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La pollution de l'Escaut et la réaction de la Wallonie

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 205 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 30/04/2020
    • de CORNILLIE Hervé
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    L'Escaut est mort, vive l'Escaut ! Le jeu de mot pourrait en être un bon si seulement la situation environnementale n'était pas aussi gravissime.

    La pollution sur le célèbre fleuve, due au déversement dans l'Escaut de 100 000 m3 d'eau de lavage suite à la rupture d'une digue d'un bassin de décantation de la sucrerie française Tereo le 9 avril dernier, constitue un véritable cataclysme pour la biodiversité du tronçon concerné avec, en Wallonie, un simple constat : tous les poissons de l'Escaut qui n'ont pu être sauvés sont morts ou sont en passe de l'être.

    Arrêtons-nous quelques instants sur les poissons justement.

    Quel impact cette catastrophe a-t-elle eu sur la population ichtyenne ?

    A-t-on déjà une estimation du nombre de poissons qui sont morts ou ont pu être sauvés ?

    Quelle part de la faune aquatique cela représente-t-il ?

    Ces poissons sauvés ont-ils été transférés vers d'autres cours d'eau ?
    Madame la Ministre peut-elle nous en dire plus sur les actions de la Wallonie, dont l'injection d'oxygène, pour les sauver autant que possible ?

    Et au-delà des poissons outre les dégâts catastrophiques à la biodiversité du fleuve, quelles sont les autres conséquences de cette pollution ?

    Et si les poissons morts n'étaient pas les seules victimes de cette pollution ?

    Qu'en est-il de la faune et la flore du fleuve ? Certains observateurs disent que le tout est durablement endommagé pour deux ou trois ans…

    Quels autres dégâts faut-il hélas recenser ?

    Une tentative de dépollution de l'ensemble du tronçon wallon est-elle possible ? Une stratégie en ce sens est-elle en préparation ?

    Qu'en est-il du coût des actions entreprises ou à entreprendre, en complément du prix environnemental de la mortalité des poissons ?

    Qui le prendra en charge ? Ici aussi appliquera-t-on le principe du pollueur-payeur ?

    Pour autant que l'enquête menée à Cambrai parvienne à établir des responsabilités…

    A propos des responsabilités, à la lecture des échos de la presse, il semblerait que la coopération franco-belge n'ait pas été optimale.

    L'Office français de la biodiversité a annoncé la pollution le 15 avril 2020, soit six jours après la pollution. Ce qui ne manque pas d'interpeller la Flandre et Bruxelles le 16 avril 2020. Pas la Wallonie, semble-t-il. Comment expliquer cela ?

    C'est d'ailleurs ce que nous apprend le site de la Commission internationale de l'Escaut, le Forum international de coordination des directives européennes sur l'eau dans le district de l'Escaut, unissant les six parties contractantes, à savoir la France, la Belgique, la Wallonie, la Région flamande, la Région de Bruxelles-Capitale et les Pays-Bas.

    La Wallonie n'aurait été avertie, selon le porte-parole du SPW, que le 20 avril par un appel citoyen. La Belgique, le 21, via les centres de crise nationaux.

    Le confirme-t-elle ? Quand a-t-elle été informée de cette pollution ?

    Comment est-ce possible alors que la Wallonie est partie prenant des outils de gestion du bassin de l'Escaut ?

    Que s'est-il passé – ou plutôt pas passé – entre le 15 avril et le 20 avril ? Ce long délai de réaction n'explique-t-il pas en partie la mortalité élevée des poissons ?

    Et au niveau intra-belge ? Il semble que les choses se soient mieux passées. La coopération instaurée avec les confrères flamands de la DNF et des voies hydrauliques a-t-elle permis d'empêcher un désastre similaire du côté flamand ?

    Quels enseignements en tirer ?

    Certes, nos voisins sont situés plus en aval et ont été moins vite confrontés à la pollution. Mais dès les 16 avril, ils injectaient de l'oxygène dans l'eau. Et la Wallonie ?

    Pourquoi la Wallonie n'a-t-elle pas été capable d'employer plus rapidement les mêmes procédés que la Flandre pour combattre la pollution et sauver 95 % des poissons ?

    En dehors de constater les choses, voire de se plaindre de la France, qu'ont fait la Ministre et ses services ? Des défaillances ont-elles été constatées ? Une enquête a-t-elle été diligentée ?

    Enfin, pourquoi les autorités françaises n'ont-elles pas utilisé à temps (immédiatement ?) les accords de coopération et d'alerte existants ? Des explications ont-elles été sollicitées formellement ? Ici aussi, quels enseignements en tirer ?

    Quelles nouvelles actions la Wallonie envisage-t-elle, par rapport à ce cas précis mais aussi pour éviter à l'avenir de nouveaux drames environnementaux de cet ordre ?
  • Réponse du 11/06/2020
    • de CORNILLIE Hervé
    L'auteur de la QE a choisi d'appliquer l'art.144.4 du règlement du Parlement de Wallonie.