/

La remise en état de l'église Saint-Gilles à Liège et, plus particulièrement, la réintégration sur le site des dépouilles exhumées à l'occasion des fouilles de 1998.

  • Session : 2005-2006
  • Année : 2006
  • N° : 73 (2005-2006) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 10/02/2006
    • de de LAMOTTE Michel
    • à DAERDEN Michel, Ministre du Budget, des Finances, de l'Equipement et du Patrimoine

    Je m'adresse à Monsieur le Ministre pour relayer les inquiétudes des responsables de la Fabrique d'église Saint-Gilles à Liège.

    En 1998, à l'occasion de travaux destinés à en améliorer le chauffage, une tranchée fut réalisée sur toute la longueur de l'église. Cette opération donna lieu à l'intervention du Service de l'archéologie de Liège. Les fouilles qui suivirent ont permis la découverte de plusieurs sépultures de personnes inhumées dans l'église. Des ossements ont été exhumés et emportés pour examen et ne sont jamais revenus.

    Dans un courrier d'octobre 2000, la Fabrique d'église demandait que les dépouilles rejoignent un lieu de sépulture discret, simple mais décent, à créer dans l'église. Une autre possibilité, plus ambitieuse, proposée par la Fabrique d'église et évoquée par les responsables des fouilles au moment des travaux, était la mise en valeur de cette découverte par un aménagement particulier. Un tel projet nécessite dès lors le concours de la Division des monuments, sites et fouilles pour tous les aspects du dossier. C'était l'objet du courrier qui lui été adressé.

    Cette demande, si elle ne fut pas rejetée, parut discutable aux yeux de l'administration qui estima fort mince l'intérêt de la découverte archéologique. La requête resta sans suite.

    Cinq années plus tard, la Fabrique d'église a tenté de remettre le dossier à l'ordre du jour par un courrier daté de juin 2005 et adressé à M. Matthys, Inspecteur général de la Division du patrimoine, dans lequel elle fait état de cette mission inachevée, vu l'absence d'une remise en état. Elle fait également appel à la collaboration technique et financière de la Région wallonne à l'édification d'un réceptacle modeste et discret à proximité du site.

    Mais cette lettre, pas plus que son rappel en octobre, n'a eu la moindre suite.

    Dans ce dossier, on est en en droit d'attendre de la part de l'administration un aboutissement conforme au respect dont toute civilisation entoure les restes humains. Des dépouilles d'hommes ont été extraites de l'endroit où leur dignité, ou simplement leur vœu, avait valu de reposer et restent aujourd'hui, bientôt huit ans après leur exhumation, sans sépulture.

    Dès lors, je serais heureux de connaître la position de Monsieur le Ministre et celle de l'administration du Patrimoine relativement à ce dossier et ces différents courriers restés sans réponse.


  • Réponse du 20/03/2006
    • de DAERDEN Michel

    Comme le signale l'honorable Membre, le Service d'archéologie de Liège a recueilli en 1998 une série d'ossements découverts dans plusieurs tombes mises à jour à l'occasion de travaux de chauffage entrepris à l'église Saint-Gilles par la fabrique d'église.

    L'intervention du Service d'archéologie avait été sollicitée par la fabrique d'église. Les dépouilles sont depuis lors soigneusement conservées et tenues à disposition. Mais je comprends parfaitement le souci des membres de la fabrique d'église de voir ces ossements réintégrer l'église Saint-Gilles, tout en rappelant que le lieu de ré-inhumation dépendait de l'évêché.

    L'édification d'un réceptacle, même « modeste et discret », aujourd'hui envisagée par la fabrique d'église, me paraît peu conforme au respect de la volonté des défunts, qui avaient apparemment souhaité par humilité être inhumés dans l'église sans la moindre pierre tombale ou marque de sépulture. Une intervention financière de notre part dans ce projet me semble dès lors inopportune.

    Par contre, je donne instruction à mon administration de prendre immédiatement contact avec la fabrique d'église pour que les ossements lui soient restitués dans les meilleurs délais.