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La décentralisation des activités des centres de compétence

  • Session : 2023-2024
  • Année : 2024
  • N° : 317 (2023-2024) 1

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  • Question écrite du 12/03/2024
    • de CRUCKE Jean-Luc
    • à MORREALE Christie, Ministre de l'Emploi, de la Formation, de la Santé, de l'Action sociale et de l'Economie sociale, de l'Egalité des chances et des Droits des femmes
    Plus de 200 offres d'emploi sont diffusées en ce moment par le FOREm pour les professions de boulanger, pâtissier, vendeur et préparateur en boucherie ainsi qu'aide-cuisinier en collectivité, commis de cuisine et commis de salle, ceci rien qu'en province de Hainaut. Le centre de compétence pour les métiers de bouche est situé à Grâce-Hollogne, bien loin pour permettre à des demandeurs d'emploi hennuyers qui souhaiteraient s'y former.

    J'apprends qu'un Centre Epicuris éphémère verra le jour dans la zone artisanale et de services de Morlanwelz, le temps de proposer une offre coup de poing dans un bassin de vie qui manque cruellement de main-d'œuvre dans un domaine particulier. L'objectif est ici de former 60 demandeurs d'emploi à différents métiers du secteur alimentaire.

    Comment se décide la mise en place de ce type d'installations itinérantes ?

    Comment se coordonnent les directions régionales du FOREm avec les centres de compétence ? Est-ce fréquent ?

    Quelles ont été les dernières expériences ? Où et pour quels secteurs ?

    Quels en sont les effets sur la mise à l'emploi ?

    Les demandeurs d'emploi de longue durée sont-ils aiguillés vers ces opportunités ?

    Qu'en est-il de l'accessibilité du panel d'offres de formation du FOREm ? Est-il fréquent qu'un demandeur d'emploi doive faire de longues distances récurrentes pour se former au métier de ses rêves ?

    Madame la Ministre ne juge-t-elle pas que ce type d'initiatives devrait être renforcé, surtout pour les secteurs dont le centre de compétence de référence est situé à l'autre bout de la Wallonie ?

    Dialogue-t-elle sur ce sujet avec Willy Borsus en charge des centres de compétence ?
  • Réponse du 09/04/2024
    • de MORREALE Christie
    Dans le souci de répondre aux besoins des entreprises et des chercheurs d’emploi, le FOREm fait évoluer son offre de formation : création ou surpression de formations, augmentation ou réduction du nombre de places de formation. Par ailleurs, en collaboration avec leurs homologues d’autres centres de formation et de compétence, les centres de compétence qui rayonnent sur l’ensemble de la Wallonie tel Epicuris, Formalim, Business, les centres TIC, Polygone de l’eau, Tourisme, etc., peuvent décider de délocaliser l’offre sur telle région ou tel bassin en fonction des demandes et des besoins et/ou lorsque les équipements requis son disponible.

    Pour justifier et calibrer cette offre, un premier niveau consiste en l’analyse des besoins par domaines d’activités stratégiques. Cette approche, développée par la « Direction veille et prospective du marché de l’emploi », est mise en œuvre depuis 2016.

    L’objectif poursuivi est de renforcer l’ancrage des Centres de compétence et des centres de formation dans une logique socio-économique structurante par l’articulation de l’offre de formation autour :
    - des Domaines d’Activités Stratégiques en lien avec les domaines couverts par les six pôles de compétitivité, la construction/rénovation durable et le numérique, ainsi qu’un certain nombre de domaines de spécialisation intelligente tels que le commerce et le management, les industries culturelles et créatives ou le tourisme ;
    - des Domaines d’Innovation Stratégique structurant la Stratégie de Spécialisation Intelligente (S3) visant une Wallonie innovante, compétitive, collaborative, au service d’ambitions économiques et sociétales affirmées.

    Cette approche a été étendue à l’ensemble de l’offre de formation du FOREm, que celle-ci soit dispensée avec ses propres ressources formatives ou par le recours à des opérateurs tiers.

    Un second niveau, plus opérationnel, concerne la révision de l’offre de formation en gestion propre du FOREm. Il s’agit ici de déterminer, parmi l’offre de formation actuelle et future, ce que l’opérateur public doit organiser en propre, avec ses ressources internes, ce qu’il entend proposer via le recours à des tiers (partenaires, sous-traitants) et, le cas échéant, ce à quoi il renonce.

