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Le dépistage du cancer du sein

  • Session : 2024-2025
  • Année : 2024
  • N° : 48 (2024-2025) 1

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  • Question écrite du 30/10/2024
    • de DE RODDER Dorothée
    • à COPPIETERS Yves, Ministre de la Santé, de l'Environnement, des Solidarités et de l'Economie sociale
    Le cancer du sein représente un véritable défi de santé publique, particulièrement pour les femmes âgées de 50 à 69 ans, qui sont les plus à risque, avec 80 % des cas diagnostiqués dans cette tranche d'âge. Pourtant, malgré la gratuité du mammotest proposé tous les deux ans, les résultats en termes de participation sont très préoccupants en Wallonie. En effet, seulement 4 % des femmes se font dépister après réception de l'invitation par courrier.

    Ce chiffre est à comparer aux près de 49 % des femmes en Flandre, où un système de convocation automatique pour les examens s'avère bien plus efficace. Pourtant nous savons que plus la détection est rapide et précoce, plus grandes sont les chances de guérison.

    Monsieur le Ministre peut-il nous fournir des chiffres précis et actualisés sur le taux de dépistage en Wallonie et sur les évolutions récentes ?

    Quels sont, selon lui, les freins spécifiques à la faible participation en Wallonie ?

    Enfin, quelles actions concrètes entend-il prendre pour renforcer ce dépistage et lui inspirer du modèle proactif flamand, qui semble offrir des résultats bien plus encourageants ?
  • Réponse du 10/12/2024 | Annexe [PDF]
    • de COPPIETERS Yves
    Un programme de dépistage du cancer du sein existe en Belgique depuis juin 2001 (dépistage organisé - mammotest), suite à un protocole d’accord entre l’État fédéral et les Communautés signé en novembre 2000. Il s’adresse aux femmes de 50 à 69 ans.

    Le mode d’organisation, les procédures de contrôle de qualité ainsi que l’évaluation sont réalisés selon les « European guidelines for quality assurance in breast cancer screening and diagnosis », conformément aux recommandations du Conseil de l’Union européenne.

    Parallèlement au programme organisé, il existe un dépistage «opportuniste». C’est-à-dire que les médecins, les gynécologues prescrivent directement à leur patient une mammographie, en dehors du programme organisé par les autorités.

    En Wallonie, le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein (mammotest) est bas. Ceci est dû à un dépistage opportuniste déjà présent et bien ancré dans les mentalités des femmes et des professionnels (dont les gynécologues) lorsque le Programme de dépistage a été mis en place en 2002. Malgré tous nos efforts de communication vers le public cible et vers les professionnels, cette répartition dépistage opportuniste/dépistage organisé ne change pas depuis des années.

    En 2014, la couverture du dépistage organisé était de 8 %, elle est tombée à 4 % en 2022. En 2014, la couverture du dépistage opportuniste était de 44 %, elle est passée à 42 % en 2022. La couverture totale (organisé + opportuniste) a effectivement diminué en passant de 52 % en 2014 à 46 % en 2022, mais elle reste encore comparable à celle de la Flandre (49 %).

    En Région wallonne, de nombreux freins au dépistage organisé persistent, dont notamment des habitudes/convictions bien ancrées chez les radiologues, gynécologues et médecins généralistes.

    Une piste pour améliorer la participation au dépistage du cancer du sein serait d’étendre géographiquement l’utilisation d’unités mobiles tel que cela se fait en Province de Liège grâce à un Mammobile.

    Une autre piste pour renforcer le dépistage organisé est l’envoi d’une convocation avec un rendez-vous prédéfini dans une unité de radiologie agréée à l’instar de ce qui se fait en Flandre. Ce projet est à l’étude de faisabilité technique et financière et fera l’objet d’un projet pilote en Wallonie en 2025 avec quelques unités de radiologie agréées volontaires.

    La possibilité d’envoyer un rappel aux femmes qui ne se sont pas présentées à leur dépistage après l’invitation par le centre de référence est encore une option qui est étudiée actuellement de façon à augmenter la couverture du dépistage organisé.