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Les possibilités de recharge des véhicules électriques à domicile

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 262 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 14/02/2020
    • de NIKOLIC Diana
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    La vente de véhicules électriques en Belgique peine à décoller, malgré un souci croissant de nos concitoyens pour l'environnement. Selon diverses études, le principal obstacle au passage à l'électrique n'est plus tant la question de l'autonomie que la difficulté à recharger son véhicule.

    Que ce soit en extérieur ou à son domicile, les difficultés sont nombreuses pour effectuer le basculement dans les habitudes pour « Recharger quand on s'arrête et non s'arrêter pour charger ».

    J’interrogeais Monsieur le Ministre par ailleurs sur le déploiement des stations de recharge, je voudrais aborder l'autre volet : la recharge à domicile.
    Il n'existe aucune législation réglementant cela, et l’on voit dès lors, surtout en milieu urbain, des solutions artisanales. Certains sortent une allonge par le soupirail, ou par la fenêtre d'un étage, sans compter que l'on n'est jamais certain de disposer de la place de stationnement devant son domicile.

    La Région de Bruxelles-Capitale a signé une convention de concession avec une entreprise pour la fourniture, l'installation et l'exploitation d'infrastructures de recharge sur le territoire des 19 communes dont la mise en place a débuté cette année.

    La Ville de Bruxelles a pris des mesures concrètes dans la réalisation de ce plan régional en modernisant sa permission de voirie pour l'installation, l'exploitation et la maintenance d'une place de stationnement équipée de points de recharge pour les véhicules électriques. Des exigences de qualité ont été définies pour les entreprises qui souhaitent installer des bornes de recharge. Elles seront responsables de la gestion, de l'exploitation et de la maintenance des bornes de recharge et des espaces de stationnement associés.

    Aux Pays-Bas, l'équivalent de leur décret « Impétrants » prévoit une obligation d'installer un câblage d'une puissance suffisante lorsqu'on procède au remplacement d'une ligne électrique.

    Ma question sera donc simple : où en est-on en Wallonie ?
  • Réponse du 09/04/2020
    • de HENRY Philippe
    La question du chargement de véhicules électriques en milieu urbain est importante. Je souhaiterais néanmoins tempérer le lien qui existe entre ce manque d’infrastructures et la relative fébrilité des ventes actuelles d’automobiles 100 % électriques sur le marché belge. Le prix moyen actuel de ces véhicules constitue aussi un facteur limitant. En effet, leur coût reste encore trop élevé pour constituer une alternative envisageable à court terme pour nombre de nos concitoyens.

    Le déploiement sans limite de bornes reste une option difficilement souhaitable en l’état. Je privilégierais plutôt un déploiement raisonnable de ce type d’infrastructures.

    En effet, le coût élevé des installations de recharge et le manque évident de rentabilité de celles-ci constituent une réelle menace économique pour les opérateurs d’infrastructures. Il est donc important de trouver un équilibre juste entre les besoins en infrastructures et un cadre économique soutenable pour les opérateurs de bornes.

    Comme le rappelle très justement l’honorable membre, le basculement du « Recharger quand on s'arrête et non s'arrêter pour charger » reste un frein dans les habitudes. Sachant que l’essentiel des déplacements effectués par les véhicules ne dépassent pas les 40 kilomètres quotidiens, les infrastructures à déployer devraient, idéalement, répondre à des besoins ponctuels de rechargement. L’essentiel des chargements pourrait être pris en charge au domicile ou sur le lieu de travail.

    La récente modification de la directive sur la performance énergétique des bâtiments, en cours de transposition, donne de nouvelles balises pour les parkings collectifs neufs ou en rénovation lourde qui devraient permettre d’offrir de nouvelles opportunités, principalement dans les milieux plus densément peuplés.

    Il apparaît cependant clairement que pour les personnes ne disposant d’aucune facilité de rechargement, une solution devra être proposée, solution qui devra répondre efficacement aux besoins de chargement et économiquement soutenable pour les opérateurs de ces solutions. Dans ce contexte, il serait difficilement concevable de prévoir, par exemple, une infrastructure de rechargement en voirie à la demande d’un propriétaire de véhicule comme c’est le cas aux Pays-Bas.

    Faisant suite à l’adoption de la programmation du Fonds Kyoto par le Gouvernement, je proposerai la mise en place d’une solution structurelle à ce problème spécifique en élaborant un plan d’action coordonné avec les gestionnaires de réseaux de distribution et les pouvoirs locaux.