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La politique de prévention contre l’apnée du sommeil dans les maisons de repos

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 7 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 18/10/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    La presse relatait récemment que le nombre de personnes traitées pour les apnées du sommeil avait fortement augmenté au cours de ces dix dernières années.

    Ainsi, selon le service de pneumologie des Cliniques Universitaires Saint-Luc, le nombre de personnes équipées d’un masque limitant les apnées du sommeil a été multiplié par quatre, passant de 25 400 à plus de 100 000 patients, entre 2008 et 2018.

    Or, l’apnée du sommeil peut provoquer de l’hypertension artérielle, l’obésité, la dépression, la perte de libido, des troubles de la mémoire, diminue l’espérance et la qualité de vie et, selon plusieurs études scientifiques, aurait un lien avec la maladie d’Alzheimer.

    Enfin, l’apnée obstructive du sommeil affecterait plus facilement les personnes de plus de 50 ans et surtout, peu de patients se rendent compte de l’étendue de ce syndrome du fait de son lent développement et par conséquent ne consultent pas assez tôt, ou pas du tout le personnel médical afin de traiter cette affection le plus rapidement possible.

    Madame la Ministre peut-elle m’indiquer s’il existe des politiques de prévention à destination de nos aînés ?

    Les axes du Plan wallon de prévention et de promotion de la santé 2030 y font-ils référence ?

    Plus particulièrement, des initiatives existent-elles au sein des maisons de repos ?
  • Réponse du 29/11/2019
    • de MORREALE Christie
    Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS) est un trouble marqué par des pauses respiratoires fréquentes pendant le sommeil, généralement accompagnées d'un ronflement sonore. Ces pauses respiratoires empêchent l’oxygénation de l’organisme. Le cerveau déclenche alors des phases de microréveil afin de réenclencher la respiration. Dès lors, les personnes atteintes de ce trouble sont souvent victimes de somnolence diurne. Le diagnostic de SAOS est posé grâce à une polysomnographie, un examen qui enregistre l’activité du corps pendant le sommeil ; et une pulsoxymétrie, qui mesure la quantité d’oxygène dans le sang à tout moment.

    Des études de cohorte prospectives ont démontré que les patients apnéiques non traités ont deux à trois fois plus de risque de développer un accident vasculaire cérébral et trois fois plus de risques de développer une hypertension artérielle, indépendamment des autres facteurs de risque cardiovasculaire. D’autres conséquences cardiovasculaires peuvent être mises en avant : cardiopathie ischémique et insuffisance cardiaque. Du côté des conséquences neurocognitives, on retrouve : une augmentation du temps de réaction, des troubles amnésiques et de la concentration, et une baisse de la qualité de vie.) C’est par l’intermédiaire des conséquences cardiovasculaires que peut survenir une plus forte probabilité de survenue de la maladie d’Alzheimer.

    Du côté des facteurs de risque du SAOS, de nombreuses études pointent l’obésité et les anomalies anatomiques réduisant le diamètre des voies aériennes supérieures. Le tabac en tant que facteur de risque du SAOS n’a pas été suffisamment étudié. Nous pouvons identifier plusieurs raisons à l’augmentation du nombre de personnes traitées pour un SAOS. D’une part, de plus en plus de personnes se retrouvent en situation de surpoids ou d’obésité. Et, d’autre part, le SAOS se diagnostique de mieux en mieux.

    Différents traitements peuvent accompagner le SAOS. Citons par exemple : la ventilation nasale en pression positive continue, une médication, la pose d’une prothèse ou encore la chirurgie.

    Le Plan wallon de prévention et de promotion de la santé fournit aux acteurs de terrain des pistes d’actions pour agir sur certains facteurs de risque de pathologies. Ainsi, en ce qui concerne les facteurs de risque du SAOS identifiés et sur lesquels il est possible d’agir, nous identifions l’obésité. L’axe 1 du plan est consacré à la diminution du surpoids et de l’obésité. Il existe au sein de cet axe des items dont la population cible est la population âgée :
    - inciter les Conseils consultatifs des aînés à se préoccuper de l’offre alimentaire pour les personnes âgées à domicile, de l’offre en matière d’activité physique adaptée et de la marchabilité des espaces publics.
    - assurer la continuité et l’implantation du Plan wallon nutrition santé et bien-être des ainés (PWNSA) : Prévenir la malnutrition et la dénutrition chez les aînés, à domicile ou en institution.

    En outre, les items de l’axe 5 de ce même Plan contribuent au maintien d’une certaine mobilité de la personne âgée :
    - réduire la prévalence des chutes chez les ainés.
    - appuyer les activités collectives qui favorisent le renforcement musculaire, et celles qui favorisent chez les aînés l’amélioration de l’équilibre

    De manière transversale l’action 1.3.1. Promouvoir et soutenir l’implantation des labels de « safe communities », « ville-santé », « villes amies des aînés »… de l’axe 5 du Plan encourage notamment les villes et communes à veiller à l’accessibilité et à la sécurité des personnes âgées.

    Dans les établissements d’accueil et d’hébergement pour aînés, chaque résident bénéficie d’un accompagnement individuel et pluridisciplinaire, en collaboration étroite avec le médecin traitant à qui il revient de mettre en place un traitement spécifique contre les apnées du sommeil si nécessaire.