L’implantation d'un radar-tronçon sur la N68 à Honvelez (Gouvy)
Session : 2024-2025
Année : 2024
N° : 33 (2024-2025) 1
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Question écrite du 26/09/2024
de HUBERTY François
à DESQUESNES François, Ministre du Territoire, des Infrastructures, de la Mobilité et des Pouvoirs locaux
L'installation d'un radar-tronçon sur une voie régionale est toujours un projet qui suscite beaucoup d'attentes de la part des citoyens, des autorités locales et des forces de police. L'objectif est d'améliorer la sécurité routière et de lutter contre les excès de vitesse sur des tronçons problématiques identifiés en amont par les autorités compétentes, en concertation avec les parties prenantes, notamment les zones de police et les autorités communales.
Dans le cas qui nous occupe, l'installation en cours d'un radar-tronçon sur la N68 à Honvelez (Gouvy), initialement bien accueillie, suscite aujourd'hui une polémique. Un collectif citoyen dénonce le choix final de localisation du poteau de mesure situé du côté de Vielsalm, qui diffère de 700 mètres par rapport à l'implantation initialement proposée par la zone de police lors de l'introduction de la demande.
Le carrefour avec la route de Cierreux, identifié comme une zone particulièrement dangereuse, a été exclue du périmètre de contrôle, contrairement à ce qui était attend par la zone de police, les représentants communaux et les habitants des villages de Cierreux et Rogery notamment. La réponse fournie par le Service public de Wallonie (SPW) aux citoyens mentionnant des « raisons techniques » n'a pas permis d'éclaircir la situation, d'autant que les détails de ces raisons n'ont pas été communiqués.
Dès lors, plusieurs questions se posent concernant les critères ayant mené à la modification de l'implantation du poteau de mesure ainsi que sur la transparence des processus de décision en matière de sécurité routière.
Quelles sont les raisons techniques qui ont conduit à la modification de l'implantation du poteau de mesure du radar-tronçon par rapport à l'emplacement initialement convenu par la zone de police, les représentants communaux et les habitants des villages de Cierreux et Rogery ?
Quels sont les critères spécifiques qui ont motivé cette décision et pourquoi des zones initialement jugées prioritaires comme le carrefour avec la route de Cierreux ont-elles été exclues du périmètre de contrôle ?
Dans quelle mesure la Wallonie envisage-t-elle de revoir l'implantation des radars-tronçons en fonction des retours des autorités locales et des citoyens, en particulier lorsqu'il est démontré que des zones dangereuses ne sont pas couvertes comme initialement prévu ?
Réponse du 21/10/2024
de DESQUESNES François
Le placement de tout radar permanent doit préalablement faire l’objet d’une concertation réglementée et organisée via des réunions annuelles de concertation entre les différentes parties : parquet, police, gestionnaire de voiries. En 2022, les parties ont donc convenu de placer un radar tronçon sur la N68 à Honvelez et Bovigny.
Le positionnement précis des équipements a été fixé en fonction d’éléments techniques comme la proximité d’un raccordement électronique, la place disponible, la largeur d’accotement, d’incompatibilités (virage …), et en fonction des conditions et priorités concertées et convenues. On retrouve parmi les conditions, une limite de vitesse unique et cohérente. Concernant les priorités, on identifie la proximité d’une zone à risque, la présence de riverains, les passages piétons, les arrêts de bus, le remplacement d’un ancien radar, la répartition géographique des radars, et cetera.
Dans le cas présent, les poteaux et équipements ont été placés afin de couvrir l’ensemble de la section homogène bordée de riverains : particuliers, magasins, PME.
Les décisions de placer un radar tronçon et de son emplacement ont été prises en 2022 et elles ont été fixées dans un protocole d’accord signé par toutes les parties conformément à la réglementation (arrêté royal du 11 octobre 1997 relatif aux modalités particulières de la concertation visant à déterminer l'emplacement et les circonstances d'utilisation des appareils fixes fonctionnant automatiquement en l'absence d’un agent qualifié, destinés à assurer la surveillance sur la voie publique de l'application de la loi relative à la police de la circulation routière et des arrêtés pris en exécution de celle-ci.)
Les localisations des équipements ont été confirmées par les services des routes et de la police locale lors des visites de terrain, de l’approbation du devis et lors de l’autorisation des travaux. Il n’y a donc pas eu de modification entre la localisation initialement prévue et les emplacements finaux.
L’expérience et les diverses études montrent que les radars permanents ont des effets bien en amont et en aval de leur localisation précise. Une diminution des vitesses pratiquées est donc constatée tant en amont, qu’en aval des sections contrôlées par les radars tronçon, sur plusieurs centaines de mètres voire plusieurs kilomètres.
Je rappelle qu’outre le placement de radars permanents, la région a mis en place depuis plusieurs années, un service gratuit de location de lidars qui permet à chaque zone de police de sensibiliser les usagers et de contrôler chaque mois les vitesses aux endroits qu’elle détermine.
Je reste néanmoins ouvert au dialogue et j’ai donné instruction à mes services de répondre à toute sollicitation éventuelle des autorités locales.