre d’un potager sur la santé de la population.

    Je propose à l'honorable membre de s'adresser directement à ma collègue, la Ministre Céline Tellier, sur ce point spécifique, afin de lui permettre de répondre plus en détail quant au suivi de ce dossier.

    Rappelons simplement qu’il convient de distinguer, en matière de santé, une exposition chronique, comme à Bressoux, d’une potentielle exposition spécifique comme Rouen.

    En règle générale, toute personne se posant des questions sur cette problématique peut accéder aux informations utiles sur le portail internet Environnement-Santé de Wallonie ou en ayant recours au téléphone vert du Service public de Wallonie au 1718.

    On peut le constater, le Gouvernement et les administrations wallonnes assurent un suivi rapproché et sérieux, depuis la survenance de l’incendie, et qui s’inscrit dans la durée.