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La proportion de femmes parmi les cadres supérieurs et les cadres dirigeants en Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 134 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 12/03/2020
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Le journal Le Soir de ce 2 mars 2020 dédiait un article au plan de Madame la Ministre pour améliorer la situation des femmes dans le monde du travail. Ce plan d'action comprend l'élargissement des formations professionnelles et l'imposition d'un minimum de 19 heures de travail par semaine pour le secteur des titres-services. Il entend inciter les femmes à entrer dans les secteurs techniques et numériques, ainsi que les encourager à l'entrepreneuriat.

    D'autre part, il y a environ un an, Le Vif publiait le résultat du rapport « Women in Business » de la société d'audit et fiscalité Grant Thornton, qui affirme que 29 % des cadres dirigeants à l'échelle mondiale sont des femmes, et que 84 % des entreprises belges comptent au moins une femme parmi les cadres supérieurs. Ce pourcentage est en dessous de la moyenne mondiale (87 %) et représenterait, d'après le même rapport, le taux le plus faible en la matière.

    À la même période, Eurostat certifie que seulement 14,4 % des cadres dirigeants en Belgique étaient des femmes (moyenne UE : 17 %) et que la part de femmes parmi les cadres supérieurs des entreprises belges est de 36 % (moyenne UE : 36 %).

    Il s'agit de taux sans précédent, mais on constate tout de même qu'il y a toujours une marge de manœuvre importante.

    Quelle est la part de femmes parmi les cadres supérieurs en Wallonie ?

    Quelle est la part de femmes parmi les cadres dirigeants en Wallonie ?

    Quelles politiques Madame la Ministre compte-t-elle mettre en œuvre pour encourager davantage l'inclusion des femmes dans le management des entreprises wallonnes ?
  • Réponse du 17/04/2020
    • de MORREALE Christie
    L’Institut européen pour l’égalité entre les hommes et les femmes (EIGE) relève effectivement en 2019 que 14,4 % des cadres dirigeants en Belgique étaient des femmes (moyenne UE : 17 %). Cet indicateur mesure la proportion de femmes membres des conseils d’administration des plus grandes sociétés cotées en bourse. Malheureusement, cette information n’est pas disponible au niveau régional.

    En 2018, l’Enquête sur les Forces de Travail (EFT) estime que la part de femmes parmi les cadres supérieurs (directeurs, cadres de direction et gérants) était de 37 % en Belgique, parmi lesquelles on comptait également 37 % de femmes travaillant en Wallonie.

    Par ailleurs, le fichier des fonctions de la banque carrefour des entreprises permet quant à lui de sélectionner une série de fonctions dirigeantes (Président, trésorier, secrétaire, directeur général, directeur général adjoint et vice-président). Selon ces données, la part des femmes dans ces fonctions est pour la Belgique de 23 %. Ce taux atteint 24,6 % en Wallonie, contre 21,6 % à Bruxelles et 20 % en Flandre.

    La représentation des femmes parmi les cadres dirigeants et supérieurs en Belgique s’améliore mais, comme le souligne l’honorable membre, cela n’est pas encore suffisant. Il faut poursuivre le travail afin d’améliorer l’attractivité des fonctions de direction et lever les obstacles qui freinent encore la carrière des femmes.

    En effet, cette situation est le reflet d’une multitude d’entraves sociales auxquelles les femmes doivent faire face encore aujourd’hui. Tout d’abord, les hommes ont généralement l’occasion de consacrer plus de temps à leur carrière. Parmi les salariés à temps partiel, plus de 80 % sont des femmes.

    Par ailleurs, les femmes subissent une ségrégation horizontale qui les cantonnent spécifiquement dans des métiers dits typiquement « féminins », à savoir dans les secteurs moins bien rémunérés du soin, de l’éducation ou encore du social. Les stéréotypes de genre ont un impact non négligeable dans le champ de l’éducation ainsi que dans le choix de la formation et de l’orientation professionnelle.

    A cette ségrégation horizontale peut s’ajouter une ségrégation verticale, plus communément appelée « plafond de verre ». Il s’agit ici d’un ensemble de barrières invisibles, créées à la fois par des préjugés et stéréotypes ou encore par le mode de fonctionnement des organisations qui empêchent les femmes d’accéder à des fonctions hiérarchiques supérieures.

    Cette situation n’est pas une fatalité. L’égalité entre les femmes et les hommes constitue un enjeu essentiel de nos sociétés démocratiques. Ainsi, depuis presque 20 ans, la Belgique a choisi de réduire ces discriminations en adoptant un certain nombre de lois exigeant des quotas afin de promouvoir une plus juste participation des femmes à la prise de décision, en particulier au niveau politique et dans les conseils d’administration de sociétés privées cotées en bourse.

    Au niveau économique, une loi de 2011 visait à garantir la représentation des femmes au sein des conseils d’administration des entreprises publiques et des entreprises cotées en bourse. Cette loi impose un quota d’au moins un tiers de membres du sexe le moins représenté. Cette mesure s’est avérée efficace puisque la proportion de femmes faisant partie des CA des entreprises du BEL 20 a évolué de 11 % en 2011, à 28 % en 2016.

    Si les politiques de quotas font leur preuve, elles ne sont certainement pas suffisantes. Un long travail de sensibilisation, de prise de conscience et de changement de mentalité doit s’opérer pour que les femmes puissent enfin jouir des mêmes droits que les hommes.

    En tant que Ministre de l’Emploi et de la Formation mais aussi avec ma casquette des Droits des femmes, la question de l’égalité entre les femmes et les hommes est au cœur de la réflexion et guide chacune de mes actions.

    C’est pourquoi j’entends développer des actions fortes pour booster l’entreprenariat féminin afin de mieux outiller les femmes qui désirent se lancer, renforcer leurs réseaux, ou encore organiser des workshops. A cet égard, j’ai ainsi dégagé un budget de 150 000 euros pour que les structures d’accompagnement à l’autocréation d’emploi – « Saace » – mènent des actions de sensibilisation à l’entrepreneuriat féminin.

    Par ailleurs, j’entends également agir pour amener les femmes dans les métiers porteurs d’avenir et dans les secteurs où elles restent actuellement minoritaires, notamment dans les Stem (sciences, technologies, ingénierie, mathématiques).