à NEVEN Cécile, Ministre de l'Energie, du Plan Air-Climat, du Logement et des Aéroports
En 2022, le Plan de relance de la Wallonie prévoyait le développement de la géothermie comme source d'énergie. En effet, l'énergie géothermique est une énergie emmagasinée sous forme de chaleur sous la surface de la terre. Elle peut être exploitée de différentes façons, notamment en fonction de la profondeur des puits.
Cette énergie est, aujourd'hui, sous-exploitée, mais présente un gros potentiel énergétique. C'est pour cela qu'un appel à projets avait été lancé en septembre 2022. À la suite de cet appel, 33 projets ont été sélectionnés.
Au-delà de ces projets, trois études de faisabilité ont été lancées en septembre 2022 (bassin de Mons, bassin de Charleroi et bassin de Liège) dont l'objectif était, entre autres, de déterminer avec précision la localisation de sites intéressants pour le développement de la géothermie sur notre territoire. Les résultats de ces études étaient attendus pour fin 2023.
Madame la Ministre peut-elle nous indiquer où en sont les projets retenus ?
Quelles sont les avancées dans le domaine en matière de développement de cette ressource au niveau de la Région ?
Quels sont les résultats des trois études de faisabilité susmentionnées ?
Réponse du 05/12/2024
de NEVEN Cécile
Comme l’honorable membre le mentionne, la géothermie est une énergie se trouvant sous nos pieds et fort probablement sous-exploitée. Cette énergie est d’autant plus intéressante qu’il existe de nombreuses façons de l’exploiter, que ce soit en allant la chercher à faible ou grande profondeur, dans des roches, des eaux souterraines ou des mines.
En effet, selon le rapport sur le potentiel d’efficacité en matière de chaleur et de froid dont le Gouvernement wallon a pris acte ce 14 novembre, la géothermie peu profonde a un potentiel net à horizon 2050 d’environ 15 000 GWh, la géothermie minière de 950 GWh et la géothermie profonde de 250 GWh, ce qui de manière combinée pourrait satisfaire plus de 60% des besoins en chaleur substituables projetés pour 2050. Les différences de potentiels entre les types de géothermie s’expliquent par le fait que la géothermie peu profonde a été évaluée sur l’ensemble du territoire wallon tandis que la géothermie profonde est évaluée sur la zone la plus propice à son exploitation, les calcaires du Dinantien situé le long du sillon Sambre-et-Meuse. Enfin, la géothermie minière est limitée au bassin minier.
Sous la précédente législature, le Gouvernement wallon a lancé plusieurs initiatives pour exploiter ce potentiel.
La première initiative qu’il mentionne visait la géothermie peu profonde. Elle consistait en un appel à projets qui a été lancé en juillet 2022. L’appel à projets avait alors reçu 38 candidatures provenant d’entreprises privées, mais également de villes et de communes. Après l’analyse d’éligibilité et de critères de sélection, 33 projets ont été retenus. L’enveloppe initialement prévue pour le projet était de 22,5 millions d’euros et elle était effectivement financée sur la fiche 79 du Plan de relance de la Wallonie. Cependant, vu la qualité des candidatures, il a été décidé de financer l’ensemble des projets à hauteur de 28 millions d’euros, ce qui explique que l’enveloppe a été augmentée de 5,5 millions d’euros venant du fonds Kyoto. La liste des lauréats a été approuvée par le Gouvernement en décembre 2022.
Il est à noter qu’un premier appel avait été lancé en 2021. 18 candidatures avaient alors été reçues, mais seule une d’entre elles avait pu être financée pour une valeur de 2,3 millions d’euros sur le fonds Kyoto.
À côté de la géothermie peu profonde en tout lieu, le sillon Sambre-et-Meuse, en tant qu’ancien bassin minier, est une zone prometteuse pour l’exploitation de la géothermie minière.
En 2021 de nouveau, deux marchés publics ont été lancés pour mener des études de faisabilité à Mons et Liège. Les marchés ont été octroyés en mars 2022 pour un montant total de 630 000 euros. Les projets devaient normalement durer 15 mois et présenter leurs résultats pour fin 2023, mais leur démarrage a pris du retard. Entre-temps, les études ont été étendues au bassin de Charleroi et viennent de prendre fin. Les rapports des trois études seront prochainement disponibles sur le site de l’énergie.
Le but de ces études était notamment de déterminer l’intérêt de lancer un projet pilote dans ces trois bassins miniers. Les premiers résultats du bassin minier de Liège ont été concluants d’où le lancement de l’appel à projets en juillet 2024 dans la mine de Liège (Beaujonc et Patience) pour la mise en œuvre du projet pilote. Les offres seront transmises à l’Administration le 31 janvier 2025. L’attribution devrait être validée par le Gouvernement en février 2025.
Pour compléter ce tableau, nous n’oublions pas la géothermie profonde pour laquelle un projet de marché de service pour l‘acquisition et le traitement de données sismiques en vue de son développement sera prochainement soumis au Gouvernement.