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Les navettes autonomes dans les centres-villes

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 268 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 18/02/2020
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à HENRY Philippe, Ministre du Climat, de l'Energie et de la Mobilité
    L'année dernière, deux projets de trajets de navettes autonomes de la Ville d'Ottignies-Louvain-la-Neuve ont été sélectionnés par la Région wallonne dans le cadre de l'appel à projets « Territoire intelligent 2019 » lui permettant de décrocher un subside de 275 000 euros pour un coût total de 840 000 euros.

    La Ville de Wavre compte aussi développer la circulation de navettes autonomes afin de réaménager son centre-ville. L'objectif serait de proposer, à des prix démocratiques, une navette autonome depuis les parkings périphériques jusqu'au centre-ville. Celle-ci serait adaptée à tous les publics et serait accessible pour les personnes âgées, des parents avec des poussettes ou encore des personnes à mobilité réduite. La navette pourrait circuler en boucle et encourager un regain d'intérêt du public pour le centre de Wavre rendu plus accessible.

    Cependant, les deux villes sont confrontées à des lourdeurs administratives et réglementaires qui ralentissent la mise en place de cette navette, alors que la technologie évolue rapidement. Ainsi, la Ville d'Ottignies-Louvain-la-Neuve travaille sur toutes les conventions notamment avec le TEC et a l'impression d'être « une boîte aux lettres » entre le TEC, la Région wallonne et tous les autres acteurs.

    Ne serait-il pas opportun d'encourager les villes wallonnes à développer ce type de transport afin de répondre aux objectifs de la DPR (alternative à la voiture individuelle) ?

    Ne serait-il pas judicieux d'alléger les formalités administratives et réglementaires pour accélérer la mise en place de ces navettes ?

    Plus globalement, mon parti a pour ambition de faire de la Belgique le premier pays au monde à accueillir des voitures autonomes. Cette technologie au service d'une meilleure mobilité, plus économe et moins polluante, constitue-t-elle également un outil pour l'ambitieuse transition portée par la DPR ? Comment la Wallonie compte-t-elle soutenir cette technologie ?
  • Réponse du 03/04/2020
    • de HENRY Philippe
    La Déclaration de politique générale mentionne en effet que « le Gouvernement souhaite investir massivement dans les transports publics, à la fois via les lignes classiques et des solutions innovantes ».

    Dans le cadre de la dynamique Smart Région de Digital Wallonia et de l’appel à projets innovants « Territoire intelligent », le projet pilote de navette autonome reliant la gare ferroviaire de Louvain-la-Neuve, le parc scientifique Einstein ainsi que le parc scientifique Fleming est actuellement en préparation à Louvain-la-Neuve, et l’OTW s’y investit pleinement. Il s’agit d’un projet novateur, qui devra faire l’objet d’une évaluation. La mise en service d’autres navettes autonomes pourra être étudiée sur base du retour d’expérience de ce premier test.

    Une certaine prudence est néanmoins nécessaire sachant que la technologie doit encore évoluer. En effet, la vitesse de ces navettes est limitée à 12 km/h, les arrêts face aux obstacles rencontrés sont encore très brusques et enfin, la présence d’un accompagnateur est encore indispensable.

    Les expériences étrangères ont d’ailleurs eu des succès variés : par exemple, l’expérience de la navette autonome du plateau de la Défense, à Paris, a été arrêtée après 2 ans de service. Un des poids lourds du secteur, le constructeur Navya, a décidé fin 2019 de recentrer son activité sur les technologies de conduite et ne produit plus de navettes autonomes.

    Ce type de véhicules est donc certainement intéressant, mais ne constitue pas non plus une solution miracle qu’il suffit d’implémenter. Le test en préparation à Ottignies-Louvain-la-Neuve sera riche d’enseignements.

    Pour en revenir à la situation en Wallonie, il est vrai que les règlementations sont particulièrement complexes :
    - le Ministre fédéral est en charge de donner des dérogations de portée individuelle au Code de la route pour des essais avec des véhicules automatisés ;
    - le SPF Mobilité & Transports délivre les autorisations pour pouvoir réaliser des essais sur la voie publique ou dans d’autres lieux publics ;
    - le SPW Mobilité & Infrastructures autorise quant à lui l’éventuelle utilisation de l’infrastructure régionale et est compétent par rapport aux règles techniques de signalisation qu’impliquent ces tests.

    Le projet de la Ville d’Ottignies-Louvain-la-Neuve étant le premier cas de demande de mise en circulation d’une navette autonome sur le réseau régional, la procédure doit encore être clarifiée. Une commission va être constituée dans les prochaines semaines ; elle s’assurera que l’ensemble des démarches soient centralisées et peu contraignantes.

    Enfin, les véhicules autonomes peuvent également être des voitures.

    Je ne rejoins pas totalement l’honorable membre en ce qui concerne le futur de ces dernières. Il s’agit certes d’une technologie ambitieuse et prometteuse, souvent liée à de bonnes performances environnementales. Mais la plus-value en termes de mobilité ne sera réelle que si ces voitures autonomes sont également partagées.

    En effet, si une voiture est utilisée par une seule personne, le fait qu’elle soit autonome ou non ne changera pas le nombre de voitures sur la route.

    L’enjeu principal se trouve bien là.