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Le projet "Coup de Boost " et les formations d'été pour les jeunes en décrochage scolaire ou professionnel

  • Session : 2019-2020
  • Année : 2020
  • N° : 204 (2019-2020) 1

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  • Question écrite du 02/07/2020
    • de de COSTER-BAUCHAU Sybille
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    À la suite de la crise du coronavirus, le Gouvernement flamand a récemment décidé de soutenir financièrement les formations d'été. En cette période d'autant plus difficile pour les jeunes, les autorités flamandes veulent leur offrir un maximum de chances de trouver un emploi ou de se diriger vers la formation qui leur convient. C'est ainsi que l'ASBL YouthStart donne, en Flandre, 15 formations cet été à des jeunes entre 16 et 30 ans et reçoit 2 500 euros par cours d'été de la part du Gouvernement flamand.

    En Wallonie, depuis 2016, le projet « Coup de Boost », lancé par le FOREm, en partenariat avec la FGTB et la CSC est spécifiquement dédié aux jeunes de 18 à 25 ans, qui ne sont ni à l'emploi, ni en formation, ni aux études (les NEETS) et qui sont un peu désemparés face au monde du travail. Ce projet est un accompagnement personnalisé de 6 mois, encadrés par une équipe de conseillers du FOREm et d'accompagnateurs sociaux.

    Aujourd'hui, le projet « Coup de Boost » est organisé dans la Province de Luxembourg, à Charleroi, à Mons et à Namur.

    Si des projets d'initiative locale ou provinciale existent, pourquoi ce projet « Coup de Boost » ne s'organise-t-il pas encore sur Liège et en Brabant wallon ?

    Une formule, à l'instar de la formation donnée l'ASBL YouthStart, plus courte (deux semaines) et organisée pendant l'été pourrait être utile au 14,5 % des 18-24 ans qui ne sont ni à l'emploi et qui ne suivent ni enseignement, ni formation en Wallonie. Une version « concentrée » du projet « Coup de Boost » pourrait-elle être à l'étude ?
  • Réponse du 31/08/2020
    • de MORREALE Christie
    Le Règlement européen relatif au Fonds européen d’ajustement à la Mondialisation (FEM) prévoyait que les États membres puissent, en complément des mesures visant les travailleurs licenciés victimes de restructuration d’entreprises, fournir, jusqu’au 31 décembre 2017, des services personnalisés à des jeunes sans emploi.

    Par la suite, le règlement européen du Parlement européen et du Conseil a permis la prolongation des mesures FEM au-delà du 31 décembre 2017 pour les NEETS, à la condition supplémentaire que le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans soit supérieur à 20% dans les régions sollicitant l’intervention du FEM.

    Suite aux restructurations et fermetures des entreprises Saint-Gobain Glass à Auvelais, AGC Glass à Roux, Caterpillar à Gosselies et Doosan à Frameries, la Région wallonne a introduit des demandes d’intervention du FEM pour soutenir la reconversion des travailleurs licenciés, en y incluant un volet « jeunes sans emploi », pour un nombre de jeunes au maximum égal à celui des travailleurs licenciés, résidant dans les régions touchées par les licenciements (en l’occurrence les bassins Hainaut Centre et Hainaut Sud), comme le prévoit la réglementation européenne.

    De cette initiative a vu le jour le projet Coup de Boost, initié à Charleroi et à Mons en septembre 2016. Le projet a, par la suite, été déployé sur les bassins de Namur et d’Arlon, où le taux de la demande d’emploi des jeunes avait atteint 20 %.

    Début 2020, suite au rejet, par le Conseil européen, de la demande d’intervention du FEM, introduite par la Région wallonne, suite à la restructuration de l’entreprise Carrefour, et qui incluait un axe NEETS visant à prolonger les projets Coup de Boost Mons et Charleroi, et à les étendre à la Province de Liège, j’ai demandé au FOREm de dégager les moyens nécessaires pour soutenir le projet pour une durée au moins équivalente à celle prévue dans le dossier introduit au FEM.

    Il est à considérer en effet que le programme Coup de Boost vise l’intégration durable, sur le marché du travail, des jeunes (les NEETS tels que définis dans le programme IEJ (Initiative emploi des jeunes), à savoir les jeunes qui sont sans emploi et qui ne suivent ni enseignement ni formation, y compris les jeunes exposés à l'exclusion sociale et ceux issus de groupes marginalisés), et s’inscrit dès lors dans la mise en œuvre, par le FOREm, des mesures relevant de la garantie pour la jeunesse, qui constitue un des axes du nouveau dispositif d’accompagnement des chercheurs d’emploi (TIM – Talents – Implusion – Mobilisation), qui vient d’être soumis en 1e lecture au Gouvernement wallon.

    Force est de constater, depuis 2016, que « Coup de Boost » se révèle une méthode innovante et efficace avec un taux de réinsertion sur le marché de l’emploi des jeunes accompagnés de 70,5 %. Le programme proposé combine, de manière complémentaire, un accompagnement individuel et collectif, répondant de la manière la plus complète et intégrée possible aux besoins et aux attentes du public NEETS, en termes d’insertion socioprofessionnelle. Il vise en outre la levée des freins sociaux, pouvant ralentir, voire invalider le processus d’insertion socioprofessionnelle.

    Ce modèle a, au cours de ses 4 années d’existence, été amélioré à de nombreuses reprises, de manière à constituer une méthodologie complète, transposable à de nouvelles régions.

    Si le projet a été suspendu pendant la période de confinement résultant de la crise sanitaire, il est un levier important, actionné par le FOREm dans le cadre de l’accompagnement des jeunes éloignés du marché de l’emploi.

    Le déploiement de « Coup de Boost » sur Liège est d’ores et déjà programmé. Pour des raisons de financement, la province du Brabant wallon où le taux de la demande d’emploi des jeunes de 18 à 24 ans est inférieur aux autres provinces, et nous devons nous en réjouir, ne sera visée par le déploiement du dispositif qu’ultérieurement.

    Une réflexion sur les modalités, la méthodologie et sur les modes de financement du projet Coup de Boost, intégrant les autres dispositifs, développés dans le cadre de la Garantie Jeunesse et, notamment les activités initiées par l’ASBL YouthStart, est actuellement en réflexion en interne au FOREm, en lien avec l’implémentation du nouveau dispositif d’accompagnement des chercheurs d’emploi.

    Ainsi, le comité de pilotage pour la « Garantie Jeunesse », coordonné par le FOREm, se réunira prochainement à l’initiative du cabinet avec pour ordre du jour le partage de connaissances et d’expériences des opérateurs tant en Wallonie qu’à Bruxelles relatifs aux NEETS, notamment dans le cadre de la gestion de la crise de la Covid-19 et du déconfinement.

    Le projet de l’ASBL YouthStart fait partie des initiatives qui seront abordées par le Comité de pilotage « Garantie Jeunesse ».