Les dispositifs de valorisation des acquis de l'expérience
Session : 2024-2025
Année : 2024
N° : 4 (2024-2025) 1
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Question écrite du 18/09/2024
de NIKOLIC Diana
à JEHOLET Pierre-Yves, Ministre de l'Economie, de l'Industrie, du Numérique, de l'Emploi et de la Formation
La valorisation des acquis de l'expérience permet de reconnaître officiellement des compétences professionnelles, qu'elles aient été acquises de manière autonome ou dans le cadre d'une activité professionnelle. Cela permet ensuite de les faire valoir.
Pour un étudiant, ce dispositif peut faciliter l'accès à des formations, offrir des dispenses ou permettre la validation de crédits, par exemple.
Pour un demandeur d'emploi, l'obtention d'un titre de compétence officiel accroît les chances de trouver un emploi.
De nombreux acteurs de l'enseignement, de la formation et de l'emploi prennent part à la mise en œuvre de ces missions d'organisation, d'information et de valorisation des compétences : l'ARES, le FOREm, la Cité des métiers…
Monsieur le Ministre pourrait-il faire un état des lieux de l'ensemble de ces dispositifs et des rôles des uns et des autres ?
Des partenariats existent-ils entre ces différentes structures ?
Plus globalement, quelle est sa politique en matière de valorisation des compétences ? Particulièrement, comment optimiser le processus pour améliorer significativement la remise à l'emploi ?
Réponse du 19/09/2024
de JEHOLET Pierre-Yves
La question de l’honorable membre qui référence à deux dispositifs :
D’une part, la validation des compétences qui relève d’un accord de coopération liant la Wallonie, la Fédération Wallonie-Bruxelles et la COCOF. C’est le Consortium de validation des compétences qui pilote le dispositif en partenariat avec des Centres agréés organisés par les 5 institutions publiques d’enseignement et de formation professionnelle continue que sont Bruxelles Formation et le SFPME côté Bruxellois, l’Enseignement de promotion sociale pour la FWB, et enfin l’IFAPME et le FOREm pour la Région wallonne.
D’autre part, la valorisation des acquis de l’expérience qui relève du Décret « paysage » applicable à l’Enseignement supérieur et à l’enseignement supérieur de promotion sociale et est donc interne au système scolaire. Dans ce dispositif, un jury de l’établissement évalue et reconnaît des savoirs et des compétences issus de l'expérience professionnelle et personnelle ou de la formation, pour accéder à des études ou dispenser d’une partie des cours. Il vise à fluidifier et alléger la durée des parcours lors de reprises d’études, ce qui ouvre une voie plus rapide vers des études aboutissant in fine à l’obtention d’une certification d’enseignement ou d’un diplôme.
Si les deux dispositifs s’adressent à des personnes de plus de 18 ans, une des différences essentielles entre eux est que le processus de validation des compétences débouche directement sur l’obtention d’un titre ayant des effets de droits équivalents à un diplôme.
En validation des compétences, tout candidat peut ainsi directement passer un test qui consiste en une épreuve pratique reconstituée dans un centre ou directement sur le lieu de travail et dont la réussite débouche sur un titre de compétences.
Le titre de compétences offre trois plus-values principales.
La première, il s’agit d’une certification officielle reconnue par les 3 Gouvernements, mais également par les secteurs concernés.
La seconde, il est valorisable sur le marché du travail dans l’insertion ou l’évolution dans l’emploi. Il constitue non seulement une preuve officielle de maitrise de compétences dans le cadre d’un recrutement, mais il est également reconnu par exemple pour l’accès à la profession, ou encore dans l’accès à la fonction publique locale, régionale, communautaire.
La troisième, il offre également des dispenses automatiques en cas de reprises de formations ou d’études dans l’enseignement de promotion sociale. Il peut aussi offrir un accès facilité au jury central de la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Des liens existent entre les dispositifs, mais, comme le prévoit la DPR, devront se renforcer au travers de la mise en place de « mesures pour renforcer et simplifier le cadre de la certification et du contrôle qualité de tous les programmes d’enseignement et de formation qualifiante afin de garantir le droit à une certification reconnue sur le marché du travail et favoriser la fluidité des parcours d’apprentissage tout au long de la vie ».
Sur tous ces plans, je compte travailler en étroite collaboration avec mes homologues de la Fédération Wallonie-Bruxelles, et bien entendu avec l’ensemble des acteurs qui seront concertés sur les différents scénarios possibles de simplification des parcours des chercheurs d’emploi et des travailleurs.
Comme l’honorable membre le souligne, un des objectifs premiers de la validation des compétences est bien d’optimiser les parcours pour améliorer significativement la remise à l’emploi.
Valider les compétences que les chercheurs d’emploi maitrisent déjà leur permet de s’insérer plus rapidement et durablement sur le marché du travail comme le montrent des suivis de cohorte produits tant en Wallonie par le FOREm qu’à Bruxelles. Ainsi, deux études ont récemment mis en évidence des « Taux de sortie vers l’emploi » et des « Taux de sortie positive » vers l’emploi ou la reprise de formation, respectivement de 65 % et 74 %, pour les demandeurs d’emploi ayant réussi une épreuve de validation des compétences.
Ce dispositif est particulièrement prégnant également pour les personnes dont le diplôme étranger n’est pas reconnu en Belgique. Ils peuvent utilement bénéficier de la validation des compétences et c’est ce que nous comptons accélérer par « la mise en place du modèle suédois «Fast-Track» visant à réduire les périodes de chômage des nouveaux arrivants en validant rapidement leurs compétences, particulièrement dans les métiers en pénurie », comme repris dans les mesures relatives à l’intégration proposées dans la DPR.