    Afin de rencontrer cet objectif, le FOREm réalise des travaux concernant la distribution de l’offre de formation pour les centres de formation. Il s’agit d’analyser l’adéquation de l’offre en gestion propre aux besoins du marché (offre de formation, d’orientation, de certification, de screening, etc.) et de définir des orientations relatives à la révision de cette offre de services en tenant compte des orientations du contrat de gestion, c’est-à-dire accroitre le nombre de demandeurs d’emploi formés avec succès aux métiers en pénurie, critiques et d’avenir.

    Au regard de ces éléments, les centres passent leur offre de formation au crible et identifient les évolutions à mettre en œuvre afin qu’elle réponde précisément aux besoins dans les métiers porteurs, en particulier les métiers en pénurie de main-d’œuvre et les fonctions critiques, aux besoins des secteurs et du marché, et aux différents types de publics (mise en œuvre de remédiation notamment), mais également en fonction de l’offre de formation disponible auprès de tiers.

    Par ailleurs, avec la mise en place de l’accompagnement adapté et des équipes sectorielles, une articulation encore plus grande entre les centres de formation et les conseillers est développée afin de mieux répondre aux besoins tant des demandeurs d’emploi que des entreprises, notamment par une approche sectorialisée.

    Le dispositif “Wallonie Compétences d’Avenir” permet également d’impulser une dynamique nouvelle en matière de formation professionnelle, pour en faire un levier essentiel en termes d’insertion professionnelle et de relance économique. Cette dynamique nouvelle vise à booster des filières de formation professionnelle essentielles pour l’économie et l’emploi.

    Cette augmentation des interactions permet de proposer la solution la plus en phase avec les besoins :
    * Pour les demandeurs d’emploi : parcours de formation individualisé en fonction des compétences portées/manquantes et du projet professionnel => parcours pouvant comporter des services d’orientation, de remédiation, de formation en centre et/ou en milieu de travail, de travailler sur les savoir-faire comportementaux liés aux métiers dans le parcours de formation, d’insertion : smartjob, recherche emploi, etc.
    * Pour les entreprises : “coup de poing pénuries”, autres formules de formation en milieu de travail.

    En ce qui concerne plus particulièrement le Centre de compétence Epicuris, celui-ci propose depuis 2020 des délocalisations dans des centres partenaires, en établissements scolaires, en entreprise ou encore avec ses unités mobiles). Ce centre est « nomade ».

    Cette approche « nomade » répond parfaitement aux attentes sectorielles qui souhaitent qu’un centre de compétence déploie l’ensemble de ses actions sur le territoire wallon et ne se limite pas à une zone géographique, d’autant plus qu’Epicuris est le seul centre de compétence des métiers de bouche du réseau sur lequel le FOREm peut s’appuyer, pour former des demandeurs d’emploi dans les métiers des branches suivantes du secteur alimentaire :
    - boulangerie-pâtisserie ;
    - métiers de la viande ;
    - cuisine de collectivité ;
    - Horeca.

    Concrètement, tous les semestres, Epicuris réalise une analyse statistique à partir des données du service « de veille » du FOREm corrélant, pour chacun des 3 principaux bassins d’emplois alimentaires, le nombre d’offres d’emplois diffusées par le FOREm et le nombre de demandeurs d’emploi positionnés sur ces métiers. Les résultats de cette analyse sont soumis à l’Organe d’Administration d’Epicuris qui décide d’implanter son infrastructure éphémère là où la corrélation est la plus forte.

    Cette manière de procéder est rendue possible grâce aux unités mobiles de formation. Tous les secteurs d’activités ne s’y prêtent pas de la même manière. C’est au demeurant la raison pour laquelle, certaines infrastructures ont été historiquement dupliquées pour couvrir les besoins dans les bassins d’emploi les plus importants.

    On notera notamment Technifutur à Liège et TechnoCampus à Charleroi pour l’industrie technologique ou encore Construform Liège et Construform Hainaut, avec leurs antennes respectives, ainsi que FOREm Logistique Liège à Bierset et FOREm logistique Hainaut à Houdeng.

    Quant aux cinq Centres de compétence TIC, ils couvrent un vaste territoire allant de Tournai à Liège et de Ciney au Brabant wallon, outre des actions délocalisées dans les zones non couvertes. Une logique partenariale inter-opérateurs est à l’œuvre, notamment entre centres de compétence et centres de technologies avancées ou avec l’Enseignement de promotion sociale de manière à proposer un maillage serré en termes de formation professionnelle tout en mutualisant les moyens pédagogiques à mobiliser.