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L'impact écologique de l'aquamation

  • Session : 2020-2021
  • Année : 2020
  • N° : 114 (2020-2021) 1

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  • Question écrite du 16/11/2020
    • de LENZINI Mauro
    • à TELLIER Céline, Ministre de l'Environnement, de la Nature, de la Forêt, de la Ruralité et du Bien-être animal
    Nous apprenions tout récemment qu'au vu des résultats peu concluants de l'étude universitaire menée par l'UCL, la Wallonie dit officiellement non à la technique de l'humusation comme mode de sépulture écologique.

    Toutefois, d'autres pistes semblent être analysées dont l'aquamation, qui consiste en une dissolution du corps dans l'eau via un procédé physico-chimique d'hydrolyse alcaline.

    Le processus dure quelques heures et à la fin de celui-ci, les os sont réduits en fines particules et remis à la famille.

    Madame la Ministre peut-elle nous en dire un peu plus sur cette technique et notamment sur les aspects environnementaux liés à celle-ci ?

    Que devient le liquide après dissolution du corps ? Est-il rejeté tel quel dans la nature ?

    Des traitements sont-ils prévus, voire imposés ?
  • Réponse du 17/12/2020
    • de TELLIER Céline
    Ainsi qu’il a déjà été expliqué dans de précédentes réponses aux questions parlementaires, un groupe de travail Eco-funérailles a été mis en place au sein du SPW en 2018, lequel doit envisager l’intégration de nouveaux procédés de traitement des dépouilles, parmi lesquels s’inscrivent les procédés rassemblés sous le principe de bio-incinérations, soit l’aquamation, la résomation et la promession.

    L’analyse de cette possibilité n’est pas neuve, bien qu’elle ait été un peu occultée par la médiatisation de « l’humusation ».

    L’aquamation désigne un procédé physico-chimique d’hydrolyse alcaline en solution aqueuse. La combinaison du mouvement de l'eau, de sa température, de son alcalinité et de la pression du caisson accélère le processus de dissolution et décomposition des tissus, qui après 3-6 heures de traitement, sont transformés en un liquide coloré riche en amino-acides, peptides, glucides, savons d'acides gras, nucléotides et sels.

    Selon les conditions d'hydrolyse, les os deviennent souples, produisent des résidus floconneux ou des restes friables (phosphate calcique ; 2-3 % du volume/poids initial). Si le liquide, dépourvu d’ADN, peut rejoindre le circuit habituel de traitement des eaux, les résidus osseux, selon les pays, sont soit inhumés, soit incinérés, et connaissent alors le traitement réservé légalement aux cendres.

    Ce procédé, éprouvé, quantifiable et analysable, rencontre l’intérêt international depuis une dizaine d’années. Ainsi l’aquamation est-elle déjà légalisée et pratiquée en Australie, dans une dizaine de Provinces canadiennes, dans 15 États américains, en Angleterre et aux Pays-Bas avec, semble-t-il, un réel succès. La France réfléchit à sa légalisation depuis 2018.

    En termes d’impact écologique, l’aquamation, fonctionnant par l’électricité, rejette trois fois moins de gaz à effet de serre que l’incinération traditionnelle.

    Par ailleurs, ce procédé ne poserait pas de problème d’intégration ni dans la législation ni dans les structures communales et intercommunales existantes (cimetières, modes de sépulture, et cetera).

    En effet, l’aquamation s’inscrit dans un processus comparable à l’incinération : une technologie identifiée (module « four/caissons »), des résidus connus, des contenants maîtrisables (urnes/petits cercueils), des structures communales existantes et donc ne nécessitant aucun nouvel investissement public.