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Le lancement d'une étude de santé environnementale en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 84 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 23/01/2020
    • de PECRIAUX Sophie
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Ce vendredi 17 janvier, a été lancée la première étude de santé environnementale en Wallonie, afin de vérifier si les Wallons sont exposés aux perturbateurs endocriniens.

    Cette étude (programme de biosurveillance) qui sera réalisée par l'ISSeP va analyser l'impact sur la santé de l'exposition aux polluants présents dans l'alimentation, les emballages, les produits de la vie courante, et cetera.

    Elle permettra de mesurer la présence de substances chimiques et de polluants dans le corps humain.

    L'objectif est donc de définir des valeurs de référence sur l'exposition des Wallons par rapport à ces substances.

    Cela va dans la continuité du Plan ENVIeS et en est une des actions concrètes.

    Il s'agit d'une étude d'envergure, qui prévoit la participation de 900 personnes, il semble que 200 personnes aient déjà été recrutées.

    Madame la Ministre peut-elle nous préciser quels sont les types de personnes sélectionnées et quel est le mode de sélection et/ou base volontaire des 900 personnes qui vont participer à cette étude ?

    Quelle sera sa durée ?

    L'ISSeP mène déjà plusieurs études sur les polluants et substances chimiques, ne peut-on déjà déterminer certaines valeurs sur base de ces études en cours ?

    Cette étude ne fait-elle pas double emploi ?
  • Réponse du 04/03/2020
    • de MORREALE Christie
    En Wallonie, plusieurs programmes de biomonitoring ont été menés depuis 2005. Jusqu’en 2013, les études ont concerné des situations locales relatives à des populations exposées aux métaux présents dans le sol. En 2013, l’UCL publiait des résultats de valeurs de référence belges pour les métaux dans l’urine d’adultes. En 2017, le CHU de Liège publiait les résultats d’un biomonitoring concernant l’exposition aux perturbateurs endocriniens (PE) pour un échantillon d’environ 200 (jeunes) adultes. En 2018, le projet EXPOPESTEN délivrait également des résultats d’imprégnation en pesticides pour 250 enfants de 9 à 12 ans provenant de 5 localités wallonnes.

    Les 3 projets cités ci-dessus fournissent des données de référence incomplètes, pour une partie de la population. C’est la raison pour laquelle la Wallonie organise ce biomonitoring (BHM-WAL).

    L’objectif de la première phase du BHM-WAL lancée ce 17 janvier est l’obtention de valeurs de référence sur l’exposition des Wallons à des substances polluantes et chimiques, émergentes et plus anciennes – comme les POP – rencontrées dans l’environnement : dans l’air que nous respirons, notre alimentation, les emballages, les produits de la vie courante, dans la maison et le jardin.

    Les données obtenues via le biomonitoring vont permettre :
    - de déterminer les concentrations de référence spécifiques de la population wallonne ;
    - de déterminer si certaines classes d’âge sont plus exposées ;
    - de déterminer si l’imprégnation est la même pour les deux sexes ;
    - de déterminer l’influence de la typologie du lieu de résidence (urbaine/rurale/agricole/industrielle) ;
    - de déterminer si l’exposition des Wallons aux substances est similaire ou différente de l’exposition dans les autres pays (européens) de niveau socioéconomique similaire ;
    - lorsque des valeurs limites d’exposition sont disponibles, d’évaluer si les niveaux internes atteints posent un problème pour la santé et nécessitent des mesures de prévention ou d’intervention particulières.

    En fonction de la taille de l’échantillon et sur base d’une enquête complémentaire, des associations entre des sources d’exposition potentielles aux substances chimiques et le niveau d’imprégnation seront recherchées.
    Le comité d’accompagnement du 24 avril 2019 a décidé de travailler sur base des catégories d’âge et des effectifs préconisés par HBM4EU. Dans un premier temps, il a été convenu de limiter les recherches à 3 catégories d’âge : les adultes de 20 à 39 ans, les adolescents de 12 à 19 ans et les nouveau-nés.
    Le mode opératoire est le suivant :
    * Afin de constituer des échantillons représentatifs de la population wallonne (catégories d’âges, lieu de résidence…). L’ISSeP prendra contact directement avec des personnes entrant dans leur public cible pour leur proposer de participer selon les critères définis préalablement par le protocole.
    * Un échantillon d’urine sera récolté dans un récipient fourni au participant et une prise de sang sera réalisée par un professionnel de la santé qualifié et spécialement formé.
    * De plus, un questionnaire destiné à recueillir des informations sur les habitudes de vie, l’alimentation, l’habitat et l’état de santé général sera aussi soumis au sujet d’études.
    Cela prendra environ 30 minutes.
    * Ensuite, les échantillons de sang et d’urine seront analysés en laboratoire. Lorsque tous les résultats d’analyses seront disponibles, ils seront encodés, avec les réponses aux questionnaires, dans une banque de données sécurisée. C’est alors que leur analyse statistique et leur interprétation commenceront. Un rapport sur les résultats collectifs sera rédigé.

    Dans chaque province wallonne, dans un premier temps, le recrutement des participants est planifié entre l’automne  019 et l’hiver  020.
    L’ensemble de la procédure est bien entendu soumis aux règles les plus strictes de la RGPD.
    Selon le protocole de l’ISSEP, l’étude prendra environ 2 ans.

    Enfin, concernant la réalisation du biomonitoring, il convient de préciser deux éléments importants :
    * Premièrement, il s’agit de mettre en œuvre une recommandation du Parlement wallon exprimée dans la résolution visant à prévenir les impacts des perturbateurs endocriniens sur la santé humaine et l’environnement adoptée à l’unanimité le 23 mai 2018. Cette demande particulière prévoyait : « de réaliser un programme de bio-monitoring humain wallon, afin d’évaluer le degré d’exposition à des substances nocives et leurs effets et de disposer de données sur le long terme, à l’instar de celui effectué en Région flamande avec une analyse spécifique au genre ».
    * Deuxièmement, c’est l’Institut Scientifique de Service public (ISSeP) qui est chargé de sa réalisation. C’est ma collègue en charge de l’Environnement qui dispose de la tutelle sur cet UAP. De plus, c’est elle, à travers le programme 15,02 Coordination des politiques agricole et environnementale et, plus particulièrement, l’article budgétaire  41.07 que le biomonitoring est financé.

    Depuis le 1er janvier 2016, la cellule permanente environnement/santé a été transférée à la DGRNE (ex DGO3) sous la tutelle de ou de la Ministre ayant l’Environnement dans ses attributions.