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Le développement du secteur ovin en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2019
  • N° : 32 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 22/10/2019
    • de DURENNE Véronique
    • à BORSUS Willy, Ministre de l'Economie, du Commerce extérieur, de la Recherche et de l'Innovation, du Numérique, de l'Aménagement du territoire, de l'Agriculture, de l'IFAPME et des Centres de compétences
    En Région wallonne, seulement 13 % de la viande ovine consommée provient de l’agriculture locale. Il manque en effet de nombreux éleveurs professionnels puisque la grande majorité des producteurs (5 500 sur 6 000) détiennent en moyenne moins de 6 ovins.

    Dans ce contexte, la Région wallonne, en partenariat avec le collège des producteurs, développait en décembre 2018 un Plan stratégique pour la filière ovine, accompagné d’une enveloppe de 1,3 million d’euros.

    Plusieurs mois après le lancement de ce Plan stratégique, où en est-on actuellement ?

    Comment l’enveloppe de 1,3 million d’euros est-elle répartie ?

    Quelles sont les aides concrètes proposées aux petits éleveurs afin de leur permettre de développer leur cheptel ?
  • Réponse du 14/11/2019
    • de BORSUS Willy
    La production ovine commence petit à petit à se développer dans notre Région, souvent dans des exploitations où cette activité est exercée à titre complémentaire.

    Le Plan stratégique proposé par le Collège des Producteurs vise le développement de la production agricole, qu’elle concerne la production de viande, de lait ou l’entretien du territoire (réserves naturelles ou écopâturage). 

    Avec un taux d'autoapprovisionnement de 13 %, la production ovine n’est pas une tradition en Wallonie, mais elle est en évolution. L’effectif moyen actuel par exploitation est encore faible (90 brebis) et l'activité est généralement menée comme une diversification (il faudrait 650 brebis pour rendre viable le travail d’un seul éleveur ovin en spéculation viande hors circuit court).

    Afin de favoriser l’élevage d’ovins en Wallonie, la SOCOPRO a proposé un plan de développement de la filière pour un budget proposé de 1 355 000 euros pour 10 ans, soit un budget de 135 500 euros/an, dont 40 % proviendraient des aides européennes.

    Ce plan est organisé autour de trois axes prioritaires dont certaines activités ont déjà été initiées.

    Premièrement, le peu d’éleveurs demande un maintien et un renforcement de la formation professionnelle, mais aussi une sensibilisation de l’ensemble du monde agricole à ce secteur, et ce dès l’enseignement agricole secondaire. Un quart de l’enveloppe du Plan concerne cet axe, y inclus la formation spécifique dispensée par l’ARSIA qui est en place depuis début 2018. Les Ovinpiades, initiées par le Collège des Producteurs et aujourd’hui coordonnées par Elevéo, rencontrent un succès croissant dans les écoles secondaires et une première édition nationale se tiendra cette année lors du salon Agribex. D'autres actions restent encore à développer, notamment l’accès pour nos jeunes à une formation professionnalisante en France, à travers la mise en place de passerelles.

    Deuxièmement, le développement et la professionnalisation du secteur doivent également pouvoir s’appuyer sur un encadrement technique de qualité. Le secteur ne bénéficiait que d’un très faible taux d’encadrement technique et 40 % des moyens du Plan sont destinés à renforcer cet encadrement. Un nouvel emploi de technicien zootechnique spécialisé en ovin a déjà été mis en place chez Elevéo.

    Troisièmement, un problème majeur rencontré par la filière n’est pas la demande, mais bien le manque d’offre et de structuration de l’offre. Le développement de la production nécessite donc d’être accompagné de liens avec des perspectives concrètes de marchés. Cet accompagnement constitue un pan important du Plan, notamment au travers du soutien à la mise en place de Groupements de Producteurs ou du renforcement d’actions de promotions ciblées (avec l’APAQ-W).

    Les données disponibles ne permettent pas encore de mesurer l’impact du Plan stratégique proposé par le Collège des Producteurs, mais l'engouement généré par cette initiative est réel : entre 2015 et 2019, le nombre de brebis dans les élevages professionnels a augmenté de 10 %, traduisant aussi bien une augmentation du nombre d’élevages qu’une augmentation du cheptel moyen au sein de chaque élevage. Autre indicateur important pour le secteur : la part d’ovins wallons abattus en Wallonie ne cesse d’augmenter, passant de 1/5 à 1/4 en 4 ans. C'est cette dynamique que nous souhaitons accompagner.

    Le secteur ovin est donc un secteur en évolution. L’actuelle PAC 2015-2020 donne une prime aux éleveurs s’ils remplissent certaines conditions, notamment être en possession de 30 brebis de plus de 6 mois. À la suite du Forum sur l’avenir du secteur européen de la viande ovine, une feuille de route pour la mise en œuvre de la politique de l’Union européenne en matière de viande dans le secteur ovin a été adoptée par le Conseil agricole du 23 janvier 2017. Elle formule deux recommandations prioritaires :
    - un fort soutien aux producteurs par le biais des paiements directs dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC) ;
    - la reconnaissance du rôle clé de l’élevage ovin dans la protection de l’environnement.