/

L'abattage des taillis en bordure des voiries

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 199 (2019-2020) 1

2 élément(s) trouvé(s).

  • Question écrite du 21/01/2020
    • de NIKOLIC Diana
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La saison de coupe des arbres le long des routes régionales et autoroutes devrait redémarrer fin novembre. Sur de nombreux chantiers, on a pu observer ces dernières années une véritable mise à blanc, et il ne subsiste rien du rideau d'arbres qui séparait la voie rapide de son environnement.

    Le prédécesseur de Monsieur le Ministre, en charge des Travaux publics signalait que certains arbres pouvaient poser des problèmes en termes de stabilité des talus et que l'ombrage important augmente le risque hivernal en diminuant l'action asséchante du soleil.

    Si je comprends bien certaines raisons, liées à la sécurité, pour les arbres les plus proches qui en cas de tempête ou de fortes chutes de neige peuvent tomber sur la chaussée et surprendre des automobilistes. Je peux aussi entendre que les feuilles des arbres situés en bord de route peuvent être glissantes quand elles sont abondamment mouillées, et que si on laisse aller la végétation, elle finit par recouvrir les panneaux indicateurs.

    Mais certains chantiers me laissent perplexe tant la largeur de déboisement dépasse le raisonnable, d'autant que ces taillis constituent un véritable chemin vert pour la faune, et spécialement les oiseaux. Pour eux aussi, il s'agit en quelque sorte d'autoroutes.

    Monsieur le Ministre a-t-il calculé la surface exacte déboisée lors de ce type d'opération ces dernières années ? Va-t-il poursuivre cette politique ? S'agit-il d'une recommandation technique de ses services ?

    A-t-on envisagé l'impact régulateur de la présence d'arbres en bord de route sur la température de la voirie, au vu des nombreux soulèvements constatés cet été dans les zones déboisées ?

    Compte-t-il intégrer ces zones dans les projets prévus par la Déclaration de politique régionale (DPR) de replanter 4 000 km de haies ou 1 million d'arbres ?

    Enfin, quels sont les chantiers encore prévus d'ici le 1er avril, puisque fort heureusement, l'élagage et l'abattage ne sont pas autorisés entre le 1er avril et le 15 juillet, période de nidification ?
  • Réponse du 04/02/2020
    • de HENRY Philippe
    La saison de coupe des arbres le long des routes régionales et autoroutes n’a pas redémarré fin novembre 2019, car j’ai demandé à court terme la mise à l’arrêt des coupes à blanc et abattages massifs d'arbres sur le domaine des infrastructures régionales et ce, dans l’attente d’une évaluation.

    Seuls les petits abattages d’élagage et d’entretien, de sécurité, de dégagement des chaussées et autres nécessités ont bien entendu pu s’effectuer normalement

    Suite à cette évaluation, un cadre clair d’autorisation d’abattage d’arbres vient d’être défini à savoir :
    * Sur le réseau structurant, seuls les travaux de mises à blanc inventoriés dans le listing remis en décembre pourront être réalisés en 2020 si, et seulement si, un rapport d’inspection a été dressé par la Direction des Etudes environnementales et paysagères (DEEP) et que ce rapport valide l’abattage sur le tronçon de route clairement identifié ;
    * Sur le réseau non-structurant, seuls les travaux de mises à blanc à des fins de sécurisation et validés par un rapport de la DEEP pourront être réalisés ;
    * Tout rapport de la Direction des Etudes Environnementales et Paysagères devra respecter scrupuleusement la circulaire de gestion des abords boisés et ses annexes techniques ;
    * Dans le cas des travaux nécessaires à des fins d’utilité publique (réparation de candélabre, dégagement des panneaux de signalisation ou des caméras, …), seuls les travaux sur une surface de moins de 50 m² et validés par la DEEP seront autorisés ;
    * Les petits abattages d’élagage et d’entretien, de sécurité, de dégagement des chaussées et autres nécessités peuvent continuer à s’effectuer normalement.

    Les travaux de mise à blanc relevés par le SPW MI sont des travaux préventifs et curatifs de remise à niveaux pour minimum 4 à 8 ans.

    La manière d’effectuer ces travaux partiellement, et en damier lorsque c’est possible, permet de ne pas avoir un impact visuel conséquent tout en éliminant les arbres devenus trop grands et selon les endroits enlever les arbres se trouvant au mauvais endroit en zone de sécurité pour les usagers.

    Quand on parle de mise à blanc, il convient de distinguer les mises à blanc avec ou sans extraction.

    Seule une bande de 1,50 m en zone de sécurité est concernée par la mise à blanc avec extraction. Au-delà des 1,50 m, il n’y a pas d’extraction ce qui permet de revenir avec de l’arbuste dès la première année.

    Depuis 2018, seules des bermes centrales de moins de 3 m de large ont subi des mises à blanc avec extraction. Les surfaces déboisées totalement ne représentent pas plus de 30 ha sur une estimation de plus de 1500 ha bordant nos autoroutes. La volonté du SPW MI est de conserver la trame verte autoroutière voire même de l’augmenter et il est certain que cette augmentation rencontre totalement les objectifs d’augmentation des liaisons vertes voulue dans la DPR.

    En conclusion, seuls les entretiens qui respectent la circulaire ministérielle pourront avoir lieu, et ce avant le 31 mars, début de la nidification.

    Le SPW MI participera dans une certaine mesure à l’objectif régional de plantation de 4000 km de haies en milieu ouvert et/ou de 1 million d’arbres. Dans un premier temps il va identifier et quantifier tous les potentiels de plantations d’arbres et de haies nouvelles sur le domaine public régional en sa gestion et le potentiel réalisable d’ici 2024.

    Enfin, par rapport à la question sur l’impact régulateur des arbres, au vu des largeurs de l’autoroute et du positionnement des massifs, l’ombre portée n’a pas ou très peu d’influence sur la température du revêtement.