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Les panneaux photovoltaïques "plug and play"

  • Session : 2024-2025
  • Année : 2024
  • N° : 37 (2024-2025) 1

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  • Question écrite du 31/10/2024
    • de LEPINE Jean-Pierre
    • à NEVEN Cécile, Ministre de l'Energie, du Plan Air-Climat, du Logement et des Aéroports
    À partir du 17 avril 2025, les panneaux photovoltaïques dits « plug and play » seront autorisés en Belgique, permettant ainsi aux particuliers de générer une petite part de leur électricité en les branchant directement dans une prise de courant. Ce dispositif, bien que limité en capacité d'injection par les prises électriques standards, offre une alternative pour ceux qui n'ont pas la possibilité d'installer une solution photovoltaïque classique sur toiture, comme les locataires d'appartements ou les foyers disposant de petites surfaces extérieures.

    Si cette option permet d'élargir l'accès aux énergies renouvelables, plusieurs questions demeurent quant à son impact réel sur l'autonomie énergétique des ménages, sa rentabilité et sa contribution globale aux objectifs climatiques belges.

    Ces installations, plus limitées en puissance et en orientation optimale, pourraient-elles réellement faire une différence notable sur la consommation d'énergie ?

    Par ailleurs, les coûts additionnels potentiels liés aux supports et à l'installation par des professionnels pourraient-ils décourager les foyers souhaitant s'équiper ?

    Enfin, l'homologation par Synergrid impose que les équipements respectent des normes de sécurité strictes.

    Quelle sera la responsabilité des autorités locales et régionales pour garantir que les consommateurs soient bien informés sur les bonnes pratiques d'installation et sur les démarches administratives (permis d'urbanisme, approbation du propriétaire pour les locataires) ?

    Quelles mesures sont envisagées pour soutenir et encadrer le déploiement des panneaux « plug and play » de sorte qu'ils puissent représenter une avancée concrète vers une transition énergétique inclusive et bénéfique pour tous ?
  • Réponse du 05/12/2024
    • de NEVEN Cécile
    Les panneaux photovoltaïques « plug & play » sont des petits modules d’une puissance inférieure à 1 kW, équipés de micro-onduleurs, qui peuvent être branchés directement à une prise de courant standard. Ces équipements, déjà autorisés dans les pays voisins sous certaines conditions, permettent aux particuliers de produire une petite quantité d’électricité sans avoir recours à une installation fixe.

    Il y a encore peu, ces panneaux étaient interdits en Belgique en raison de la prescription technique C10/11 de Synergrid qui impose que les installations solaires soient raccordées au tableau électrique via une connexion fixe. Mais avec la modification récente de cette prescription, ils seront autorisés à partir d’avril 2025. En ce qui concerne la Wallonie, la CWaPE a déjà approuvé ce changement dans une décision du 26/09/2024. Notons au passage que la modification de cette prescription permettra aussi l’installation de petites batteries mobiles avec prises domestiques et concerne aussi les chargeurs de bord bidirectionnels pour les véhicules électriques.

    L’efficacité de ces panneaux dépend d’une part du type de panneaux, mais également des conditions individuelles dans lesquelles ils sont installés, notamment de l’orientation, de l’inclinaison et de l’ombrage.

    Pour donner néanmoins des ordres de grandeur, les vendeurs de ces panneaux annoncent, selon Test Achat, qu’une station d'entrée de gamme composée d'un seul panneau de 400 watts crête pourrait produire de 420 à 670 kWh. Cependant, avec cette puissance, il faudra en Belgique plutôt compter sur une production moyenne de 385 kWh par an. Ceci est obtenu en prenant la moyenne belge du facteur de charge des panneaux photovoltaïques de 0.11. En réalité, cette production est sûrement encore une surestimation, car l’emplacement des panneaux installés aujourd’hui est généralement optimisé pour maximiser la production, ce qui ne sera probablement pas le cas avec les panneaux plug and play.

    Néanmoins, en prenant cette estimation, cela correspondrait alors à environ 10 % des besoins annuels d'une famille moyenne. Pour atteindre de tels chiffres, il faudrait cependant que les ménages puissent consommer l’entièreté de cette énergie au moment où elle est produite. Or nous savons que la production solaire domicile est rarement en adéquation avec les consommations. Ce type d’installation permettrait donc au mieux une économie de quelques dizaines d’euros par an sur la facture.

    Selon test achat encore, ce type d’installation coute aujourd’hui un peu plus de 500 euros (pour 400 watt crête), hors frais de livraison. Ce qui donne donc à un prix de 1 25 euros/Wc. Nous sommes dans le même ordre de grandeur, voire un peu moins cher, pour le coût d’une installation classique (en incluant l’installation). À ce prix, il faudrait donc une dizaine d’années pour rentabiliser l’achat de ce type de panneaux. Notons, enfin, qu’en termes de puissance, pour toute une série d’électroménagers du quotidien (sèche-cheveux, bouilloires, fers à repasser ...), un seul panneau ne sera pas suffisant. Les citoyens doivent donc bien être conscients qu’acheter un ou deux panneaux ne leur permettra pas réellement d’autoconsommer, diminuant encore l’intérêt économique de ce type d’installation.

    Le principal intérêt de ces panneaux vient donc de leur simplicité d’installation. Ces panneaux peuvent être fixés sur un mur, une terrasse ou un balcon, orientés correctement, puis branchés à une prise électrique.

    En termes de sécurité, les règles imposées par Synergrid seront les mêmes que celles imposées aux installations fixes et les installateurs devront donc les respecter. Notamment, le respect des limites de puissance d’injection reste obligatoire. Les particuliers devront se conformer aux notices d'utilisation, aux éventuels conseils du vendeur (magasins de bricolage ou autre), ainsi qu'aux règles éventuelles fixées par leurs propriétaires s'ils sont locataires. De plus, les panneaux devront satisfaire aux critères de sécurité des produits définis au niveau européen.

    Les autorités locales et l’Administration peuvent jouer un rôle dans la sensibilisation des citoyens, afin de les informer sur les bonnes pratiques et les démarches administratives afférentes aux panneaux « plug & play ». Au niveau du SPW Énergie, le solaire photovoltaïque fait déjà l’objet d’une communication régulière que ce soit via différents partenariats médias (print, TV, radio, digital) ou via des canaux propres (site web, réseaux sociaux). De plus, toute communication vis-à-vis des citoyens renvoie systématiquement vers les Guichets Énergie Wallonie, où ils peuvent obtenir des informations neutres et des conseils pertinents sur le sujet.

    Il n’est pas nécessaire de soutenir financièrement le déploiement de ces équipements, leur coût d’achat et d’installation étant déjà relativement accessible. Toutefois, une sensibilisation accrue sur l’obligation de déclaration auprès des gestionnaires de réseau pourrait s’avérer utile pour garantir la sécurité et la stabilité du réseau électrique tout en encadrant leur déploiement.

    Nous ne mettrons pas en place de mécanisme spécifique pour soutenir ce type d’installation. Par contre, au niveau du cadre, nous insisterons sur l'obligation de déclaration de l’installation auprès du GRD, du moins au-delà d'une puissance-seuil, pour éviter que celle-ci n’ait un aspect néfaste sur la stabilité et la sécurité du réseau électrique.